Port-Phaéton, est situé sur la commune de Taravao, juste sur
l’isthme séparant Tahiti Nui au nord, et Tahiti Iti au sud.
Depuis l’ouest, on peut pénétrer très loin dans l’isthme,
par un chenal long et tortueux débouchant sur un plan d’eau quasiment fermé,
appelé Port-Phaéton (Phaéton étant l’autre nom de l’oiseau appelé paille-en-queue,
mais en l’occurrence, c’est le nom d’un gros bateau qui était venu se réfugier
dans ce parfait « trou à cyclones »).
Voici la route suivie par Sabay Dii depuis le jardin
botanique Harrison Smith pour accéder à Taravao et Port-Phaéton. Tous les
pointillés et les tâches bordées de vert représentent des massifs de corail
plus ou moins affleurants.
Les caractéristiques
d’un « trou à cyclones »
Qui dit cyclone dit, vent
épouvantable, mais aussi et surtout mer déchaînée et élévation du niveau de
l’eau sous l’effet de la dépression atmosphérique (l’air appuie moins sur la
mer dont le niveau moyen peut monter d’un ou deux mètres, en plus des effets de
marées habituels). Ajoutez à cela des vagues déferlantes atteignant une dizaine
de mètres minimum et une houle monstrueuse, et vous vous direz que le
navigateur prévoyant va chercher à quitter la haute mer bien avant l’arrivée de
l’ouragan pour venir mettre son frêle esquif dans une mare à canards, bien
fermée de toute part afin de parer les vagues démoniaques, et cernée par des
montagnes pour l’abriter du vent. Et si en plus, le fond de ce plan d’eau est
de bonne tenue pour une ancre et avec peu de profondeur, vous pouvez espérer
que votre bateau ne s’en ira pas tout seul, une fois attaché fermement au fond
par son mouillage.
Eh bien Port-Phaéton a exactement
ces caractéristiques. Le lieu est fermé de toute part soit par la terre ferme des
montagnes au nord, à l’est, au sud, soit à l’ouest et au sud-ouest par un large
plateau corallien capable de laminer une mer monstrueuse en la réduisant à des
vagues désordonnées mais raisonnables. En plus la profondeur n’est que de 5 à 8
mètres et le fond est constitué d’une vase très compacte et adhésive qui avale
votre ancre et ne la laisse plus bouger.
En cas d’alerte, il faut vite
venir ici pour mettre son bateau dans une zone libre de voisins, avec deux,
voire trois ou quatre ancres, reliées chacune par une cinquantaine de mètres de
grosse chaîne au bateau qu’on aura préalablement déshabillé de tout ce qui
pourrait faire prise au vent, s’envoler, se déchirer, se casser. Ensuite, il
reste à évacuer le navire et prier si l’on croit en Dieu.
En tout cas, si je devais faire
face un jour au mauvais temps en Polynésie, je me précipiterais à Port-Phaéton
en espérant ne pas avoir été devancé par trop de monde.
Et puis, à Taravao, il y a des "choses" à voir. Je passe sur l'église, fierté du village,
pour vous montrer plutôt des images du plateau de Taeavao, où paissent les vaches laitières de Polynésie dans un paysage ressemblant aux pâturages de la Lozère.
Et puis, de la-haut, on voit bien l'étroitesse de l'isthme
Dans les nuages, Tahiti Iti |
Ah ! J'allais oublié de vous dire (mais ça c'est surtout) pour Fabrice, qu'il y a tout ce qu'il faut pour satisfaire les paisanciers du côté de Port-Phaéton : une marina toute petite mais très accueillante, une école de voile dynamique, un chantier qui a bonne réputation et même un atelier de voilerie. Sympa, non ?
et ça, c'est les restes d'un voilier qui s'est suicidé après avoir vu passer le beau Sabay Dii sous voile !
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