Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

lundi 22 août 2022

Balade dans le village d'Astipalaia

Astipalaia mérite sa réputation, pour certains, de plus belle île du Dodécanèse (avec Symi pour d'autres), ne serait-ce que pour son magnifique village.

Venelles pentues et étroites coulant du château vers la mer, bordées de maisons d'un blanc immaculé, aux sols dallés de petits galets blancs et noirs, ou peints à la chaux ; placettes ombragées pour prendre le frais, jolies églises transformant la promenade en agréable chemin de croix, chats lascifs faisant semblant de ne pas voir les rares passants ; et un cœur de ville animé avec plein de petits restaurants et bistrots où les locaux dégustent de la chèvre à la purée d'asperges, ou sirotent le traditionnel café glacé, avec vue sur la chora dominée par le Kastro d'un côté, et sur l'enfilade de moulins de l'autre.

Place aux images ...



    













Arrivée à Astipalia, ma préférée

Quand un habitant d'Astipalaia, que vous rencontrez sur une autre île (Asmalia, en l'occurrence), vous dit qu'il faut aller voir son île, car c'est la plus belle, vous lui en faites répéter le nom, en essayant de le mémoriser, au cas où un jour vous passeriez par là. Puis quand ce sont un, puis deux, puis trois navigateurs qui vous parlent avec éloge d'Astipalaia, de son joli petit port, de sa splendide ville haute, de ses mouillages très sûrs, ..., vous prenez la carte nautique, vous examinez la côte, vous mesurez la distance qui vous en sépare, et dès que la météo le permet, vous foncez par là-bas.

Et c'est ce que j'ai fait, depuis Nisyros.

D'autant que parmi ceux qui m'avaient vanté Astipalaia, il y avait mes copains Roland et Annik (du voilier Pomme) qui avaient prévu d'y retourner. Un coup de Whatsapp, et le rendez-vous était pris. Mais étant en avance sur eux, j'ai pris le chemin des écoliers, en faisant un crochet par Kounoupia, une petite île satellite d'Astipalaia, où j'ai passé quelques jours avant d'aller tester les mouillages du Sud de l'Ile-Papillon.

Astipalaia a la forme d'un papillon.
Bye bye Kounoupia
Venant de l'aride et tourmentée Kounoupia, distante d'à peine 2 km, j'ai été étonné et charmé par les paysages d'Astipalaia, doux et colorés de verts et de jaunes, qui contrastent avec ceux accidentés et pelés des îles voisines.
En approche d'Astipalaia
J'ai choisi d'aller mouiller Sabay Dii au Sud de l'aile orientale du papillon. Et on a l'embarras du choix sur cette côte bien protégée du vent de Nord dominant. Le fond est souvent de bonne tenue, fait de sable fin avec quelques plaques d'herbes qu'il suffit d'éviter lorsqu'on laisse descendre l'ancre.
Après avoir testé le mouillage de Skhinounda, je suis allé à celui de Maltezana qui a ma préférence.
Les hameaux de Maltezana (à gache) et Skhinounda (à droite).
Comme le temps était superbe et calme, j'en ai bien profité, en nageant dans une eau cristalline, et en explorant la côte à la rame, avec ma petite annexe.
Sabay Dii au mouillage de Maltezana, à Astipalaia
Au loin, les îlots du Sud d'Astipalaia, dont Kounoupia.
Depuis, le mouillage de Maltezana, on devine la bourg d'Astipalaia, chef-lieu de l'île éponyme.
Le bourg d'Astipalaia, avec ses maisons blanches, son château , et quelques belles surprisent qui m'attendaient là-bas.

Il faut très peu de temps pour aller de Maltezana à Astipalaia, où de savais que mes copains Roland et Annick, du voilier Pomme, étaient déjà arrivés.

Astipalaia et son château en haut à gauche.
En approche du tout petit port d'Astipalaia.
Le port vu depuis un chemin de terre campagnard montant au château.

Sabay Dii avec ses voies d'avant rouge et noire, et, juste à côté, Pomme.

Après voir amarré le bateau, bien discuté avec les copains, me voila en route pour aller jeter un coup d’œil au château, par un petit chemin surplombant la mer, et éloigné des maisons d'Astipalaia.

Pêcheur revenant au port.
Catamaran naviguant entre Astipalaia et es îlots satellites du Sud dont, au loin, Kounoupia. On voit que toute  la zone est bien abritée du Meltem.

Le château d'Astipalaia, en assez mauvais état aujourd'hui, a une histoire étonnante, due à la situation particulière de l'île qui, éloignée des routes marchandes, fut longtemps un repère de pirates. Elle était néanmoins réputée dans l'Antiquité pour son sol fertile, ses fruits de mer et ses éponges considérées comme les meilleures de la Mer Égée. Pline, fin gourmet, en fait l'éloge pour ses excellentes moules. De tout cela il ne reste rien, mais au Moyen-Âge, une fois le problème de piraterie résolu, la réputation de sa richesse attira une riche famille vénitienne, les Quirini, pour y faire du commerce, bien entendu. Et c'est John Quirini qui fit construire le château au XIIIe siècle. Comme l'époque était bien agitée, le Kastello fut souvent assiégé, et on raconte qu'à l'une de ses occasions, les assiégés ne durent leur salut à la dernière extrémité, qu'en jetant par dessus les remparts, leurs ruches sur les assaillants.

 

La chapelle du château, restaurée à l'évidence.
Vue sur l'autre baie (celle de l'Ouest) d'Astipalaia.
Étant monté au château par un chemin buissonnier, je n'avais rien vu du bourg, et c'est par ses petites ruelles que je me suis engagé pour retrouver mes copains dans la ville basse, pour un repas au restaurant. Un coup de foudre allait m'abasourdir devant la beauté de cette cité magnifique.
Venelles pentues et étroites coulant du château vers la mer, bordées de maisons d'un blanc immaculé, aux sols dallés de petits galets blancs et noirs, ou peints à la chaux ; placettes ombragées pour prendre le frais, jolies églises transformant la promenade en agréable chemin de croix, chats lascifs faisant semblant de ne pas voir les rares passants ; et un cœur de ville animé avec plein de petits restaurants et bistrots où les locaux dégustent de a chèvre à la purée d'asperges, ou sirotent le traditionnel café glacé, avec vue sur la chora dominée par le Kastro d'un côté, et sur l'enfilade de moulins de l'autre. Alors, juste pour vous mettre l'eau à la bouche ... trois photos. Les autres sont prêtes, mais méritent d'être au début et non à la fin d'un article.
  La suite des images, au prochain épisode. C'est pour très, très bientôt
 

samedi 6 août 2022

Un pas de côté pour aller voir Astipalaia, ma préférée

Dans mon exploration, du Sud vers le Nord, de la quasi totalité des îles du Dodécanèse, j'ai du faire un petit pas de côté, vers l'Ouest, pour aller voir Astipalai qui, bien qu'excentrée, fait bien partie du groupe, et dont on m'avait dit beaucoup de bien. Et je ne fus pas déçu, loin de là. Le détour valait vraiment la peine.

A l'Est, en foncé, le Dodécanèse, et à l'Ouest, l'archipel d'Astipalaia.
Depuis Nysiros, distante d'une quarantaine de milles nautiques, il m'aura fallu une petite journée très peu ventée. Mais, comme vous pouvez le remarquer sur la carte ci-dessus, je me suis arrêté à Kounoupia, une petite île satellite de la grande Astipalaia.

Kounoupia est formé de deux îlots désertiques rocheux et acores, reliés par un isthme de gravier, ce qui fait deux zones de mouillage, de part et d'autre de cet isthme. Le vent étant orienté NNO, c'est donc tout naturellement que je suis allé du côté Est.

En approche de l'archipel d'Astipalaia. Le vent est en train de tomber !
Sur la gauche, Kounoupia

Kounoupia apparaît bien distinctement.

En face de moi, l'isthme. Superbe endroit !
Malgré l'apparence due à la grande profondeur de champs de mon objectif, l'isthme ne fait que vingt mètres de large.
 

 
Me voila seul dans un mouillage comme je les aime. Isolé, désert, paisible, et en plus grandiose. L'environnement est presque exclusivement minéral. Seules exceptions, quelques oiseaux de mer perchés sur les falaises, et au sol quelques végétaux se tordant pour survivre. Je pourrais me croire au bout du monde.
 
 
 
En réalité, je ne suis pas tout-à-fait seul, car un jeune vient en bateau à moteur, tous les matins, pour aménager sur un bord de l'isthme une petite guinguette, en vue de la saison estivale.
Pas tout-à-fait seul, en réalité, mais l'homme est invisible !
 La guinguette en construction

Et puis, pendant une après-midi, que je crapahutais dans la rocaille, un deuxième voilier est arrivé, qui repartira le lendemain matin, aussi discrètement qu'il était arrivé.
Mais ces plaisanciers ne sortirent jamais de leur cockpit. Étrange manière de voyager !
Un jour plus tard, ce fut au tour d'un gros catamaran de se mouiller en travers de la baie, avec une amarre à terre de chaque côté de la baie, empêchant toute circulation vers l'isthme. Heureusement, il repartira, lui encore, aussi vite qu'il était arrivé.
 
Comme à mon habitude, j'ai fureté sur ces deux bouts de terre, pour me dégourdir les jambes, pour admirer le paysage, et pour assouvir mon penchant de naturaliste amateur de petites bêtes et de jolies plantes.
Vue sur une partie d'Astipalaia flottant sur la brume de fin d'après-midi.

Le terrain est désespérément aride.

Un soleil sans pitié brûle le sol et fend les cailloux

Quant à la végétation, torturée par la chaleur, elle survit miraculeusement.
En deux jours de marche dans la caillasse, je n'ai aperçu aucune trace de vie animale. Pas la moindre fourmi, aucune mouche pour venir m'ennuyer, et bien sûr pas d'abeille. Ni insecte, ni reptile, ni oiseau... Rien ! Rien ! Rien ! Rien que moi ! Drôle de Terre !
Séquence lever de soleil. T = 5 min
Silencieux, et splendide ! T = 8 min
Magique T = 15 min
Ah, un pêcheur était venu dans la nuit, et il repart à Astipalaia.

Eh bien, je vais préparer Sabay Dii et l'imiter, car j'ai un rendez-vous à Astipalaia. Eh oui !
Ciel de plomb, juste pour faire semblant, car cela fait plus d'un mois que le ciel est invariablement bleu dans la journée.