Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

samedi 22 février 2014

Dodo à la maison (si l'on peut dire)


Me revoilà à la maison, ou plutôt au bateau, à Moorea, en Polynésir Française.
Pour cela, il m'a fallu faire un voyage en avion que j'ai à nouveau trouvé trop long et assez inconfortable, mais qui s'est quand même bien passé : horaires respectés, bagages bien transportés, et pas de douane à l'arrivée. Impeccable. J'ai pu prendre un bus en sortant de l'aéroport de Papeete, ce qui est exceptionnel, car les chauffeurs ne s'arrêtent habituellement pas  pour les voyageurs trop chargés, mais il était 5 heures du mat (j'avais dormis sur un banc dans l'aéroport). J'ai ainsi pu monter dans le premier ferry, et en débarquant, j'ai été pris en stop et déposé à la marina, alors qu'il menaçait de pleuvoir. Encore impeccable ! Et, cerise sur le bateau, le bateau était dans l'état que j'espérais, avec juste un peu de moisissures sur les parois intérieures, et un peu d'eau de pluie sous les planchers, ce qui est dû au manque d'étanchéité de la porte d'entrée. Un détail difficile à corriger, mais lorsqu'il pleut à verse pendant des jours et des jours, cela fait bien une vingtaine de litres qui s'infiltrent. Rien de grave néanmoins, car j'ai encore eu de la chance, avec une matinée idéale, c'est-à-dire sans pluie. Cela m'a permis, après une douche bien méritée, de bien aérer et d'assécher le bateau. 
Mes voisins de ponton étaient contents de me voir revenir. Ils m'ont raconté que le temps avait été très pluvieux pendant mon absence. Par exemple, il est tombé la semaine dernière, plus de 1000 mm d'eau, avec des vents très violents. D'où de gros dégâts : routes coupées, glissements de terrain, et quelques bateaux qui ont rompu leurs amarres. Mais mon brave Sabay Dii était attaché à son ponton, en prévision d'un éventuel cyclone, ce qui fait que ce mauvais temps l'a bien fait rigoler.
Bientôt, je vous montrerai des images de Moorea à la saison des pluies.

lundi 17 février 2014

Le programme de Sabay Dii pour 2014

Bonjour à tous
Après un petit tour en France pour voir la famille et les amis pendant que des pluies diluviennes s'abattaient sur la Polynésie, me voila sur le chemin du retour. Comprenez "je retourne sur mon cher Sabay Dii".
Et avant de ne plus avoir de liaison Internet à ma disposition, j'en profite pour vous donner, en avant première, le programme de l'année.

Sabay Dii dans le Pacifique Sud

Sabay Dii va naviguer encore dans le Pacifique Sud, pour un voyage qui commencera en douceur, dès début mars, lorsque j'aurai fini de réarmer le bateau, pour se terminer en décembre, en mer de Tasmanie, plus bas que les 40° rugissants et les 50° hurlants.
Et pour ceux qui ont envie d'aller voir par où Sabay Dii va passer, voici, par anticipation, le programme prévisionnel (car avec la mer, tout n'est que prévisionnel) :

  • de début mars à mi avril : exploration des coins secrets de Moorea, suivie d'un nouveau tour de Tahiti, par le sud sauvage et envoûtant, pour aller revoir tous mes amis polynésiens qui m'attendent et que je languis de retrouver (Heimata et toute sa famille, Linda, Hoatua, Coco, Matei, et même Hotu qui devrait venir de son motu lointain pour faire un tour dans le coin) ;
  • de mi avril (fin de la période cyclonique) à la mi juin, retour dans les Tuamotu pour revivre la vie extraordinaire de Robinson dans le dénuement le plus total mais dans un des plus beaux endroits du monde ;
  • mi juin, retour technique à Tahiti pour faire la révision complète et la préparation du bateau avant la suite inédite du voyage ;
  • en effet, en juillet, je quitte définitivement la Polynésie Française, pour aller toujours plus à l'ouest, en direction les îles du célèbre Captain Cook, ;
  • de juillet à début septembre, cabotage prometteur parmi les centaines d'îles sauvages du royaume très traditionaliste des Tonga ;
  • début septembre, ce sera le départ vers les Samoa que je ne ferai qu'effleurer, pour remonter, très loin, à Wallis où je devrais rester une quinzaine de jours ;
  • ensuite, plongée plein sud pour visiter les Fidji, pendant tout le mois d'octobre ;
  • et pour terminer, au moment le moins mauvais de l'année, je partirai droit vers la Nouvelle-Zélande où je compte séjourner un bon bout de temps (peut-être un an et demi ?), pour avoir le temps d'explorer les deux magnifiques parties de la Nouvelle Zélande, mais aussi pour partir explorer des endroits bien plus sauvages coincés entre les 40° hurlants et les 50° rugissants, et fréquentés presque uniquement par les rorquals, baleines, phoques, manchots, mais avec toujours le même soucis de sécurité, évidemment ;

Un joli programme en somme, et très varié !
A la différence de l'année dernière, je ne serai plus tout seul sur le bateau, tout au moins en début de saison. Catherine me rejoindra au bateau début mars, suivie d'Olivier quelques semaines plus tard, pour profiter de la Polynésie et surtout des Tuamotu. Ensuite, je naviguerai à nouveau en solo, à moins que Jo et Ba, ma chère sœur et mon cher bof (qui ont déjà fait une petite partie de la Guadeloupe avec moi), ne me rejoignent pour un petit bout de chemin, mais je sais que Ba est tenté par une bien plus longue navigation. Pour la suite, tout est ouvert ... et il est bien possible que d'anciens ou de nouveaux équipiers craquent pour m'accompagner dans ce périple excitant ...

samedi 8 février 2014

Le film de Sabay Dii en Polynésie

Et voici un montage audio-visuel qui résume l'année 2013 de Sabay Dii en Polynésie ...


lundi 3 février 2014

Arctic P vs A - le combat des titans

L'Arctic P (en noir) et le A (en blanc), vus presque côte à côte à Papeete en juillet 2013
Vous avez pu apercevoir, dans le précédent article (et sur l'image ci-dessus), deux super-yachts :
  • l'Arctic P, tout de noir vêtu ;
  • le A, en livrée blanche

Deux bateaux que tout oppose à première vue : la couleur, le look, l'âge...
Et pourtant, comme vous allez le découvrir, ces deux engins extrêmes ont de nombreux points communs.

l'Arctic P


Dans le port de Papeete (Tahiti)
Dans le port de Papeete (Tahiti)
L'Arctic P est un navire en acier qui ressemble plus à un brise-glace qu'à un yacht de luxe. Normal car sa vocation première était l'exploration marine dans l'Arctique, d'où son nom. Mais lorsque je l'ai vu pour la première fois à Papeete, un petit indice m'a mis la puce à l'oreille sur sa réelle fonction. En effet, les 6 canots de sauvetage étaient des Endeavour, Riva, ou autres vedettes d'un luxe inouï. A ceux à qui ces noms ne diraient rien, je signalerai juste que ces embarcations sont aux bateaux à moteur ce que des Ferrari, des Mc Laren ou des Rolls Royce sont à l'automobile. Étonnant de trouver ça sur un navire de recherche scientifique, non ?
Eh oui ! Ce bateau n'a servi à l'exploration marine que jusqu'en 1994, date à laquelle l'homme d'affaires australien Kerry Packer (décédé en 2005 alors qu'il était considéré comme le plus riche et le plus influent des australiens) l'achète et le fait convertir en yacht de luxe. C'est son fils James qui en héritera avec, en prime, de nombreux casinos répartis un peu partout dans le monde qui lui permettent d'être le numéro 198 dans le classement Forbes des plus grandes fortunes de la planète (6 milliards de dollars). Grâce à ce "pécule", il n'aura aucune difficulté à ordonner, en 2008, en Australie, un très important lifting de son joujou. Le bateau est aujourd'hui utilisé en tant que yacht de luxe par la dynastie Packer, mais est aussi proposé à la location (ex de locataire : Ton Cruise). Mais l'agence qui est chargée des transactions n'a pas voulu me dire à combien s'élevait le loyer journalier ...

Caractéristiques du bateau
Long de 88 mètres et large de 14,8, l'Arctic P dispose d'un espace impressionnant de par sa structure d'origine. Son tirant d'eau est important (7,4 m), ce qui l'empêche de rentrer dans de nombreuses marinas. Son ossature et sa coque sont en acier, mais le pont est constitué d'acier et de teck.  
Grâce à ses deux moteurs diesel Deutz-MWM de 6600 "chevaux", l'Arctic P peut atteindre une vitesse maximale de 22 nœuds. Le bateau ne dispose que d'une seule hélice à vis pour avancer mais de propulseurs Tornado pour les manœuvres. Avec un plein de 1,4 millions de litres de gazole (calculez le prix du plein pour rêver un peu), il dispose d'une autonomie de 18000 milles nautiques (presque un tour de la planète) à la vitesse de croisière de 20 nœuds.
L'Arctic P peut accueillir 12 invités et 25 membres d'équipage.

le A

Le A à Moorea
Le A à Moorea
Le A à Papeete
Le A est le yacht personnel du russe Andrei Melnichenko, un physicien plus malin que moi, car au lieu de continuer à faire de la physique, il a préféré se réorienter dans la finance. Il fonde sa propre banque et devient très rapidement milliardaire. Il est aujourd'hui numéro 56 au classement Forbes des plus riches de la planète, avec une fortune de 14,4 milliards de dollars.
Le A correspond à l'initiale de son prénom et de celui de son épouse Aleksandra.
Ce bateau d'une très grande originalité a été conçu par le célèbre designer français Philippe Starck et par l'architecte Martin Francis, et construit par les chantiers Blohm & Vosse de Kiel en Allemagne. Mis en chantier en novembre 2004, il a été livré en 2008 pour un coût estimé à 300 millions de dollars. 
C'est le plus grand yacht avec une étrave inversée qui fait penser à un sous-marin ou à un navire de guerre furtif, d'où les commentaires de la presse qui le considère comme "le plus aimé et le plus détesté" des yachts à moteur de luxe. Personnellement, je trouve son allure extrêmement esthétique. Mais on dit que les goûts ne se discutent pas, n'est-ce pas ?

Caractéristiques du bateau
Long de 119 mètres et large de 18,9, le A est bien plus grand que l'Arctic P. Son tirant d'eau de 5,5 m lui permet de rentrer dans de nombreuses marinas. Sa structure et sa coque sont en acier.
Grâce à ses deux moteurs diesel MAN RK280 de 6000 "chevaux", le A peut atteindre une vitesse maximale de 23 nœuds. Avec un plein de 750 000 litres de gazole (presque la moitié de l'Arctic P mais l'addition à la pompe est quand même ahurissante), il dispose d'une autonomie de "seulement" 6500 milles nautiques à la vitesse de croisière de 19 nœuds, soit  seize jours avant que son réservoir de carburant ne soit vide. .
Le A est décoré et équipé avec ce qui se fait de mieux. On est ici dans l'opulence. Imaginez 2 200 m² d'espace intérieur, dont 230 m² pour la suite du propriétaire. Philippe Starck, connu pour ses choix de conception parfois osés, a également ajouté une « chambre secrète Nookie » cachée derrière des panneaux en miroir. Les surfaces réfléchissantes sont disposées abondamment tout au long de l'intérieur, avec du cristal de Baccarat qui est utilisé non seulement pour la verrerie et la vaisselle, mais aussi pour les meubles. On trouve aussi six suites pour les invités (12 maximum), bien que les cloisons de celles-ci puissent se déplacer et être converties en quatre grandes cabines. 
Une grande partie de la décoration intérieure a été complétée par Aleksandra Melnichenko qui, comme nouvelle épouse du propriétaire, a bataillé avec le designer Starck sur les caractéristiques commandées lorsque son mari était encore célibataire. La taille de la discothèque a ainsi été revue à la baisse, tandis que le décor des suites a été édulcoré, bien qu'il comprenne toujours du cuir blanc en galuchat sur les murs et les plafonds et les meubles en peau de crocodile. 
À l'extérieur, le A dispose d'un héliport, d'une piscine sur la superstructure avant, et de deux autres à l'arrière, dont l'une possède un fond en verre et communique avec la discothèque sous le pont.
Et pour servir tout ce beau monde, une cohorte de 35 membres d'équipage.

Si vous le souhaitez, vous pouvez entrer dans ce palace flottant grâce à la visite guidée proposée par la vidéo ci-dessous. Vous allez en prendre plein les mirettes ...

Vous savez maintenant à quoi ressemblent des yachts de grand luxe.
Si ce nouveau message vous a fait rêver, tant mieux ! Mais l'apparition de ces 2 bateaux hors-norme dans mon champs de vision m'a paru tellement démesurée que je n'ai pas été capable de fantasmer à leur sujet, et c'est avec un plaisir intact et toujours renouvelé que j'ai continué à chérir mon incomparable Sabay Dii, le bateau pour moi idéal, car à ma mesure.

Et maintenant, pour rire, un tableau comparatif et instructif :


A
Arctic
Sabay Dii
Propriétaire
Andrei Melnichenko (Russie)
James Paker
(Australie)
Votre serviteur
(France)
Fortune
14,4 milliards $ (banques)
16 milliards $ (casinos)
10 000 €
Architecte
Martin Francis
Schichau Unterweser
Marc Lombard
Designer
Philippe Starck
Kusch
Marc Lombard
Constructeur
Blohm & Voss (Allemagne)
Schichau Unterweser
(Allemagne)
Fora Marine
(France)
Année
2008
1969
2009
Prix
300 millions $
? + 10 Millions $ pour sa refection (2008)
250 000 €
Longueur (m)
119
87,5
12
Classement mondial
18eme en longueur
46eme en longueur
Très loin derrière
Largeur (m)
18,87
14,7
4,2
Tirant d'eau (m)
5,15
7,3
1,8
Pavillon
Bermudes
Bahamas
France
Tonnage
5500
2610
Moins de 10
Capacité carburant (l)
757 000
1 400 000
à la voile
Consommation moyenne 
2 270 l/h
2500 l/h
0 l/h
Motorisation (CV)

2  x  6500 HP
= 9000 KW
2 x 6600 HP
= 9700 KW
à la voile
Vitesse max (kn)
23
22
15
Vitesse de croisière (kn)
19.50
20
6 à 7
Autonomie (nm)
6500
20000
infinie
Matériaux
Acier
Acier
Bois/Epoxy
Nb de cabines
7
?
2
Nb de couchettes
14
?
8
Membres d'équipage
32
25
1
Nb d'invités
14
12
3
Capacité max de personnes
56
?
4
Immatriculation MMSI
310557000
308753000
227025870