Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mercredi 25 mai 2022

Le tour de Rhodes en ... un seul jour (acte 3 : en passant par Lindos, à toute vitesse)

Vous vous souvenez que j'avais loué, pour une journée, une voiture dans le but de faire le tour de l'île de Rhodes. Ce jour-là, après m'être bien promené dans la fraîche Vallée des Papillons, puis avoir visité la cité antique de Kamiros, j’ai continué vers le Sud de l’île de Rhodes, pour contourner le mont Ataviros, et aller jeter un coup d'œil à Lindos, l’une des trois cités de la période archaïque de l’île avec Ialysos.

Le Mont Araviros domine toute l’île de Rhodes, du haut de ses 1215 mètres..

A 14 h 30, je quittais le site de Kamiros avec un petit creux à l’estomac, que j’avais bien l’intention de combler en route, une très belle route d’ailleurs, longeant la côte jusqu’à Kastelos, puis s’en éloignant en prenant rapidement cinq cent mètres d’altitude.

La côte, entre Kamiros et Kastelos

Bien qu’on rentre un peu à l’intérieur des terres, la mer est de temps en temps encore visible, et la vue est splendide sur les nombreux îlots qui longent cette partie de Rhodes, et sur les deux îles satellites Khalki et Alimia, que je compte bien aller explorer avec Sabay Dii.

Khalki à gauche (la plus au Sud), et Alimia à droite (la plus au Nord)

Voilà Khalki (Pas toujours facile de transcrire le grec avec l'alphabet romain. Ici, le Kh se prononce comme le prénom arabe Khaled).

J’ai ensuite traversé le petit village de Kritinia, perché sur le flanc de la montagne, et dont le nom rappelle la Crète, et les Crétois qui étaient venus s’y installer. Les habitants racontent à ce propos une histoire assez terrifiante, qui sent bon la légende. Il y a bien longtemps, à l’époque où Minos était roi de Crète, son fils Althémène, qui était allé consulter les augures pour connaître son avenir, apprit qu’il tuerait son père. En bon fils, il décida sur le champ de s’exiler à Rhodes, et s’est précisément là où se trouve aujourd’hui Kritina, qu’il s’installa. Les jours de nostalgie, il grimpait au Mont Ataviros, où il avait érigé un petit autel, pour voir au lointain, les sommets de son île natale bien aimée (qui est quand même à 240 km, ce qui suppose qu’il avait bonne vue, et que les conditions étaient excellentes, mais comme j’ai vu un jour, depuis le Pic du Midi, dans les Pyrénées, le Mont Blanc, je m’interdis de mettre en doute sa parole ou tout au moins la légende). De son côté, Minos se languissait de son fils tout aussi bien aimé. Après plusieurs années de séparation, il entreprit le voyage pour lui demander de revenir en Crète, et, avec son équipage, débarqua de nuit (à la voile, on ne choisit pas l’heure d’arrivée). Les colons crétois avaient vu de loin le bateau, et pensant que c’étaient des pirates, les attaquèrent avec Althémène à leur tête. Et, évidemment, ce qui devait arriver arriva. Dans la mêlée, et dans l’obscurité, Althémène tua de ses propres mains Minos. Lorsqu’il prit conscince de son horrible méprise, il se mit à prier, et la terre qui l’entendit s’ouvrit et l’ensevelit vivant.

Fin de l’histoire. Comme quoi, si vous voulez vraiment connaître votre avenir, apprenez à lire dans les viscères des oiseaux ou des poissons, ou à défaut, lisez votre horoscope ! Si les nouvelles sont bonnes, croyez les, sinon, restez, comme moi, sceptique. A ce propos, je me suis délecté de ma première lecture de mer, avec le livre
de psychologie cognitive " Pourquoi croit-on ? " de Thierry Ripoll, l'un des meilleurs spécialistes du sujet. Un livre très instructif qui rassérénera les sceptiques impénitents dont vous devez vous douter que je fais partie, et stimulera aussi les croyants de tout poil. Je recommande, (ça veut dire en français la même chose que je "LIKE"), en garantissant que je n’ai aucune commission sur les ventes.
Après cet intermède historico-mythologique, et assez symbolique de la Grèce et surtout des grecs, qui ont inventé des légendes à propos de presque tous les « détails » de leur histoire, en route pour la suite de la balade.
Le Mont Ataviros, si cher à Althémène, domine toute la région du haut de ses 1215 m. Le contraste est saisissant entre le pied de la montagne, avec les plantations d’oliviers et de figuiers, puis un peu plus haut, quelques forêts aussi touffues que celle de la Vallée des Papillons, et dominant toute l’île de Rhodes, son crâne dégarni.
Le Mont Ataviros et sa tête chauve

Hormis le haut du Mont Ataviros, la région est très fertile.
Sans trop y croire, je pensais m’arrêter pour casser la croûte à Sianna, un petit village que j’imaginais endormi au pied de l’Akramitis, la deuxième montagne de Rhodes par l’altitude (825m), mais à ma grande surprise, beaucoup de monde était dehors, dans la rue, assis sur une chaise, pour vendre la seule nourriture terrestre du coin : le miel. Du miel en veux-tu, en voilà, de toutes les couleurs, de toutes les saveurs, de toutes les consistances. Car ce coin de Rhodes est particulièrement réputé pour la qualité de sa production. Je me suis garé non loin de la jolie église, mais ne trouvant rien au goût de mon estomac de plus en plus creux, et ayant par ailleurs déjà acheté d’excellents miels sur un petit marché derrière la cité médiévale de Rhodes, j’ai continué mon chemin.
L’église de Sianna
Dix kilomètres plus loin, à Apolakia, j’ai trouvé mon bonheur. J’avais même l’embarras du choix. A droite de la place, ou à gauche, ou un peu plus loin ? Je suis rentré au hasard dans l’un des petits restaurants de ce village qui doit figurer en tant qu’étape gastronomique des circuits touristiques de l’île. Accueil discret et charmant (quelle différence avec les rues à touristes de Rhodes !) et je dégustais enfin le Gyros Pita qui commençait à me hanter sérieusement.
Le gyros (ou sandwich grec) est le dérivé local du döner kebab turc, à la différence qu'il est composé de viande de porc (ou de poulet) et de sauce tzatzíki, souvent hélas de frittes aussi, le tout servi dans du pain pita.
 

Maintenant, il ne me restait plus qu’une demi-heure de route pour me trouver sur la côte orientale de Rhodes, mais à mesure que j’allais vers l’Est, je voyais le paysage se métamorphoser. Plus de pinède, plus d’oliviers, plus aucun arbre d’ailleurs. Finis les champs de jeune blé, finies les serres maraîchères ; plus que de la caillasse. Un univers strictement minéral qui me donnait un avant-goût de ce qui m’attendait une fois près de la mer.

En apercevant cette côte aride, j'ai pensé au désert de Zadar, la côte de la Yougoslavie qu'enfant j'avais découverte avec mes parents sur la route de la Grèce.

Face à un paysage marin aussi désolé, je me suis interrogé sur ce que me réservait Lindos, la fameuse Lindos, la cité florissante pendant plusieurs siècles de la période hellénistique, son port renommé de tout temps, et aujourd’hui la ville de l'île en tête du hit-parade des voyagistes rhodiens et des bateaux de promenade en mer. Je craignais le pire, mais ne fus pas déçu !

Déjà, à plusieurs kilomètres de Lindos, j'apercevais son piton couronné d'un rempart.
Puis ce fut le village ceinturant la forteresse d'un blanc immaculé.

Et enfin, le port naturel, magnifiquement naturel !
Et quatre voiliers au mouillage.

Quel site magnifique, et quel contraste avec l'arrière-pays !


 

J'avais évidemment envie de quitter la grand route pour aller voir Lindos de plus près, mais l'heure avançait ; déjà presque 18 heures, et la voiture devait être rendue avant 19 h. Juste le temps de faire les 50 kilomètres séparant Lindos de la marina, sans plus traîner.

De toute façon, j'avais prévu de revenir à Lindos, mais cette fois-ci, à la voile, et rester quelques jours dans ce petit coin de paradis, le temps d'en faire le tour, et de prendre quelques très très belles photos.

Pour très bientôt !

dimanche 22 mai 2022

Le tour de Rhodes en ... un seul jour (acte 2 : en passant par Kamiros)

Comme vous le savez déjà, j'avais loué, pour une journée, une voiture dans le but de faire le tour de l'île de Rhodes. Ce jour-là, après m'être bien promené dans la fraîche Vallée des Papillons, j'ai repris la route pour aller voir les cités de Kamiros et de Lindos qui, avec la cité de Ialysos, avaient été, il y a 24 siècles, à l'origine de la fondation de la ville de Rhodes. Comme je vous l'ai aussi dit, j'étais resté sur ma faim, après la visite approfondie de la ville de Rhodes, où je n'avais trouvé que de très rares vestiges antiques, et souvent dans un état tel qu'il était impossible de deviner ce que cela avait pu être.

Kamiros n'est qu'à une demi-heure de route de la Vallée des Papillons, sur la côte occidentale, environ au tiers supérieur de l'île. Cette situation me paraissait, sur le papier, assez bizarre, car cette côte est très exposée, et la lecture de la carte nautique n'indique aucun port naturel dans cette zone. Et effectivement, en arrivant sur place, je n'ai rien vu de vraiment adapté à accueillir des bateaux. En tout cas, je ne viendrai jamais avec Sabay Dii dans un coin aussi peu sûr. Certes, les grecs auraient pu construire une structure, mais, si c'est le cas, il n'en reste rien, ce qui incite à douter d'un port dans ce secteur de la côte. En effet, de tous les anciens ports construits par les Grecs, j'ai toujours vu d'énormes blocs de pierre, subsistant à fleur d'eau, comme à Phaselis, Cnide, etc. qui se trouvent à quelques dizaines de milles de Rhodes, sur la côte turque, et qui furent aussi construits par des Doriens.

Certains supposent que le port de Kamiros se trouvait 16 kilomètres au Sud de la cité antique, au niveau du petit village de pêcheurs Kamiros Skala, mais tout cela me semble assez irrationnel, à une époque où faire le déplacement entre le port et la ville devait prendre au moins deux ou trois heures. Donc, au moins pour moi, la situation de ce port demeure un mystère !

Pas vraiment abrité, ce coin de la côte !

L'emplacement du port antique est occupé par un restaurant -plage

 

La cité antique n'est qu'à quelques centaines de mètres de la mer, et d'une plage qui ne peut absolument pas être l'emplacement du port antique (un port construit dans un secteur de plages, sans le moindre rocher, est condamné à un ensablement rapide). Cela n'empêche pas les restaurants de la plage de se revendiquer "restaurant du port antique". 

 

 

En mettant de côté le mystère de ce port, on peut se poser la question de la présence d'une cité portuaire sur cette côte peu hospitalière.
Personnellement, je ne vois que trois raisons valables. La première est le fait que cette côte est bordée d'un arrière pays très agréable et naturellement très fertile, avec des forêts et de la bonne terre pour cultiver vigne, oliviers, fruits, légumes, etc. La deuxième dont découle en partie la première, est qu'il y pleut souvent et que l'eau s'y trouve en abondance, ce qui est confirmé par la taille gigantesque de la citerne de la cité antique, et son mode de captation. Et enfin, le fait d'être sur la côte occidentale un peu au Nord de l'île, est un avantage tant que l'on commerce avec d'autres cités situées elles aussi au Nord-Ouest, ce qui était le cas entre le huitième et le quatrième siècle av. J.-C.. En effet, il ne faut pas oublier que dans l'antiquité, les bateaux ne remontaient que très mal contre le vent, et que faire le tour d'un île expose très souvent à naviguer avec toutes les orientations de vent. De ce point de vue, Kamiros était très avantagée par rapport à Lindos qui est située sur la côte opposée.

L'arrière pays de Kamiros : oliviers, vignes, mais aussi forêts, cultures maraîchères. Et en arrière plan, le mont Ataviros, le plus haut sommet de l'île (1215 m).

Si l'on n'a toujours pas de traces convaincantes du port, par contre, on en a de la cité, mais pas depuis si longtemps. En fait, plus personne ne savait où se trouvait l'antique Kamiros, dont il ne subsistait qu'un nom évocateur, étrangement préservé par la tradition orale. Néanmoins, il était fréquent que dans la région, les agriculteurs trouvassent quelques tessons de poteries ou des fragments de pierres tombales, à l'occasion de leurs labours. Cela a suffit à pousser deux archéologues amateurs, Alfred Biliotti (vice-consul britannique à Rhodes) et Auguste Salzman (photographe), à entreprendre des fouilles, à la recherche de la cité perdue. Ils découvrirent assez rapidement l'emplacement de cimetières sur le flanc des collines alentour. Entre 1852 et 1864, la récolte abondante de vases dont on ornait les tombes fut très importante (dispersée entre le British Museum et le Louvres, comme d'"habitude", ou plutôt comme de "mauvaise habitude").

Les poteries sont décorées dans un style très particulier, appelé style des chèvres ssauvages que l'on ne trouve qu'à Kamiros. Ci-dessus, un exemple de vase de ce style datant d'environ usée du Louvre

Il fallut ensuite attendre l'occupation Mussolinienne pour que les archéologues italiens s'attellent à l'immense chantier de remettre au jour la cité ensevelie. De multiples objets en céramique, de bijoux et de stèles funéraires découverts à cette occasion sont aujourd'hui exposés au Musée archéologique de Rhodes. Une partie importante de la ville avait été exhumée, lorsque la seconde guerre mondiale mit un point final à cet énorme chantier. 

Toutes les photos que j'ai prises montrent donc Kamiros, telle qu'elle a été "restaurée" par les italiens.

Comme toujours en Grèce, la réalité se partage la faveur des locaux avec la légende. Pour eux, c'est Althéménée, petit-fils du roi Minos de Crète, qui fonda Kamiros. On dit même que Tlipolèmos, fils d'Hercule, y vécut. En fait, comme Ialysos et Lindos, la ville fut construite par les Doriens, mais la région était habitée bien avant, notamment par les Achéens, ce qui fut attesté par la découverte d'une nécropole mycéenne non loin de là. La cité était très prospère entre 800 et 400 av. J.-C.., son apogée se situant autour de 600 av. J.-C., date à laquelle elle frappait déjà sa propre monnaie, plusieurs siècles avant les autres cités de Rhodes ! C'est de cette même période que datent les plus belles pièces découvertes au cours des fouilles archéologiques. Sa réputation reposait d'abord sur la qualité de ses produits agricoles, notamment les figues, les olives et l'huile, et le vin. C'est en fonction de cette économie qu'un artisanat de céramique réputé se développa, utilitaire pour le stockage et le transport de l'huile et du vin, mais aussi artistique. Selon Homère, les poteries d'art fabriqués à Kamiros, mais aussi les bijoux en or, étaient fort appréciés bien au delà de l'île. Sans jamais atteindre la notoriété de lindos, et surtout de Rhodes, Kamiros était, bien avant elles, une cité très réputée, essentiellement pour ses produits agricoles et pour son artisanat. Dans les années 400 av. J.-C., à l'époque de la fondation de la cité de Rhodes, Kamiros a petit à petit périclité à cause du développement de la nouvelle ville. Détruite par le tremblement de terre de 226 av J.-C, elle fut reconstruite sur les plans d'une cité hellénistique. Kamiros fut ensuite abandonnée et oubliée, suite au séisme de 142 ap J.-C.. Ce sont ses fondations que nous voyons aujourd'hui mises à jour par les archéologues italiens.

Vue depuis le haut de la cité, là où se trouvait l'acropole et le temple d'Athéna (11), dont il ne reste rien, et la citerne (10).

Le cadre de la cité est splendide. S'appuyant sur une colline en forme d'amphithéâtre, face à la mer, on devait parfaitement voir tout ce qui se passait en mer (et peut-être au port).

Attention, ce plan n'est pas correctement orienté ! Il faut se représenter la ville avec la partie la plus élevée en haut du plan, et la mer en bas du plan.
 
La partie haute était occupée par une acropole, et surtout par le temple d'Athéna, dont il ne reste malheureusement plus rien. C'est aussi dans cette partie haute que se trouve, creusée directement dans le rocher, une citerne d'une capacité de 600 000 L d'eau récupérée sur les toits de l'Acropole construite au-dessus de la citerne. Cette acropole était constituée d'une galerie de 200 m de long, supportée par deux rangées de colonnes doriennes. L'arrière de la galerie était aménagée en petites salles dont on pensait qu'elles servaient de commerces, mais qui plus sûrement, devaient servir de chambre d'hôte aux visiteurs venus de loin pour prendre part aux célébrations. Cette galerie qui fut restaurée par les italiens s'est malheureusement effondrée en 1962, à la suite de pluies torrentielles, et n'est hélas plus visible. L'eau de la citerne était distribuée aux habitations via un réseau de canalisation initialement en pierre puis en terre cuite.
Il ne reste rien du temple ; par contre la citerne est bien là (mais évidemment pas à ciel ouvert).

Le secteur résidentiel était au milieu de la cité, avec de belles maisons particulières. 

La grande avenue descendant du temple d'Athéna vers la mer. De part et d'autre, les demeures des notables.


Plan d'une maison

Les maisons particulières des gens aisés avaient un atrio avec colonnades, ce que l'on peut voir dans l'une des maisons partiellement restaurée par les archéologues italiens.

Le secteur résidentiel

Au bas de la cité se trouvaient un sanctuaire dont on ignore le dieu ou le maître vénéré, ainsi qu'un temple dorien, une agora modeste, des bains publics,et une belle fontaine dorienne. C'était le centre de rencontre, de commerce, de débat de la cité.

Le bas de la cité
 
Il n'y a pas de musée à Kamiros, et seul un petit dépliant est distribué au paiement du droit d'entrée. mais des panneaux forts bien faits donnent les informations utiles et intéressantes en divers point du site. Il suffit de savoir lire le grec ou l'anglais et d'avoir envie de s'informer.
Un dernier coup d’œil au très beau paysage visible depuis la cité de Kamiros.

Après cette visite qui m'a occupé une bonne heure et demi, j'ai repris le volant, direction plein Sud.

Mer encore bien agitée
 
La journée était loin d'être finie. J'avais encore le temps de flâner, de m'acheter un Gyros Pita (le kebab au porc des grecs) en chemin, et de filer sur la côte orientale pour aller voir Lindos.

Rendez-vous très bientôt pour l'acte 3 (le dernier) de cette bien agréable journée.