Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

samedi 6 décembre 2014

Lettre ouverte à Ba

Ba, tu viens d'embarquer dans une voiture. Destination, le retour en France.










Eh oui ! Les meilleures choses ont une fin.







Finie la belle croisière sous les tropiques.
























Finie la vie au grand air en short et tee-shirt.





Finies aussi les excitantes parties de pêche et les extraordinaires envolées d'espadons au bout de la ligne,



Et bien sûr, finies aussi les darnes de mahi mahi.
Et tu n'iras plus au marché acheter des noix de coco, des papayes vertes, ni du manioc.
et il te sera plus facile de trouver du bon pain et du fromage.

Plus le bleu à perte de vue.
Plus de baignades dans des eaux cristallines.
Plus de pêche au filet.
Plus de longues balades sur le platier.
Plus de quart au clair de lune.
Et pas plus de lever de soleil dans une crique déserte.




















Finies les longues virées en annexe dans la mangrove.



















Fines aussi les randonnées à pied, à vélo, et les retour dans une benne de pick-up.

Plus les siestes au milieu des mouettes, et les colliers de fleurs.
 
Finies mes pitreries sur les pontons du bout de la planète.
Plus d'heures à tenter de te connecter sur Skype pour avoir femme (ma soeur Joëlle), enfants (mes meveu et nièce) et petits-enfants en direct télématique.
Tout cela est fini ... pour l'instant, car je sais que tu reviendras, avec ou sans Joëlle.


Quelques chiffres.

Nous serons restés ensemble 4 mois, aurons exploré l'archipel des Tonga, Wallis, les Fidji pour finir en Nouvelle Zélande. Au total, cela fait la bagatelle de 2500 milles nautiques et plus de 500 heures passés à naviguer.
Je ne parle pas du nombre de criques visitées, d'heures passées à pêcher ou à aller randonner ou à chercher des fruits dans la nature.
Et je préfère ne pas essayer de compter le nombre d'heures que tu auras passées à bricoler sur le bateau comme si c'était le tien (on a commencé par le carré de barre, puis le moteur hors-bord et le groupe électrogène, puis tu as passé presque trois jours sur le guindeau que j'avais prévu de réviser mais que tu as préféré entierement démonter, tu as refait un panneau de coffre dont je reportais la réparation depuis des mois, avons fait l'étanchéité de tous les hublots, et pour finir tu as réparé la gazinière qui était sur le point de tomber, et je dois certainement en oublier : filet, couture des housses, etc.).





Et comme d'habitude même en cherchant bien on n'aurait pas pu trouver l'ombre d'un point de désaccord sur quoi que ce soit. C'est pas pour rien qu'en plus d'être beau-frères, nous sommes les meilleurs amis depuis presque 45 ans. La seule différence avec les années 70, c'est qu'on fait moins de conneries ensemble, pas vrai ?

Bref, et je sais que tu es d'accord, nous avons passé ensemble quatre mois extra, et le vieux grognard de solitaire que je suis se plait à penser que dans quelques mois, profitant du fait que tu es maintenant retraité, tu reviendras sur Sabay Dii dont le programme réserve quelques belles explorations dans le futur proche et lointain.


PS : ça c'était pour les bons côtés. Maintenant faut que tu saches aussi que depuis que tu es parti, je suis soulagé de penser que je ne vais plus tirer la langue à essayer de courir ou de faire du vélo derrière toi. J'ai repris mes footings plan plan, et suis décontracté à ne plus voir devant moi tes mollets de coq qui ne sont jamais fatigués. Tu m'en mettais plein la vue il y a quatre décennies en ski de fond et comme tout fondu de fondeur que tu es, tu sembles toujours increvable et c'est sacrément démoralisant.
Autre chose ... pendant 120 jours tu t'es levé tous les matins du bon pied en chantonnant "A night in Tunisia", un magnifique morceau d'Art Blackey et des Jazz Messengers. J'adore, mais enfin, depuis une semaine que tu es parti, je suis à nouveau capable de retrouver la mélodie d'autres standards (Moaning, Strardust, Caravan, etc.). Ouf !

1 commentaire:

  1. joli hommage... Nous allons quand même essayer de profiter un petit peu de notre Ba avant qu'il ne te rejoigne à nouveau car nous ne doutons pas que cela arrivera.
    Prends soin de toi. Gros bisous mon oncle
    Julie

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