สงกรานต์
Songkran (est le nom thaïlandais de la fête du nouvel an bouddhique. Propre au bouddhisme theravāda et basée sur le calendrier lunaire, elle est fêtée également en Birmanie (Thingyan), au Cambodge (Chaul Chhnam), au Laos (Pimay), au Sri Lanka et chez les Dai du Yunnan.
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En théorie 5 jours de fête, mais dans la pratique, certains sites (usines, magasins, etc.) peuvent rester fermés 10 jours |
Depuis plusieurs années, les réjouissances attachées à cette fête, originellement mobiles, ont été rendues fixes afin de faciliter la vie civile : elles ont lieu tous les ans du 12 au 15 avril, mais suivant les villes, les dates peuvent varier. Cependant, la date exacte du nouvel an est toujours tributaire du cycle lunaire. Elle correspond aussi à la période la plus chaude de la saison sèche.
Traditionnellement, les gens rentrent dans leur famille et font acte de respect envers leurs aînés en leur versant un peu d'eau parfumée sur les mains. Si cette tradition se perpétue dans les familles, ses manifestations publiques ont énormément évolué et, aujourd'hui, la fête est devenue prétexte à de gigantesques batailles d'eau dans les villes. Des pick-up chargés de bidons d'eau et de jeunes gens défilent dans les rues le long desquelles la foule est massée, « armée » de seaux ou de pistolets à eau. Les deux groupes, motorisés et piétons, s'aspergent mutuellement dans une ambiance bon enfant. Pendant ces journées de célébrations, il est quasiment impossible de se déplacer dans les rues sans se faire asperger copieusement plusieurs fois.
Le premier et le plus extraordinaire des Pimay (ປີໃໝ່) que j'ai vécus fut celui de 2004, passé à Luang Prabang avec mes étudiants laotiens. Cette ville du nord du Laos qui est le cœur du bouddhisme theravāda, vit avec ses innombrables temples; tranquillement, au rythme des processions quotidiennes des milliers de moines qui l'habitent.
Mais pour Pimay, la liesse et la douce folie même embrasent la ville. Les familles se réunissent pour aller aux temples, pour faire des vœux, pour honorer les ancêtres. Mais ce n'est pas tout. Dans les campagnes, notamment au Laos, on tire des fusées pour faire venir la pluie que l'on attend depuis des mois pour commencer à repiquer le riz. A Luang Prabang, les villages de la région se défient à coup de fusées artisanales, les éléphants investissent les rues. Partout tout le monde s'arrose, avec juste une goutte quand il s'agit du doyen des moines qui défile sur sa chaise à porteur ou à coup de lance à incendie pour les plus jeunes, visages couverts de talc ou de peinture.
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Toutes les fusées n'atteignent pas les sommets pour demander aux esprit d'envoyer la pluie. Celle de gauche vient d'exploser au nez et à la barbe se son concepteur. |
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Une autre coutume consiste à construire des pagodes de sable dans les temples ou sur le bord du Mékong. Les Thaïlandais et les Laotiens pensent que chaque fidèle emporte pendant l'année un peu de terre sous les semelles de ses chaussures. Pour compenser des tas de sable sont ramenés dans chaque temple pour le nouvel an, et la construction de pagodes est considérée comme un acte de piété. |
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On discute, on ripaille et on boit beaucoup de bière laotienne |
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Le Mékong, fleuve sacré des laotiens est bondé |
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Le Laos fut une colonie française. La preuve ... |
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Les esprit du Mékong sont honorés. Au Laos, on ne connaît pas de frontière entre bouddhisme et animisme |
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Processions de moines, d'hommes-fleurs (les travlos), de jeunes filles, d'éléphants, de Mongs, ça n'arrête pas. |
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Les Mongs sortent de leurs forêts |
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Et on s'arrose. Les novices ne s'en privent pas. |
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Les enfants sont habillés avec des vêtements incroyables pour aller au temple et visiter la famille. |
Mon dernier Pimay, je l'ai passé en 2015, à Vientiane, capitale du Laos, dans la famille de mon ami Jean-Paul. Sur ce même blog, vous aviez eu droit, à deux articles sur ce sujet :
Voir http://sabaydii.blogspot.com/2015/05/blog-post_7.html.
Voir http://sabaydii.blogspot.com/2015/05/les-laotiens-s.html
Les choses avaient beaucoup changé. Après les réunions familiales et le lavages des bouddhas, les rues se transformèrent en gigantesque foire, avec sonos à fond, optimisation de l'arrosage (lances à incendies, et des mètres cubes de bière à flot continu). Mais toujours dans la bonne humeur et sans jamais le moindre accroc.
Cette année, je n'ai pas pu aller fêter Pimay avec mes amis laotiens à cause de la législation thaïlandaise qui interdit à un capitaine de bateau de sortir du pays autrement qu'avec son bateau. Du coup, c'est à Nai Yang, sur l'île de Phuket où se trouvait Sabay Dii, que j'ai fêté Songkran, le nouvel an thaïlandais.
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Le policier du rond-point y a droit aussi ! |
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Il en avalerait son sifflet |
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Pendant qu'on s'arrose dans les rues, d'autres assistent à des spectacles (musiques, danses, sketches) |
Et pendant que l'on s'amuse comme des fous, Sabay Dii flotte paisiblement avec deux compagnons.
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au calme |
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comme ces deux enfants qui ne s'intéressent pas à la cohue environnante. |
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