Enfin des requins-baleines !
Requin-baleine, à l'aquarium de Géorgie |
Au mois de novembre, Sabay Dii était monté jusqu'à Enseñada de la Gringa et à Los Angeles, très au nord, en mer de Cortez. C'est dans ce petit village que se trouve le centre national d'observation et d'étude des requins-baleines, car c'est le coin de Basse Californie où l'on a le plus de chance d'en voir. Mais quelle ne fut pas notre déception lorsqu'on nous apprit que ces énormes poissons venaient juste de partir pour aller ...... ???
Eh oui, mystère et boule de gomme. Même les personnes qui les étudient ne savent pas trop prédirent leurs déplacements. Voilà ce qu'on peut lire sur Wikipedia à ce sujet :
Les requins-baleines migrent sur de longues distances, leurs déplacements étant probablement liés à la prolifération du plancton et aux changements de température de l'eau. Ils sont souvent associés à des bancs de poissons pélagiques, en particulier les scombridés. Repérés et observés aujourd'hui par des satellites de télédétection, les requins-baleines ont parcouru plus de 12 000 km vers le sud-ouest dans les eaux internationales et les eaux au large des nations du Pacifique sud. Ces satellites ont permis d'enregistrer des déplacements de plusieurs milliers de kilomètres sur des périodes de quelques semaines ou de quelques mois dans le Pacifique est et près de l'Asie du Sud-Est. Un requin repéré dans la mer de Bohol, près des Philippines a effectué plus de 3 000 km en deux mois jusqu'aux abords du Vietnam. Un autre, repéré sur la côte de Sabah, en Malaisie, s'est éloigné au large avant de retourner dans les eaux côtières de la Malaisie après avoir effectué un parcours de plus de 2152 km. Un regroupement de requins-baleines se produit annuellement dans la mer de Cortez, au large du Mexique.
Et c'est justement à cela que nous avons eu la chance d'assister près de La Paz.
Mais d'abord, quelques renseignements sur l'animal :
Le requin-baleine (Rhincodon typus) est un poisson cartilagineux, seul membre du genre Rhincodon et seule espèce actuelle de la famille des Rhincodontidae. Pouvant exceptionnellement atteindre 20 mètres de long, pour une masse de 34 tonnes, ce requin est considéré comme le plus grand poisson vivant actuellement sur Terre. Cependant, sa taille observable est généralement comprise entre 4 et 14 mètres.
Massif, se déplaçant assez lentement et dénué d'agressivité, ce requin est parfaitement inoffensif pour l'homme. À l'image de la baleine bleue, son équivalent chez les mammifères de la mégafaune maritime, ce géant des mers se nourrit principalement de plancton, d'algues et d'animaux microscopiques, qu'il absorbe par sa large bouche.
Facilement reconnaissable avec sa livrée en damier, le requin-baleine se rencontre dans les mers ouvertes et les océans tropicaux et chauds. Sa durée de vie est estimée entre 100 et 150 ans même si le plus vieux spécimen recueilli était âgé d'environ 70 ans. Bien qu'il n'y ait aucune donnée précise sur sa population totale, l'espèce est considérée comme vulnérable.
Non seulement nous avons pu voir de nombreux requins-baleines (adultes et même bébé) aux environs de La Paz, mais nous avons nagé pendant plus d'une heure parmi eux, totalement indifférents à notre présence, car trop occupés à manger.
Les conditions n'étaient vraiment pas bonnes pour faire de la photo ou filmer. Ne vous attendez donc pas à trouver des images d'aquarium. D'abord, la mer était agitée, et trouble ...
Fatima et Vincent en train de chercher où se trouve le requin-baleine qui n'est pourtant qu'à moins de 10 mètres d'eux |
avec beaucoup de bulles,
car le requin-baleine reste toujours tout près de la surface, pour manger.
Mais au fait, comment un si gros animal fait-il pour se nourrir de plancton ?
Ce géant des mers ne partage pas que son nom avec les baleines. Il suit également le même régime alimentaire. En effet, le requin-baleine se nourrit uniquement de proies de petite taille telles que le plancton et le krill, mais aussi d'algues, de petits crustacés, de petits calmars ou de poissons de moins de 10 cm (maquereaux, thons). Une analyse du contenu de l'estomac d'un spécimen pêché au large des côtes de l'Inde en 1961 a révélé une grande variété d'ingesta, « y compris de grandes quantités de zooplancton, de restes de poissons en partie digérés, de crustacés, de mollusques et de petites quantités d'algues, ce qui suggère sans aucun doute un régime alimentaire omnivore ». Cependant, il convient de se montrer moins catégorique car, à cause de son comportement de filtreur, l'absorption d'algues peut être involontaire. Il compte parmi les quatre seules espèces connues de requins qui, à l'instar des baleines à fanons, filtrent leur nourriture en nageant lentement dans des eaux riches en plancton..., gueule béante. L'eau s'y engouffre chargée d'aliments de toutes tailles et en ressort vidée de nutriments.
Pour compenser la petite taille de ses proies, il doit avaler de grandes quantités de nourriture (près d'une tonne de plancton par jour). Pour cela, il filtre, grâce à ses larges ouïes, l'eau qui s'engouffre dans son immense gueule. Ses nombreuses rangées de dents, longues de quelques millimètres, ne jouent aucun rôle dans l'alimentation. Au lieu de cela, le requin aspire l'eau, ferme la bouche et expulse l'eau par ses branchies. Pendant le léger retard entre la fermeture de la bouche et l'ouverture des fentes branchiales, la nourriture est piégée contre les denticules dermiques tapissant les lames branchiales et le pharynx. Cette modification unique des branchies empêche le passage des solides, de taille supérieure à 2 mm, mais laisse les liquides s'écouler. Les particules isolées par ce « tamis » sont alors avalées. Des requins-baleines ont été surpris en train de « tousser ». On présume qu'il s'agit d'un moyen de retirer l'accumulation de particules dans les branchies.
Et voici maintenant une chouette vidéo réalisée par Vincent,
lors de notre plongée avec les requins-baleines dans la baie de La Paz.
Vous en verrez un la gueule ouverte en train d'avaler tout ce qui passe.
Et maintenant quelques une de nos images.
Comme vous allez le voir tout de suite,
il nous a été impossible de prendre des photos de loin, à cause de la turbidité de l'eau.
Vous n'aurez droit qu'à des gros plans qui ne donnent pas d'idée sur la dimension de l'animal.
Alors dites-vous que lorsque nous étions à moins d'un mètre de sa grande bouche,
nous aurions pu y rentrer dedans.
Et maintenant, pour le plaisir des yeux et pour imaginer tout ce que j'aurai vu pendant un an dans la mer de Cortez, voici une vidéo tournée dans l'"Ocean Voyageur", le plus grand bassin de l'Aquarium de Géorgie, et surtout le plus grand bassin du monde (volume de 24 millions de litres, 27 m de large, 82 m de long, 6 à 9 m de profondeur). Plusieurs milliers de poissons y sont présentés, et notamment la faune qu'on trouve ici, en mer de Cortez, avec 4 requins-baleines et 4 raies manta.
Un petit conseil : mettez-vous en plein écran pour voir cette vidéo, ça vaut le coup.
(un petit clic en bas à droite)
(un petit clic en bas à droite)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire