Sabay Dii doit rentrer à Port Blair, car l'heure de la fin de la récréation a sonné.
Finie la navigation et place (bis repetita) aux formalités (mais cette fois de sortie du territoire) et à la soirée de clôture de ce premier rallye à la voile dans les Andamans.
Je pars le matin, avec un vent très léger, passe tout près du récif qui n'était marqué sur aucune carte pour relever sa position exacte, puis contourne la pointe la plus méridionale de Great Andaman. Le détroit de McPherson que les bateaux étrangers n'ont théoriquement pas le droit d'emprunter pour aller à l'Ouest des Andamans est à présent derrière moi, tout comme les quelques îles qui ont égrainé mon petit périple indien.
Maintenant, cap sur Port Blair, ou plutôt navigation au près à tirer des bords pour tenter de rejoindre dans la journée la capitale, avec un vent très faible et dans le nez (secteur NNE). Je compte sur une rotation au secteur E, fréquente les jours derniers, et j'aurai le plaisir de gagner mon pari, ce qui me permettra de remonter pratiquement parallèlement à la côte mais avec malheureusement un vent de 2 à 3 nœuds seulement.
Maintenant, cap sur Port Blair, ou plutôt navigation au près à tirer des bords pour tenter de rejoindre dans la journée la capitale, avec un vent très faible et dans le nez (secteur NNE). Je compte sur une rotation au secteur E, fréquente les jours derniers, et j'aurai le plaisir de gagner mon pari, ce qui me permettra de remonter pratiquement parallèlement à la côte mais avec malheureusement un vent de 2 à 3 nœuds seulement.
A 16 heures, je suis entre Port Blair et Ross Island, petite île appréciée de tous ceux qui ont navigueé dans le secteur, pour ses vestiges historiques, mais aussi et surtout pour la qualité de son mouillage (recommandé sur toutes les cartes marines internationales). Cette dernière étape avait d'ailleurs été inscrite sur l'itinéraire prévu par Rathnam.
Tout content d'arriver de jour, j'affale les voiles et à l'aide du sondeur, cherche le meilleur endroit pour jeter l'ancre. Depuis le quai de Ross Island, une foule de badauds qui attendant le ferry regarde ma manœuvre avec curiosité. Ça y est ; me voila tranquille, l'ancre bien accrochée. Un peu de rangement et je pourrai mettre l'annexe à l'eau pour aller visiter cette île encensée dans tous les prospectus publicitaires et dans les forums.
Mais après 15 jours aux Andamans, je n'avais pas encore compris qu'il allait y avoir un bug. Damn it ! A peine avais-je commencé le rangement que deux bateaux viennent à ma rencontre. Go away !Not allowed ! Police will be called !
Eh oui ! Ce beau mouillage apprécié de tous les navigateurs les années passées, identifié comme prioritaire dans toutes les "Instructions Nautiques" internationales (NOAA, Amiralty, etc.) et recommandé par l'organisateur du rallye est INTERDIT ! Cherchez l'erreur. La nième erreur, celle qui va vous faire prononcer la terrible conclusion de votre séjour nautique aux Andamans :
N'allez pas aux Andamans avec votre voilier
Cette conclusion n'a rien de définitif. Elle n'aurait certainement pas été concevable, il y a à peine trois ans, et elle ne sera peut-être plus valable dans un avenir proche, mais à l'heure actuelle, en parfaite contradiction avec la bonne volonté évidente de tous les notables, fonctionnaires, administrateurs, représentants des autorités locales, et de tous ceux qui de près ou de loin ont à gagner avec le développement du tourisme, il est quasiment impossible de faire aux Andamans une croisière intéressante, sûre, confortable et pas trop chère, tout en respectant l'invraisemblable fatras d'interdictions parfois incohérentes voire contradictoires concocté par un mille-feuilles administratif d'un autre temps. En quelques années à peine, l'étendue du domaine permis a réduit comme peau de chagrin (moins de 5% environ est accessible), pendant que dans le même temps, la durée autorisée pour un séjour nautique passait de six mois à 30 jours (et beaucoup moins quand on enlève ceux passer à remplir des papiers).
C'est bien dommage, car ces îles ont beaucoup de charme, plein de beaux mouillages. Incroyablement sauvages, on y trouve une solitude que je n'ai rencontrée qu'aux Tuamotu ou dans les îles les plus reculées des Fidji. Par contre, à cause du tremblement de terre et du tsunami de 2004, il ne faut pas s'attendre à tomber en arrêt devant les fonds marins : ils ont été broyés, et le corail anéanti. Les faunes aquatique et aviaire sont juste convalescentes.
Le tourisme étant par essence, une grande compétition internationale, les Andamans sont mal placéEs face à leurs voisins thaïlandais, maldiviens ou sri-lankais. Aujourd'hui, je recommanderais à tout navigateur voulant aller aux Andamans, d'aller plutôt aux Similans, une chapelet d'îles thaïlandaises magnifiques, très protégées, avec plein de corps morts pour ne pas abîmer les fonds. Certes, il y a pas mal de monde, mais avec une annexe motorisée, il est possible de se trouver à contre-temps des bateaux de touristes et de barboter et se promener à pied sans jamais rencontrer quelqu'un. Les Mergui sont encore mieux car peu fréquentées et aussi belles.
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