Si vous avez bien suivi les épisodes précédents, vous savez que, dans notre très long voyage sans escale entre la Thaïlande et Djibouti, nous venons de traverser par le Nord l'archipel des Maldives, sans y mettre les pieds, vu que les tarifs demandés aux plaisanciers en escale par l'administration locale sont devenus prohibitifs.
Nous voila donc en route pour traverser à présent la Mer d'Arabie.
Depuis les Maldives, jusqu'à l'île de Socotra (Suqutra), c'est le plus long morceau sans approcher une terre de près ou de loin, de tout le voyage. Environ 1200 milles nautiques.
En se basant sur une vitesse moyenne de 5 nœuds, cela fait 10 jours et 10 nuits de navigation.
Le problème, une fois de plus, c'est que pour tenir cette moyenne, il faut du vent.
Et bis repetita, le vent nous abandonne une fois de plus, dès la sortie des Maldives.
Pétole du soir |
Pétole du matin |
Et pétole de l'après-midi |
Et ainsi pendant deux jours. Décidément, nous sommes tombés sur une année sans vent.
Le troisième jour, le temps change. Finis le grand soleil et le voile blanchâtre qui cache l'horizon. Et retour des nuages.
Une tornade pas loin de Sabay Dii |
Le vent ne tardera pas, et Sabay Dii va foncer comme une fusée, aux allures portantes pendant trois jours. De manière assez étrange, ce vent se renforcera tous les soirs, et pendant la nuit, nous avancerons entre 8 et 9 nœuds, avec de belles pointes au-delà.
La suite du voyage se fera au grand largue, plus tranquillement sous spi
Vue vers l'avant, avec les voiles en ciseau (le génois à bâbord et la trinquette à tribord) |
Vu vers l'arrière, avec le cockpit bien protégé du soleil.On voit que Sabay Dii trace ... |
et surtout de pêcher...
Pas pour le plaisir, ni pour le sport. Non ! Tout simplement pour nous nourrir, vu que nos réserves de produits frais étaient calculées avec l'option d'un ravitaillement aux Maldives, ravitaillement qui n'a pu se faire.
Une semaine un beau mahi mahi,
et la semaine suivante, quand le frigo s'est retrouvé vide, un beau wahoo, et ainsi de suite jusqu'à le fin du voyage. Faut bien vivre non ?
A mesure que nous avancions, nous rencontrâmes de plus en plus de cargos, et des très gros ...
Ce porte-containers mesure plus de 300 m de long et 59 m de large (le maximum pour pouvoir passer par Panama et Suez) |
Tous les marins savent qu'il faut se garder d'approcher l'île de Socotra, car c'est le plus dangereux repère de pirates de la région. Nous avons donc paré cette île à plus de 50 milles nautiques (presque 100 km) pour être à peu près tranquilles
Le passage de Socora correspond à l'entrée dans le Golfe d'Aden.
Il ne nous reste plus que 6 à 700 milles nautiques pour arriver à Djibouti.
Encore quelques jours et quelques nuits et nous pourrons nous reposer et marcher sur la terre ferme.
A bientôt pour le dernier épisode de cette épopée, qui pour des raisons de sécurité, se déroulera sous la protection des marines de la coalition internationale.
Suspens !
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