Le 27 février, au lever du jour, je demande par radio au contrôleur du trafic de Port Blair l'autorisation de quitter la rade. Je réponds à ses questions rituelles (nom du bateau, nombres de personnes à bord, destination, etc.), et dès que j'ai son accord, je hisse les voiles, bien que la brise matinale soit très légère. Mais après presque une semaine passée dans la brade de Port Blair, Sabay Dii et son capitaine ont une envie irrésistible de taquiner Eole.
Objectif, Havelock, une île située à 20 milles nautiques de Port Blair, mais il m'en faudra 10 de plus pour y arriver en tirant des bords contre la très légère brise oscillante qui sévit à cette époque.
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De Port Blair à gauche à Havelock à droite, la trace violette de Sabay Dii.
(Nous étions obligés d'enregistrer en permanence les traces de nos bateaux pour les fournir aux autorités,
histoire que ces dernières puissent contrôler nos déplacements, en permanence.
La Liberté !!! |
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Approche de la côte occidentale de Havelock |
Du fait de sa proximité d'avec la capitale (moins de deux heures en ferry), Havelock est la destination obligée de tous les touristes (surtout indiens) qui viennent aux îles Andamans. De toute façon, ils ne pourraient aller ailleurs vu que c'est la seule île à avoir des infrastructures (un petit port pour accueillir les bateaux de voyageurs, un vrai petit village avec de l'eau courante (et non potable comme partout en Asie) et donc du ravitaillement et de l'hébergement. Du coup, son développement est explosif, et j'ai comté sur l'unique route de l'île plus de 50 "ressorts" en construction les uns contre les autres, ce qui laisse présager les mêmes travers qu'en Thaïlande d'ici deux trois ans.
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La baie où Sabay Dii va se mouiller mais vue sous Google Earth |
Comme vous pouvez le remarquer, Havelock a une façade occidentale accessible (elle n'est pas interdite d'accès car pas en rouge sur ma carte), et donc, vue sa situation, elle doit être abritée du vent et de la houle. Et effectivement, la petite baie où Sabay Dii est venu se mouiller à 14 h (rejoint plus tard par les autres voiliers francophones) offrait un excellent mouillage, avec une eau d'une clarté prodigieuse, une magnifique plage de sable très fin, et comme presque partout aux Andamans, une superbe forêt tout près du rivage. Connue sous le nom de Havelock Island N°7 Beach, c'est malgré l’ambiguïté de son appellation, l'une des deux seules plages touristiques de l'île.
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Dans la journée, les petits crabes sont suffisamment tranquilles pour dégager leur trou dans le sable de la plage |
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De gauche à droite (ou du plus éloigné au plus proche de la plage) : Tehani Li, Tereva, et Sabay Dii |
Peu fréquentée en journée, la plage se remplit vers 17 heures d'un flot de touristes venus voir le coucher du soleil (comme sur toutes les côtes occidentales de la planète Terre) avec la certitude toujours déçue de voir le fameux rayon vert promis par l'agence de voyage
Du beau coucher de soleil, il y en aura tous les soirs, mais du rayon vert jamais.
Quand j'habitais à Bouéni (Mayotte), de ma maison perchée à 300 mètres au-dessus de la Baie des Tortues, c'était le rayon vert quasiment tous les soirs. Pour cela, il faut du soleil, un horizon nautique parfaitement dégagé, et un angle d'observation par rapport à l'horizontale assez important. Il est donc impossible de voir un rayon vert depuis une plage !
Mais même sans rayon vert, tout les touristes repartaient heureux du spectacle donné par l'artiste Soleil et sa troupe de nuages, dans des teintes allant du rose pâle au doré puis au cuivré.
Content que tu sois finalement allé à HAVELOCK et "number 7"....
RépondreSupprimerIl y a une dizaine d'années, nous nous étions régalés car il n'y avait pas encore de développement touristique!
A +, olive.
Et gaffe au porausus, c'est sur cette plage qu'une touriste Amerlock a pris son dernier bain....
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