L’île de Rambi fait partie de
l’archipel des Fidji et n’est d’ailleurs pas très éloignée de Vanua Levu, ni de
Taveuni (une petite demi-journée de navigation à peine) et pourtant quand on
s’en approche, on voir immédiatement qu’on arrive dans un monde différent.
Premier indice, il y a des
pêcheurs, et ces pêcheurs pêchent sur des pirogues, et pas n’importe quelles
pirogues, des petites pirogues marchant à la voile. Du jamais vu nulle part
ailleurs dans les fidji où tout ce qui se déplace sur l’eau a un moteur et va
vite.
photo manquante
Eh oui ! A Rambi, île des
Fidji, les habitants ne sont pas des Fidjiens, mais des Micronésiens. Etonnant
quand on sait que la Micronésie est à des milliers de kilomètres de là. Ces
étranges habitants viennent en fait de Banaba, un minuscule îlot de l’archipel
de Kiribati, et ils peuvent être considérés comme les premiers réfugiés
écologiques de la planète.
Une drôle d’histoire que la
leur ! Au début du XXéme siècle, ces naïfs îliens ont été les
victimes d’un marché de dupe rocambolesque : ils ont échangé avec une
compagnie internationale peu scrupuleuse, le droit d’exploitation des mines de
phosphates de leur île, contre une rente annuelle. La compagnie épuisa toutes
les ressources en quelques années et les habitants se retrouvèrent sans revenus,
mais surtout sur une île entièrement
dévastée et polluée. Mais qui se serait soucié de quelques milliers de
personnes vivant dans des conditions abominables, qui plus est sur un minuscule
îlot du Pacifique Sud ? Il aura fallu une deuxième catastrophe pour qu’une
solution étonnante leur soit proposée, et quelle catastrophe. Figurez vous
qu’au début de la deuxième guerre mondiale, ces pauvres pêcheurs qui ne
faisaient de mal à personne furent envahis par les Japonais qui les
massacrèrent sans raison aucune. A la fin des hostilités, en raison de leur
appartenance au Commonwealth, le gouvernement anglais qui découvrait leur
situation décida de prendre en charge les 2000 survivants du massacre et leur
proposa de les installer sur une autre île, certes lointaine mais aux
conditions de vie assez semblables hormis la pollution évidemment. Ils
acceptèrent sans regret de quitter leur enfer, et c’est ainsi qu’ils se
retrouvèrent à Rambi, une île quasiment inhabitée mais accueillante des Fidji.
Leurs misères n’étaient pas terminées, car à peine furent-ils débarqués avec seulement quelques tentes et deux mois de
vivres, qu’un terrible cyclone dévasta Rambi en faisant de nombreuses victimes
parmi les nouveaux réfugiés. Mais ces gens là qui en avaient drôlement bavé ne
baissèrent pas les bras. Courageux, bien organisés socialement et un peu aidés
par le gouvernement fidjien, ils défrichèrent leur nouveau territoire qui héberge
aujourd’hui 4500 personnes vivant en harmonie avec leurs traditions et leur
langue banabéennes, dans un bien bel environnement.
Nous aurons exploré les deux
seuls mouillages de cette île, en commençant par Catherine Bay.
Catherine Bay |
La baie vue depuis la cathédrale |
les cloches de la cathédrale (une bouteille de gaz vide à gauche et un tambour traditionnel en bois à droite) |
Retour de l'école situé de l'autre coté de ,la baie (mais il est plus facile d'y aller en bateau que par la piste) |
Ne les comptez pas, ils sont plus de trente |
Le platier de Caherine Bay ... pas un coquillage, vide, détruit par le dernier cyclone |
Par endroit le corail réapparaît |
Nous sommes ensuite parti à Albert's Cove, où nous avons séjourné quelques jours comme des Robinson. En arrivant à cette superbe crique, nous avons croisé un couple de Fidjiens qui était venu là quelques mois pour vivre loin du monde et qui repartait passer quelques jours dans leur famille, en mettant à notre disposition tout ce qui leur appartenait, notamment leur hutte.
Un endroit superbe où je me verrais bien vivre le restant de mes jours, si d’aventure, je choisissais un jour l’isolement le plus absolu. Tout est là : la beauté du lieu d’abord, avec une plage à la courbe parfaite, du sable nacré, et une eau cristalline pleine de poissons et de coquillages appétissants, sans oublier le corail de toute beauté. La fonctionnalité ensuite, car protégeant ce lieu de rêve, on trouve une montagnette au pied de laquelle coule l’eau douce, au milieu d’une forêt de bambous et de cocotiers. La terre y est riche et les légumes et arbres fruitiers ne demanderaient qu’à pousser dans cet éden. Et puis il y a ces magnifiques arbres centenaires qui surplombent le rivage et dans lesquels je me construirais bien une maison en bambou, et de ce perchoir, je pourrai observer la régulière pulsation tidale de l’océan et défier même les cyclones les plus cruels.
Albert's Cove vue du bateau (remarquez la couleur de l'eau) |
Et sous l'eau, c'est pas mal non plus ...
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