Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mardi 24 juin 2014

Raies et requins

Ce message s'adresse tout particulièrement à Lou, Océane et Célian, mes trois petits enfants, mais comme il n'a rien de confidentiel, tout le monde peut le consulter. J'y parle des requins et des raies que je n'ai cessé de rencontrer depuis que je navigue sous les tropiques et notamment en Polynésie.

Jeune raie pastenague à Rangiroa
Bébé pointe noire (50 cm) à Rangiroa
Les raies volent plus dans l'eau
Les requins et les raies sont des poissons qui ne se ressemblent pas beaucoup, et pourtant, ils font partie de la même famille, les chondrichtyens, qu'on appelle plus communément les poissons cartilagineux, par opposition aux poissons osseux, ce dernier groupe comprenant la majeure partie des espèces actuelles de poissons. C'est une famille très ancienne, puisque les ancêtres des requins et des raies étaient déjà présents dans les eaux de la planète Terre, il y a plus de 450 millions d'années, c'est à dire bien avant l'apparition des dinosaures (230 millions d'années), des mammifères (220 millions d'années), des insectes (150 millions d'années) et des fleurs (130 millions d'années) et bien sûr de l'Homme (2 millions d'années). 

Comme vous vous en doutez, en 450 millions d'années, il y a du y avoir des changements et ce sont ces changements qui ont fait que les raies sont devenus différentes des requins, pour s'adapter à des milieux différents, alors qu'ils avaient les mêmes ancêtres. C'est ce qu'on appelle l’Évolution.
Pour faire simple, on pourrait dire que les raies sont à peu de choses près des requins aplatis. Alors que les requins ont une forme d'obus qui leur permet de nager très vite pour chasser leurs proies, les raies se distinguent par leur corps plat avec des nageoires en forme d'aile qui font qu'elles semblent plus voler que nager. Normal car la plupart vivent posées sur le fond de la mer, se nourrissant de crustacés ou de petits poissons. Inutile d'aller vite ; il vaut mieux ne pas être trop épais pour pouvoir se cacher en se recouvrant de sable.
Autres différences, les requins ont des branchies sur les côtés alors que celles des raies sont situées sous le corps, suite à l'aplatissement de ce dernier.
chasse au requinDe même, alors que les requins ont une queue bien développée, celle des raies est souvent fine et longue, et ne sert plus à la nage. Alors que les requins avancent par des mouvements de la nageoire caudale, les raies utilisent leur corps transformé pour nager. Par contre, certaines raies disposent d'un dard dont les piqûres sont souvent douloureuses et parfois mortelles pour l'Homme.
Il y a énormément de variétés de raies (460) et de requins (360) de par le monde. En Polynésie Française, beaucoup moins, et pourtant ce devrait être un petit paradis pour ces poissons car ici, ils sont protégés. Ici, il est absolument interdit de tuer un requin, et il n'y a que 6 pays dans le monde qui ont le même soucis de protection des requins qui un peu partout ailleurs sont impitoyablement massacrés uniquement pour récupérer leurs ailerons que sont un must de la gastronomie du sud-est asiatique, les chinois croyant que ça va les rendre plus virils ! J'ai vu sur la carte de certains restaurants du quartier chinois de Bangkok des ailerons de requin à plus de 500 € ! Pour vous donner une idée du carnage, ce sont, selon les estimations les plus sérieuses, de 38 à 100 millions de requins tués par l'homme chaque année, soit plus de 3 requins massacrés chaque seconde en moyenne.
sauvons-les-requins
Voici un petit film que j'ai tourné sous l'eau, à Moorea, avec mon petit appareil photo aquatique. La qualité n'est pas terrible, mais on y voit bien les deux espèces les plus présentes en Polynésie, la raie pastenague et le requin à pointe noire.
Vous me voyez très détendu au milieu de ces animaux car ils ont habitués à la présence de l'Homme et surtout parce que ces deux espèces sont réputées n'être ni farouches ni agressives. Dans les Tuamotu, où l'on trouve dans tous les zones sableuses peu profondes plein de bébés requins pointes noires et de bébés raies pastenague, il n'était pas rare qu'ils vinssent entre mes pieds pour voir ce que pouvait bien être ce grand bipède, avec ses chaussures en plastique d'extraterrestre. Mais il ne faudrait surtout pas en déduire que les requins ne sont pas des animaux très dangereux, car la majorité des espèces ne ferait qu'une bouchée d'un être humain en cas d'attaque. Et même les requins pointes noires, lorsqu'ils sont excités sont très dangereux. La petite vidéo ci-dessous les montre à l'arrière de Sabay Dii : il n'y en avait apparemment pas dans les environs lorsque j'ai jeté un reste de poisson cru. En moins de deux minutes, des dizaines d'individus sont arrivés et ont commencé à tourner comme des fous tout autour du bateau, visiblement surexcités.
Parmi les espèces de raies que j'ai rencontrées, il y a bien évidemment la raie pastenague (vue dans tous les archipels de Polynésie),



la raie léopard (vue à Moorea, Bora-Bora et dans les Tuamotu)
 
et la raie manta (à Bora-Bora, et Tikehau).


Voici une petite et bien mauvaise vidéo que j'avais faite à Bora Bora ...





Et voici une très vidéo très originale mais dont je ne suis pas l'auteur
















Dans la famille des raies manta, on
trouve tous les extrêmes comme ces petites raies tobula qui tous les soirs s'amusaient à s'envoler par dizaines tout autour du bateau, lorsque j'étaie en mer de Cortez







ou les gigantesques diables de mer qu'on appelle aussi "raies manta géantes", et qui peuvent mesurer jusqu'à 9 mètres d'envergure et peser plus de trois tonnes.






Requin baleine
Toutes les raies manta ont en commun leur mode d'alimentation très particulier. Elles se nourrissent d'animaux planctoniques (minuscules) et de petits animaux nectoniques (petits poissons). Elles creusent parfois le fond sablonneux avec leur cornes céphaliques pour obliger les proies qui s'y dissimulent à sortir. Il ne leur reste plus qu'à les avaler, la gueule grande ouverte, les cornes céphaliques dirigeant la nourriture vers la bouche. Puis l'eau est filtrée et ressort par les ouïes, les animaux les plus petits étant gardés pour être mangés. Ce comportement alimentaire se retrouve chez deux variétés de requins les plus gros et pourtant totalement inoffensifs, le requin-baleine et le requin-pèlerin.

C'est moi devant le requin baleine dans mon dos (les points blanc sur fond noir).
Il est tellement grand qu je pourrais rentrer dans sa gueule sans problème
Sur cette superbe vidéo tournée à l'aquarium de Géorgie, tu verras à la fois raies manta et requins-baleines, deux des monstres si sympathiques de nos océans.
Et puis, en cliquant sur le lien ci-dessous, tu vas voir ce que j'avais mis sur le blog lorsque j'avais rencontré les requins-baleines près de La Paz, en Basse-Californie. Tu verras, c'est très impressionnant comme bestiole, et pourtant il n'y a pas plus paisible dans l'océan.
https://sabaydii.blogspot.com/2013/01/enfin-des-requins-baleines.html?m=0

vendredi 20 juin 2014

« Les meilleures choses ont une fin »

Ce proverbe s'applique tout particulièrement aux voyages et vaut pour les Tuamotu que j'ai tant appréciés. Ce troisième (et peut-être dernier) séjour dans cet archipel envoûtant perdu au milieu de l'Océan Pacifique Sud, à plusieurs centaines de kilomètres de Tahiti, s'est achevé à Tikehau, un petit atoll très à l'ouest qui est à la fois beau, tranquille et sauvage, et qui possède un vrai village, Tuherahera, particulièrement coquet et doté d'un grand quai d'accès libre, et même d'une petite marina gratuite à l'état embryonnaire. Mais c'est au quai que Sabay Dii est venu s'amarrer, comme à son habitude (7 ou 8 passages à Tuherahera déjà, preuve que j'aime bien ce coin).
un bon amarrage sera nécessaire vu la météo annoncée








J'ai profité de la stabilité du quai et de la présence d'Olivier, guide de haute montagne dûment attitré, pour l'envoyer en l'air faire quelques photos des points sensibles du gréement.


Le temps calme s'y prêtait bien, mais une fois qu'Olivier eut quitté le navire pour prendre son avion pour la France, le mauvais temps est arrivé, me bloquant à quai pendant presque une semaine. L'occasion d'explorer le motu de Tuherahera et de faire des rencontres dans le village, mais aussi sur mon parcours de footing, notamment avec Daniel qui a pour habitude de faire tous les matins, à vélo, le même parcours que moi, mais dans l'autre sens.

Je quitte maintenant Tikehau, et les Tuamotu, pour rejoindre Tahiti où je vais préparer le bateau avant de partir plus à l'ouest, direction les Iles Cook, puis les Tonga où Jo (ma soeur) et Ba (mon beauf) vont me rejoindre une nouvelle fois, mais cette fois-ci ce sera pour explorer les archipels des Haapai et des Vava'U. Ensuite ce sera une longue route pour rejoindre Wallis, puis Futuna, et enfin les Iles Fidji où je compte m'arrêter un bon bout de temps pour profiter de ce superbe pays, mais aussi pour temporiser avant l'étape la plus longue et la plus difficile de l'année, celle qui me conduira à la Nouvelle-Zélande, vers novembre-décembre 2014.

samedi 14 juin 2014

Teave de Tikehau



Notre petite virée à Tikehau m'a permis de retrouver ce cher Teave qui nous attendait avec toujours la même hospitalité et la même joie de vivre communicative.
Quelques journées bien sympas pour nous trois.
Bien sûr, nous sommes allés ramasser des coquillages et de délicieux oursins crayons sur le tombant extérieur du récif, mais nous avons aussi eu droit à la révélation de trucs de paumotu pour pêcher squilles (ici on dit « varo ») et langoustes.

Mais avant de partir avec plein de noix de coco fraîches ou mûres que Teave nous avait préparées, Teave a tenu à ce que nous procédions à la plantation de deux cocotiers, 
l'un qui s'appelle Corse et planté par Olivier,








et l'autre qui s'appelle Sabay Dii,
et que Teave va regarder pousser jusqu'à ce qu'un jour lointain, nous revenions (« avec nos petits enfants ») ici boire une de leurs noix de coco bien juteuses en compagnie de notre vieux copain qui ne nous aura certainement pas oublié. C'est comme ça qu'on est aux Tuamotu, et ça fait chaud au cœur.

Merci Teave.

vendredi 6 juin 2014

Après la coco, le poisson des Tuamotu

Les Tuamotu sont réputés pour leurs ressources halieutiques variées et abondantes.
Petit murène nocturne

Lorsque Olivier a embarqué sur Sabay Dii, j'ai été étonné du poids de son bagage. Car ici, aux Tuamotu, il n'est pas vraiment nécessaire d'embarquer des tas de choses, vu que quelques vêtements légers et des affaires de toilettes suffisent. Mais c'était sans compter sur la passion du bonhomme : la pêche. Eh oui ! Une "fine gaule" a besoin de beaucoup d'articles halieutiques pour remonter du poisson et surtout pour se faire plaisir.
Et dans le sac d'Olivier, il y avait de quoi s'éclater : une magnifique canne au gros (démontable), un moulinet superbe capable de remonter des poissons énormes et pleins d'accessoires, comme des leurres de tous types et de toutes couleurs, des fils, tresses, hameçons, plombs, sleeves, pince à sertir, etc. Bref de quoi faire une bonne quinzaine de kilos de bagage.
Les connaisseurs apprécieront
Et Olivier a beaucoup pêché (péchés véniels heureusement), mais vu tout le poisson qu'il a rapporté chaque jour, je lui donne l'absolution.




Du coup, comme tous les jours il ramenait poissons-soldats, poissons-chirurgiens, becs de canne, vivaneaux, mérous, etc., je n'ai plus pris la peine de tremper un hameçon dans l'eau, ou d'aller tirer quelques flèches de mon beau fusil sous-marin, me contentant d’attraper un barracuda et une carangue à la traîne.
Avec une "mitraillette" à barracudas ou à thons
Carangue bleue du lagon
En outre, nous avons passé de nombreuses journées à nous balader en ramassant beaucoup de coquillages et de crustacés.



Palourdes géantes
Crabes de terre

Turbos
 dont nous nous sommes fait de véritables festins.
Fricassée de turbos à la crème de vanille de Mayotte, avec l'accompagnement du chef
Et il ne faudrait pas oublier les leçons de pêche traditionnelles au varo (squille) ou à la langouste dispensées par mon ami Teave.

3 beaux varos

une des nombreuses mues de langoustes qui jalonnent les plages
Le chef à l'oeuvre


et le résultat

Ah ! vous pensez qu'on a eu la vie belle. Mais figurez-vous qu'un jour, Olivier, qui reculait face au requin gris qu'il photographiant et qui venait de décider de foncer sur lui, a failli marcher sur un autre requin tout aussi gros qui dormait dans la vase. Départ du monstre dans ses pieds ! Grosse frayeur !

Faut pas croire qu'on a eu la vie facile. Pas du tout !