Bahia Concepciòn est un bras de mer de plus de 30 km de long s'enfonçant entre deux chaînes montagneuses d'origine volcanique. Je n'ai eu le temps d'explorer que l'entrée de la baie, c'est-à-dire sa partie nord. Vous avez déjà vu des images de Bahia Santo Domingo par où j'étais arrivé, cette jolie baie avec sa plage de coquilles et tous ces bons coquillages que j'avais pêchés et mangés. C'est d'ailleurs de cette même baie que je suis reparti pour traverser la mer de Cortez d'ouest en est, histoire de me faire une deuxième ventrée de coquilles Saint-Jacques au four, et de faire un stock de moules et d'huitres pour le voyage. Mais entre cette arrivée et ce départ de Bahia Santo Domingo, je suis allé avec mon beau Saby Dii à Playa Santispac (où j'ai rencontré Don et Kathy et d'où je suis parti en stop pour aller à Mulegé), puis à Playa El Burro, où Don et Kathy m'ont rejoint.
Ce n'est donc qu'une toute petite exploration de cette très profonde et extraordinaire Bahia Concepciòn que j'ai faite, mais comme je compte y retourner l'an prochain en janvier, je me réserve (et vous réserve) de belles surprises. En attendant l'exploration future du centre et du sud de la baie, voici quelques photos du nord.
Playa Santispac au petit matin. Sur la plage, les taches blanches sont ...
des camping-cars américains ou canadiens,
la plage étant aménagée avec des paillotes pour mettre les véhicules à l'ombre
avec de grands chemins tranquilles
le mode d'exploration privilégié par les touristes en camping-car étant le canoë ou le kayak.
Ici, on ne trouve que de grands amateurs de nature.
et les mobulas (mini raies mantas) qui sautent partout dans la mer.
Évidemment, j'ai passé mes journées à me balader,
tantôt crapahutant dans des éboulis pour prendre de la hauteur et porter mon regard au lointain,
tantôt au raz de l'eau, observant cette vie sauvage et exubérante.
Et puis la nuit ! Ah, encore une nuit en Mer de Cortez !
Plus que quelques nuits encore, malheureusement,
dans cette espace hors du temps,
par mer lisse, sans le moindre souffle d'air ni clapot,
dans un silence irréel de cathédrale déshumanisée,
un silence que seuls déchirent les poissons en voltige aérienne,
sans une autre lumière que la Lune, les étoiles et Jupiter et Vénus d'un blanc éclatant.
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"Les nuits au mouillage dans le golfe sont calmes et étranges. L’eau est lisse, presque solide, et la rosée est si lourde que les ponts sont trempés. Les petites lames raclent en chuintant les plages de coquillages et, tout autour de vous, dans l’obscurité, les poissons sautent et font rejaillir l’eau. Parfois une grande raie bondit hors de l’eau et retombe avec un claquement sec de détonation. Il y a aussi, à la surface, le susurrement d’une bande de minuscules poissons qui, lorsqu’ils se détachent l’un après l’autre, font entendre le plus infime des fouettements. Il n’y a pas de sensation, pas d’odeur, pas de vibration humaine, dans le golfe. Quoi que ce soit qui vous la fasse pressentir, une présence humaine n’existe pas ici. C’est ainsi qu’en dépit du bruit des lames et des poissons, on a un sentiment de torpeur et de calme."
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Et au lever du jour dans la lumière naissante de l'aube,
la surprise.
Celle que j'avais poursuivie gauchement toute la journée est là,
sur l'annexe, perchée sur le support de rame, un joli promontoire pour chasser.
Elle m'a vu, m'a entendu, mais nous allons cohabiter dans un silence et une immobilité partagés.
Je ménagerai une sorte d'affût, sur le bateau,
histoire ne de pas être vu tout en voyant,
et ainsi, elle reviendra chasser, matin et soir, tous les jours.
Et maintenant, voici quelques images de la Playa del Burro (plage de l'âne)
des cabanons les pieds dans l'eau
une plage où tout le monde respecte le silence de la nature. Ici pas de bruit, pas de radio, pas de musique,
et des constructions100% bioclimatiques et toujours faites avec des matériaux traditionnels et locaux
Et maintenant que vous commencez à me connaître,
vous vous doutez bien qu'il a fallu que je grimpe aux sommets qui surplombent cette plage étonnante
Ainsi ce termine ce premier périple en Baja California.
Depuis Sabay Dii a traversé la Mer de Cortez pour rejoindre Guaymas, sur la côte mexicaine.
A présent, finies les ballades, plongées, chasses photographiques et navigations.
Place aux nettoyage, grattage, récurage, polissage, carénage ...
Les prochaines images seront moins magiques !
Mais la mise au sec du bateau pendant la saison cyclonique est la solution la plus sage.
Ainsi, tout propre et tout beau,
Sabay Dii retraversera une fois encore la Mer de Cortez,
pour sa deuxième saison en Basse Californie,
et je partirai à la recherche de nouveaux petits paradis.
A bientôt
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