Vous avez vu que ma randonnée pédestre de Taravao à Teahupo ne
m’avait pas emballé, loin de là. Quand à faire le tour de Tahiti Iti à pied, ce
serait pure folie, car il n’existe aucun chemin pour cela, le relief et
l’exubérance de la végétation ne s’y prêtant pas. Et ce n’est pas près de
changer car, qui dit chemin dit construction de la voie mais aussi entretien.
Or ici, le climat fait pousser arbres et ronces à toute vitesse, et de toute
évidence, il n’existe aucun programme de valorisation du capital touristique de
cette presqu’île, qui recèle pourtant un nombre important de sites très
intéressants : marae, pétroglyphes, grottes rupestres, etc. J'en ai été convaincu, lors de mon footing à Teahupo, au cours duquel j’ai voulu aller visiter le Marae de
Nu’Utere, l’un des sites majeurs de l’histoire et de la culture polynésienne,
et c’est à peine si les gens du coin savaient où il se trouvait. Au bout d’un
petit chemin sans la moindre information, à 300 m à peine de l’unique route, je
suis arrivé devant un panneau indiquant l’entrée de cet important lieu de
cérémonie …
Le panneau recouvert de tôle ondulée situé à l’entrée donnait une idée de ce que l’on allait trouver derrière…
quelques pierres disséminées à moitié enfouies sous l’herbe, aucune mise en valeur et pas le moindre renseignement sur ce monument fondamental de l’histoire pré-européenne de la Polynésie. Une fois de plus, j’aurai constaté qu’à Tahiti, la mise en valeur par le gouvernement territorial du capital historico-culturel et l’aménagement de chemins permettant la découverte de l’île et de de son milieu exceptionnel passent bien après les investissements favorisant le tourisme de luxe, et cela à contre-courant de !’évolution de la situation dramatique de la fréquentation (-32% sur les quatre dernières années, alors que dans le même temps l’augmentation était de 190% aux Fidji).
Moralité, si l’on veut découvrir Tahiti Iti, c’est par la
mer qu’il faut le faire, par petites étapes, chaque mouillage permettant de
découvrir facilement les trésors de cette presqu’île d’une beauté sauvage
étourdissante. Et comme vous le verrez très bientôt, c’est ainsi, que l’on
rencontre les personnes qui ont choisi de vivre loin de tout et qui réservent
au rare visiteur qui n’est pas pressé
par le temps, un accueil extraordinaire.
Vous allez maintenant découvrir des images de Tahiti Iti vu
de la mer, mais je vous réserve le meilleur pour la suite. En effet, mon tour
de la presqu’île a été conduit en quatre étapes entre les parties Ouest
(Port-Phaeton) et Est (Faratea) de l’isthme de Taravao. A chacun des trois
mouillages intermédiaires, j’ai rencontré des gens formidables. Les trois
messages que je vous prépare pour très bientôt vous feront vivre ces trois
rencontres que je ne suis pas près d’oublier : Matei au mouillage de
Beaumanoir, Lynda, Hoatua et Coco au mouillage d’Hihitera, et enfin Heimata,
Andrea et leurs filles au mouillage de Cook. Alors, en regardant les images qui
suivent, essayez d’imaginer au travers de ces paysages à couper le souffle, les
aventures qui auraient bien pu m’arriver, là, dans la brousse, au pied des
montagnes mais au bord du lagon aussi, en compagnie de gens formidables …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire