Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

lundi 19 avril 2021

Quoi faire en Turquie avec un voilier, en période de Covid ?

Remarque préalable : tout ce qui suit correspond aux données du 19 avril 2021. Bien sûr, dans les jours prochains, tout peut changer en fonction de l'évolution de la pandémie, mais aussi des décisions du gouvernement turc.

La situation sanitaire actuelle 

Comme on peut le voir sur les deux graphiques ci-dessous, elle est en évolution défavorable avec un nombre de contaminations quotidiennes (60 000) et un nombre de décès quotidiens (300) en fortes hausses. La moyenne nationale du taux de contamination était de 503 cas recensés pour 100.000 personnes (moyenne sur les 7 derniers jours).

Sur le total de la population turque (environ 85 000 000 h), il y a eu 4 323 596 cas de contamination et 36 267 décès liés au coronavirus recensés dans le pays depuis le début de l’épidémie, avec de très fortes disparités territoriales (Finike fait partie des îlots assez épargnés).

Les règles à respecter pour venir en Turquie

Tous les passagers de 6 ans et plus se rendant en Turquie par transport aérien maritime ou terrestre doivent être en possession d’un test COVID-19 négatif effectué dans les 72 h avant le départ de leur vol vers la Turquie. Ils doivent en outre remplir électroniquement le « Formulaire d’entrée en Turquie (link is external) » dans les 72 heures avant le départ de leur vol vers la Turquie. Cette obligation ne s’applique pas aux passagers en transit. Chaque personne remplissant ce formulaire se verra automatiquement attribuer un HES code personnel (voir infra).

Qu'est-ce qui fonctionnent en ce moment en Turquie ?

A part le système scolaire et universitaire complètement mis à l'arrêt depuis plus d'un an, et la culture placée en mode veille, tout fonctionne à peu près normalement. Les commerces de toutes sortes (épiceries, supermarchés, coiffeurs, magasins de bricolage, etc.) sont ouverts au public, de même que tous les ateliers et administrations. Le hôtels accueillent les clients de même que les restaurant mais avec une jauge de 1/2. Bref, la vie continue comme d'habitude, mais à condition de respecter quelques règles. Et en Turquie, les règles, on les applique à la lettre, et sans discuter !

Les règles à respecter une fois arrivé en Turquie

Pour se rendre dans certains lieux publics, comme les centres commerciaux, les marchés et les restaurants, pour s’enregistrer dans un hôtel et pour voyager entre deux villes turques en avion, en train ou en bus intercity, il faut disposer du fameux code HES (du nom de l’application « Hayat Eve Sığar »).

Le port du masque et le respect de la distanciation sociale sont obligatoires pour tous en-dehors du domicile (dans tous les lieux publics, dans la rue, sur le lieu de travail, dans les véhicules où se trouvent deux personnes ou plus, etc.).

Dans toutes les provinces, un couvre-feu est en vigueur tous les jours de 19 h à 5 h, et pendant toute la durée des week-ends (sauf courses alimentaires de proximité et motifs impérieux tels que retour dans son lieu de résidence, traitement médical, funérailles, convocation administrative ou judiciaire, examen universitaire, etc.). Le couvre-feu s'applique à toute la population turque et aux résidents étrangers, mais les touristes étrangers de passage en sont exemptés.

Les personnes qui, durant leur séjour en Turquie, sont diagnostiquées positives au COVID-19 ou les personnes qui ont été en contact avec une personne positive doivent, sur décision des autorités turques, respecter une période de quarantaine sur leur lieu de séjour en Turquie (par exemple à l’hôtel). En cas de non-respect des mesures de quarantaine, les contrevenants devront s’acquitter d’une amende et seront placés en isolement dans une structure désignée par les autorités.

Quelques restrictions particulières

En semaine, les mineurs ne sont autorisés à sortir qu’entre 14h et 18h et les personnes âgées de 65 ans et plus qu’entre 10h et 14h.

Et quand on a un beau voilier, comme Bibi ?

Eh bien, c'est le flou artistique, car en principe, la navigation de plaisance est autorisée sans restriction aucune. Les voiliers entrent et sortent des marinas, contrairement à l'an dernier, et contrairement à ce qui se passe en Grèce, où toute navigation non indispensable est proscrite.

Si j'ai bien compris, j'ai le droit de naviguer où je veux, pourvu que je ne sorte pas de chez moi (mon bateau) autrement qu'entre 10 et 14 h.

Cette astuce se comprend très bien quand on se place du côté gouvernemental, car il faut absolument que le tourisme fonctionne à plein à une époque où toute l'économie de la Turquie est au bord de l'effondrement. Pour rappel, en 2020, la Lire Turque a perdu 40 % de sa valeur, et personne n'en veut sur les marchés internationaux. Le seul moyen actuel du pays pour avoir des devises, c'est d'accueillir des touristes !

Ouf !



mardi 13 avril 2021

Ouf !!! Ça y est ; je suis à bord de Sabay Dii

Eh oui !!! J'ai pu quitter la France in extremis, le dimanche de Pâques, dernier jour de liberté de déplacement avant le troisième confinement national. Pure et heureuse coïncidence, car après vol annulé, train supprimé, etc., c'était la seule possibilité que j'avais de prendre un avion pour Antalya, via Istanbul, depuis Marseille. Comme de bien entendu, tout n'a pas fonctionné comme prévu, puisque le premier vol a été retardé pour un "problème technique". Il a fallu poiroter un bon bout de temps, sans informations de la part de la compagnie, comme d'habitude, avant d'embarquer, enfin. Et bien sûr, ma correspondance à Istanbul pour Antalya s'envolait avec moi de Marseille. Ce n'est que le lendemain de la date prévu que j'ai eu le deuxième avion. Du coup, arrivant en pleine nuit à Antalya, avec le couvre-feu local, j'ai du dormir dans un hôtel. Et le lendemain, après deux taxis, un bus, et un dernier taxi, je suis finalement arrivé à la Marina de Finike. 

Au total, pour aller de Perpignan à Finike, il m'aura fallu la bagatelle de 50 heures et 11 modes de transports successifs. Mais j'ai déjà fait bien pire, et globalement, je trouve que ce fut un voyage assez facile, à défaut d'avoir été rapide. Il faut dire que je commence à avoir une habitude certaine de ce déplacement Perpignan - Finike. Et puis, j'avais bien préparé mon coup, car il est impossible pour un citoyen français de partir pour la Turquie et d'y arriver, s'il n'a pas satisfait à un certain nombre d'obligations et de démarches préalables. En effet, pour pouvoir enregistrer un passager, toutes les compagnies aériennes officiant en France sont dans l'obligation de vérifier qu'on a une bonne raison de partir, et ces raisons sont très limitées et définies par le gouvernement français. J'avais pour moi l'avantage d'avoir une carte officielle de résident turc et mon enregistrement au registre des français résidant à l'étranger. Il faut aussi respecter les obligations turques, à savoir avoir procédé à son enregistrement sur le service de santé turc pour avoir un QR Code, 72 heures avant l'heure d'arrivée en Turquie. Sésame indispensable pour entrer sur le territoire turc, mais aussi pour rentrer dans tous les lieux publics (administrations, marchés, etc.). Sinon, soit on est refoulé si l'on vient de l'étranger, soit on est déjà en Turquie, et on ne peut que rester enfermé chez soi ! Il faut ajouter à cela un test PCR négatif demandé par les compagnies d'aviation pour les vols internationaux. J'avais tout bon et en plus j'étais vacciné, mais il y en avait dans la queue d'enregistrement qui ne savaient pas tout cela et qui se sont retrouvés en carafe.

On pourrait croire qu'avec autant de précautions, on ne risque pas d'être contaminé au cours du vol, mais c'est sans compter sur l'indiscipline des français qui dès qu'un steward ou une hôtesse de l'air était passé, enlevaient leur masque.  Invraisemblable !

Finalement, je suis arrivé à la marina lundi 5 avril en début d'après-midi, par un temps maussade et froid. Sabay Dii était là, à m'attendre sagement, mais avec l'air tristounet d'un bateau qui a essuyé les pluies hivernales chargées du sable de l'Egypte. Et oui ! La Turquie fait face au pays des Pharaons et reçoit à chaque gros coup de vent du sud, sa part de sable envoyé à haute altitude par les tempêtes du désert.

A part sa triste mine de jaunisse et le drapeau français en lambeaux, il était dans un état impeccable, bien amarré et toujours à l'abri sous les multiples protections dont je l'avais bardé.



 

 

 

Un peu cracra, mais ce n'est bien grave.

 

 

 


Il ne me reste plus qu'à me mettre au boulot pour redonner des vitamines et des couleurs à mon beau Sabay Dii, afin qu'il reprenne la mer, le plus tôt possible. Eh oui ! En Turquie, on peut naviguer, mais je vous raconterai très prochainement ce que l'on peut faite ou pas dans ce curieux pays, en ce moment. Vous verrez que c'est assez surprenant.