Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

samedi 23 mars 2019

Djibouti et ses paysages

Ayant pu découvrir, il y a une dizaine d'années, de merveilleux paysages non loin de la ville de Djibouti, j'avais envie de les revoir mais en venant de la mer. J'ai donc demandé aux autorités portuaires les démarches à suivre pour pouvoir aller dans le Golfe de Tadjoura et surtout au Ghoubbet El Kharab, à une trentaine de milles à peine, vers l'Ouest.
Je m'attendais à ce que l'on me dise qu'il n'y avait rien de spécial à faire. Quelle fut ma déconvenue lorsque j'appris qu'il en coûtait 280 $ par personne simplement pour pouvoir sortir du port de Djibouti en bateau et naviguer dans les eaux djiboutiennes. Et ce n'est pas tout, car il ne suffit pas de payer ce droit à l'état. Encore faut-il faire les démarches par l'intermédiaire d'une agence de voyage agréée qui bien évidemment se sucre au passage. Les contraintes en temps et routes maritimes à suivre sont telles qu'on devient certain que tout ce règlement est fait pour n'avoir aucun bateau de croisière dans les eaux territoriales. Je voulais faire découvrir ce petit joyau à Bernard, mais de telles exigences nous ont complètement découragés.
L'anse de Ghoubbet El Kharab est un concentré de ce que Djibouti a de plus beau à montrer.
Pour y entrer, il faut emprunter une passe minuscule (celle du Nord) au bon moment car le courant peut y atteindre la vitesse ahurissante de 7 à 8 nœuds. Une fois à l'intérieur, les mouillages sont nombreux et le spectacle féerique, avec à l'Ouest le volcan de Guinni Koma et la belle Anse Gabrielle, au Sud l'île du Faré, l'île Parrot et l'Anse d'Al Toubib, sans oublier la Baie du Lac Salé au Nord-Ouest et celle de l'étoile au Nord-Est.
Le Guinni Koma (image CNES)
Et ce n'est pas tout car l'endroit est fréquenté entre décembre et février par des requins-baleines.
Pour ceux qui aiment marcher, cette baie est l'endroit idéal pour rejoindre le Lac Salé ; coup de cœur garanti. Mais bon, Bernard a du se contenter de quelques photos que j'avais faites à l'époque, en venant dans le coin, plus classiquement en voiture.
D'abord, il faut sortir de Djibouti-ville, mais c'est très facile car on est dans une petite agglomération, et comme toute agglomération africaine, le bidon-ville encercle le centre-ville.

On emprunte alors l'inévitable route qui relie Djibouti à Addis Abeba et qui est l'aorte du territoire, tant les échanges économiques et de population se font sur cet axe dans les deux sens.
Grosse circulation
Le bord de la route est parfois assez impressionnant ...
Les paysages sont souvent presque exclusivement minéraux.
Comme Djibouti est tout petit, on est toujours près d'une frontière (ici celle d'Ethiopie)
Pour rejoindre Le Golfe de Tadjoura et Ghoubbet El Kharab, on peut prendre une route mais il y a aussi plusieurs pistes
La route est parfois occupée par des nuées de singes
Joli mais pas très "amical"
Comme dans la plupart des pays d'Afrique, et encore plus dans la Corne de l'Afrique (Somalie, Ethiopie, Djibouti, Érythrée), presque personne n'a d'autre moyen que de se déplacer à pied.


Et marcher à pied sous un soleil de plomb n'est pas facile même quand les paysage sont grandioses
 Après avoir tourné vers la droite, le paysage change un peu, et l'on commence à pressentir la mer ...
Le Golfe de Tadjoura dans lequel Henry de Monfreid vécut quelques unes de ses plus belles années
Le Ghoubbet El Kharab au premier plan, et le Golfe de Tadjoura en arrière-plan
Le Guinni Koma
Mais quand on est arrivé au Ghoubbet, une surprise nous attend : le Lac Assal.
Son nom nous laisse deviner un peu à quoi nous attendre, mais quand même ...
Voilà où je voulais retourner, et cette fois, à la voile, avec Sabay Dii, mais les autorités maritimes de Djibouti en ont décidé autrement. Dommage !
Dommage qu'une fois de plus, des administrations soient aussi frileuses à ouvrir leur espace maritime aux voiliers de croisières, alors que dans ces contrées, la grande partie des trafics se fait par la terre. Pour excuse, elles pourraient invoquer la piraterie qui existe encore dans la région de la Corne de l'Afrique, notamment dans le Golfe d'Aden, mais cet argument ne tient pas quand on connait la position géographique du Ghoubbet El Kharab, complètement confiné, et où l'on ne peut accéder qu'en passant au milieu d'une armada de bateaux de guerre français, américains, coréens, japonais, chinois, espagnols, italiens, etc.
Les merveilles de Djibouti ne sont visibles que par voie terrestre, et ceci sans aucune contrainte, heureusement.
Bye bye Djibouti

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire