Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

jeudi 20 octobre 2011

Je laisse Le Salvador sous les eaux pour aller au Guatemala et au Mexique

Je quitte Barillas, pour quelques temps.
Après quinze jours de pluies torrentielles et incessantes, le pays a été déclaré en situation catastrophique.

Après deux semaines enfermé dans le bateau, j'ai les fourmis dans les jambes ;
je vais donc aller voir ailleurs, si c'est plus sec,
et Sabay Dii va rester seul à Barillas, pendant quelques semaines.
 Il m'a promis de rester tranquille pendant que je vais jouer les touristes.
Au programme le Guatemala et le Mexique.

Enigme jaune et blanche

Que es eso ?
 Un oeuf au plat ?
Non
C'est un "Mango Smoothie"

De la pure mangue congelée puis dégelée avant d'être mixée.
Sublime !

lundi 17 octobre 2011

Histoire et images de Puerto Barillas

Ah, Puerto Barillas ! Quel drôle d'endroit !
Barillas, c'est au Salvador, à mi chemin entre Panama City et Acapulco
 C'est un coin paumé, entre mangrove, volcans et champs de canne à sucre
La mangrove, c'est une forêt inextricable où les arbres ont les pieds dans l'eau (de mer).
C'est un écosystème propice à la vie animale sauvage (crocodiles, oiseaux, poissons, insectes,...).
La mangrove c'est aussi un excellent abri anti-cyclonique,
et de tout temps, Barillas a été un refuge pour les bateaux de pêche.
Mais Puerto Barillas,
c'est avant tout un minuscule confetti de la gigantesque propriété d'un milliardaire.

En quelques mots, voici l'étrange histoire de Puerto Barillas
A la fin de la guerre civile (1979-1992), un richissime salvadorien de retour au pays est venu ici, et a décidé d'acheter toute les terres de ce coin paumé du Salvador, essentiellement de la mangrove littorale et plusieurs milliers (oui ! oui !) d'hectares de terres recouvertes des cendres des volcans de la région.
Comme la plupart des gens fortunés, ses investissements ont été faits soit pour se faire plaisir, soit pour augmenter sa fortune.
La mangrove, c'était pour le plaisir : il a décidé d'aménagé ce "trou à cyclone" pour en faire une "marina". Un bien grand mot, car il n'y a ici ni quai, ni véritables infrastructures portuaires : seulement quelques bouées.
Mais, comme il a des idées et beaucoup d'argent,
il y a fait construire des hangars pour stocker à sec des bateaux à moteur,
 un plan incliné, une station essence,
 des bureaux, une route pour y accéder,
et même une piste d'atterrissage pour l'avion qu'il pilote personnellement. 
Du coup, ce coin paumé est devenu le seul endroit de  la côte où on puisse mettre un bateau à l'eau, faire le plein, prendre une douche ... Les affaires maritimes, la "Fuerza Navale", les douanes, qui n'avaient pas les moyens de ce monsieur fortuné, sont venus s'installer ici chez lui, ce qui fait que cette "marina" privée est le port d'entrée officiel du Salvador, quand on vient du sud.
Mais ce monsieur fortuné avait envie d'un cadre agréable.
Il a donc aménagé le site.


Espèces végétales variées (ça c'est une gousse de cacaoyer)
pelouse, huttes pour se mettre à l'ombre
  chemins pavés pour ne pas avoir les pieds mouillés
(car ici quand il pleut, il ne fait pas semblant)
  Et puis tout ce qu'il faut pour recevoir du monde ...
Bar, salle de restaurant
 
 évidemment, comme il n'y a personne à servir
 le personnel (une quinzaine de personnes au moins) n'a rien à faire de la journée.
Et j'allais oublier une jolie piscine à étages.
Ce n'est donc pas avec sa marina que notre milliardaire s'enrichit.
NON
C'est avec les mille hectares de canne à sucre, presque autant de cacaoyers, de caféiers, de cocotiers
qui ont remplacé la cendre.
Notre homme fait travailler toute la région,
aide les familles les plus démunies, assure les transports (payants).
Bref, il contrôle et organise toute la société de la région.
Mais sans lui, tout le monde crèverait de faim.

Et quand on sait qu'ici, on est à une heure de piste de la plus proche ville, Usulatan,
on se dit que Puerto Barillas, c'est vraiment un drôle d'endroit, n'est-ce pas ?

vendredi 14 octobre 2011

Le cyclone se dégonfle

Ça c'est une bonne nouvelle !
En voici la preuve (ce ne sont que des prévisions, mais ça a l'air très encourageant) :
Je vais donc remettre le nez dehors.
Demain courses à la capitale de la région, Usulatan. Là-bas, comme ici, aucun risque de croiser un touriste.
Et après-demain, si le temps le permet, j'irai faire des photos pour que vous ayez une idée de ce à quoi ce coin de la planète ressemble.
Et vous allez être surpris, à ça oui !!!
PS : et merci pour les petits messages d'encouragement qui devaient m'aider à patienter pendant le très mauvais temps qui était annoncé.

mardi 11 octobre 2011

Barillas, un petit paradis en alerte cyclonique

Je voulais vous montrer des images de Puerto Barillas et des ses environs,
Mais il va falloir attendre un peu. Avant cela, je dois préparer Sabay Dii
qui va affronter son premier cyclone.
 Au départ, ce n'était qu'une bonne tempête tropicale, avec deux cyclones plus à l'ouest.
Mais le cyclone Jova en se désintégrant va renforcer la tempête qui est en train de devenir cyclone.
Et c'est un beau et gros cyclone qui se dirige en ce moment sur le Salvador.
 Le maximum sera atteint probablement dimanche.
Heureusement, j'avais anticipé en venant me planquer dans la mangrove de Puerto Barillas,
l'un des meilleurs trous à cyclone de la côte Pacifique.
Mais il faut quand même tout préparer :
  • doubler ou tripler les amarres
  • mettre des pare-battages partout et les fixer par dessous la coque pour ne pas qu'ils s'envolent
  • enlever bimini, capote et tout ce qui risque d'être arraché
  • assurer l'annexe en la gonflant bien et en s'assurant qu'elle est pleine d'eau pour ne pas s'envoler
  • enlever son moteur
  • etc
  • et puis aussi faire des provisions car je risque de rester une semaine sans pouvoir sortir du bateau
Vous aurez des nouvelles plus tard.

L'arrivée à Barillas (au Salvador)

Je suis arrivé le 5 octobre en fin d'après-midi dans la baie de Jiquilesco,
c'est-à-dire tout près de Puerto Barillas, où je souhaitais mettre Sabay Dii à l'abri.
Mais, en fait, il me faudra poiroter toute la nuit au milieu des récifs et bancs de sable, et sous les éclairs.
 Pourquoi ?
Et bien parce qu'on ne peut entrer dans Puerto Barillas qu'accompagné d'un pilote officiel.
Et le pilote officiel travaille de 5 h à 17 h.
Donc une nuit à tourner en rond sous la pluie. Et pas question de s'endormir deux heures.
Enfin 5 heures, et en plus du beau temps :
 Le pilote arrive sur sa "lancha", comme promis et à l'heure, et m'invite à le suivre de près.
 Le paysage est somptueux, avec la chaine des volcans qui fait penser à l'Indonésie.
 Mais en regardant attentivement mon écran, je comprends soudain pourquoi on doit attendre un pilote IMPERATIVEMENT !!! 
En fait sur la carte, je me trouvais en plein milieu des terres ! Oui :
Sabay Dii marchait au lieu de naviguer !
A première vue pourtant, j'étais bien en mer, mais avec pas mal de choses au raz de l'eau, pas très loin
C'est alors que le pilote s'est mis à tourner dans tous les sens en me demandant de l'attendre sagement.
Et puis le festival a commencé.
 Des déferlantes de tous les côtés, à droite, à gauche et devant !
 Avec des vagues très puissantes qui faisaient monter et descendre le bateau jusqu'à frôler le fond
(moins de 2 m sous la quille, par moments)
Pas d'image évidemment des surfs au millieu des dauphins, j'avais autre chose à faire à ce moment.
 Et puis tout est redevenu calme
 Les volcans étaient toujours là.
 et notamment el Volcàn de San Miguel.
Après plus de deux heures de slalom entre récifs et bancs de sable en migrations permanentes,
nous sommes enfin entrés dans l'estuaire de Barillas
Il restait maintenant à parcourir une dizaine de kilomètres à l'intérieur des terres
 au milieu des villages de pêcheurs
 Au début, les canaux sont larges et on ne voit pas très bien la mangrove sur les rives

 Les pêcheurs me saluent, certainement en se demandant ce que vient faire ici Sabay Dii.
Deux heures plus tard,
l'étau se reserre
et d'un coup, on arrive au bout du monde
 Quelques mâts et des gros bateaux de pêche tout rouillés.
Je suis enfin à Puerto Barillas !
Et je ne risquais pas d'y arriver sans mon pilote !