Depuis la Playa Santispac où j'avais rencontré Don et Kathy, je suis parti en stop pour Mulegé, une petite ville située à l'embouchure de Bahia Concepcion, pour aller m'approvisionner à son marché renommé pour ses fruits et légumes d'une grande fraîcheur.
On pourrait croire que Mulegé se trouve sur la côte, mais il n'en est rien.
En fait le bourg est situé à trois ou quatre kilomètres à l'intérieur des terres,
qui va de l'extrémité sud de la Basse Californie, jusqu'à Tijuana, la ville frontière avec les USA.
Remarquez le grand pont d'autoroute, dont je vais vous reparler
Si les fruits et légumes locaux sont tant prisés, c'est qu'ils sont très rares dans cette désertique Basse Californie. Mais Mulegé jouit d'une situation tout à fait exceptionnelle, se trouvant par un quasi-miracle dans un joli petit vallon verdoyant où serpente un tout petit
ruisseau qui, à l'approche de la mer, s'épanche en rivière paisible.
Mulegé a la chance d'être dans une véritable oasis.
Mulegé a la chance d'être dans une véritable oasis.
Une situation qu'enviaient tous les habitants de la région, jusqu'au 5 septembre 2009. Ce jour-là, le cyclone Jimena qui trainait depuis quelques jours dans le secteur sans faire trop de dégâts, se déplace subitement et vient s'immobiliser juste en amont de Mulegé. Un vent très fort et quelques palmiers qui en perdront la tête, mais rien de bien terrible à l'anémomètre.
Par contre, ce sont des trombes d'eau qui vont s'abattrent sur Mulegé et toute sa vallée verdoyante. En quelques heures le sympathique petit ru qui habituellement se contente d'une simple buse pour écouler toute son eau au niveau de la pile du pont de l'autoroute, se transforme en rivière puissante, puis en torrent impétueux, et finit en fleuve monstrueux et dévastateur, emportant tout sur son passage : les digues, les routes et les voitures et toutes les constructions en dur qui longeaient son tranquille cours.
Trois ans après, les stigmates de la catastrophe sont encore visibles ...
Ces sont bien sûr les résidence de villégiature des américains et canadiens qui ont fait les frais de cette funeste crue, le cœur de ville de Mulegé se situant à bonne distance de ce filet d'eau imprévisible, conformément à la sagesse séculaire. Aujourd'hui, les plus entêtés ont reconstruit leur maison au même endroit, mais la majorité a opté pour une solution moins ... rigide : le mobil-home.
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