Ia orana
Après une saison nautique de presque 9 mois sans interruptions, Sabay Dii fait sa pause annuelle, à Moorea, l’île jumelle de Tahiti, bien à l’abri d’éventuels cyclones, dans une toute petite marina.
Et ce repos est bien mérité puisque, une fois encore, ce seront presque 10000 milles nautiques qui auront été parcourus dans l'année.Au total, même s’il ne se trouve actuellement qu’à l’antipode de son port d’attache, Sabay Dii a quand même parcouru depuis le départ de ce voyage en 2010 l’équivalent d’une fois et demi le tour de la Terre. Une bagatelle en somme !
Pour ce qui concerne 2013, ayant quitté le continent Nord-Américain et le Mexique en mars, Sabay Dii est arrivé en Polynésie trois semaines plus tard, après 3000 milles de navigation hauturière à travers le Pacifique Nord et le Pacifique Sud, et tout ça sans croiser le moindre voilier. Quant aux cargos, pétroliers, porte-containers, etc., ils ne nous auront pas ennuyés non plus, car seul un navire scientifique naviguant exactement sur la ligne de l’Equateur, aura croisé notre route. L’Océan est bien le plus grand désert de la planète, et ceux qui craignent les collisions en mer devraient être terrorisés à l’idée de traverser un chemin de campagne, au fin fond de l’Aveyron, de peur de se faire écraser par un semi-remorque.
C’est donc avec la plus grande sérénité que j’ai continué à naviguer de jour comme de nuit, entre les îles du Fenua. Plus de 5000 milles à sillonner les eaux très peu fréquentées de Polynésie, pour aller des Marquises aux Tuamotu, des Tuamotu à Tahiti et Moorea, puis aux Iles sous le Vent (Huahine, Raiatea, Taaha, Bora-Bora), puis retour aux îles du Vent (Tahiti et Moorea), et repartir encore une fois aux Tuamotu, avant de conclure la saison par un tour complet de Tahiti.
Plein de belles heures en mer, plein de jolis mouillages sauvages dans des lagons de rêve, et de chouettes rencontres avec des polynésiens toujours aussi accueillants, chaleureux et généreux.
Mais qui dit « tour du monde » dit déplacement en longitude, et le programme de Sabay Dii est déjà clairement dessiné sur la mappemonde au moins pour les deux années à venir.
Voici donc, en avant-première et en exclusivité, un avant-goût des réjouissances futures :
Saison 2014 (en blanc)
Fin d’exploration de la Polynésie, puis départ pour le Pacifique Sud-Ouest : Iles Cook, Royaume des Tonga, les Samoa, Wallis et Futuna, les Fidji et re-descente vers les 30ème pour rejoindre la Nouvelle-Zélande
Quelques mois de navigation dans l’été austral suivis d’une pause de Sabay Dii chez les kiwis mise à profit pour faire un grand lifting du bateau, mais aussi pour aller explorer l’Australie, en auto-stop et sac-à-dos.
Saison 2015 (en jaune)
Suite et fin de la navigation dans le Pacifique Sud-Ouest avec la Nouvelle-Calédonie, le Vanuatu, les îles Salomon, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Iryan Jaya.
J’arriverai alors dans une zone du globe que je connais déjà, l’Asie du Sud-Est, et pour laquelle je n’ai encore rien planifié : Philippines, Mer de Chine, Honk Kong, ou plutôt Timor Oriental, Java Bali Lombok, puis Singapour et la Malaisie. J’ai le temps de voir, et les choix se feront en temps réel pour tenir compte de la géopolitique locale un peu tendue en ce moment. Après ce seront la Thaïlande et la Birmanie que j’aime tant.
Et ensuite ...
Quant aux années suivantes, elles verront Sabay Dii dans l’Océan Indien, dont je connais aussi déjà une bonne partie des îles. Il ne me restera plus ensuite qu’à choisir entre Charybde et Scylla, je veux dire entre le terrible Cap de Bonne Espérance avec ses tempêtes terribles et ses vagues scélérates, puis des milliers de milles dans l’Atlantique Sud puis Nord avant d’arriver à Gibraltar, ou au contraire risquer d’aller me frotter aux pirates somaliens en longeant l’Inde puis le Yémen pour entrer en Mer Rouge et, après Suez, retrouver la Méditerranée. Là aussi, les choix se feront en temps réels pour tenir compte des tensions du moment.
En tout cas, comme vous pouvez le constater en regardant un atlas de géographie, Sabay Dii sait où il veut aller : des navigations hors des sentiers battus pendant quelques années encore, pour continuer à découvrir notre belle planète et tous ces gens si différents de notre petit monde occidental, uniformisé par un consumérisme débridé et avilissant.
En attendant de repartir naviguer sur les mers australes, je suis venu passer quelques semaines parmi la famille et les copains. Je n’ai pas oublié le bonnet, les chaussettes en laine et le Damart qui étaient enfermés depuis si longtemps dans la naphtaline. Si vous sentez une odeur étrange, mélange de vanille et d’antimite, regardez autour de vous, je ne devrais pas être très loin.
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