Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mardi 8 août 2017

Thaïlande en vue, mais comment avancer sans voiles ?

Le 4 avril à 11 heures, je quitte la marina de Rebak, tout au Nord de la côte malaisienne du détroit de Malacca, pour rejoindre la Thaïlande toute proche, pays dont je connais bien le Nord, le centre et l'Est, depuis que j'ai vécu au Laos, mais dont le Sud m'est totalement inconnu. Or c'est justement cette partie du pays qu'il est intéressant d'explorer en bateau, car, comme vous allez bientôt pouvoir le constater en images, ses paysages d'origine karstique sont particulièrement spectaculaires et valent largement ceux bien plus renommés de la Baie d'Halong, au Vietnam.
Mon objectif était de rejoindre Port Takola à Krabi, pour faire les formalités d'entrée en Thaïlande, soit une petite navigation de 140 milles nautiques à peine, sans difficulté particulière si ce n'est, comme d'habitude, les pêcheurs et leurs satanés filets. Sauf que cette fois-ci, je partais avec un sacré handicap ...
En effet, depuis déjà plusieurs mois, j'avais un gros problème avec ma grand-voile (GV) : je passais mon temps à coller de l'Insigna (un tissus adhésif pour voiles) sur le tiers central qui ne cessait de se déchirer alors que le haut et le bas de la voile étaient impeccables. Comment expliquer cela alors que ce type de voile doit toujours être coupé dans un seul et même tissus ?
En essayant de poser une pièce d'Insigna, je touche la voile avec ma main. Résultat : un trou pour chaque doigt.
La partie centrale de la voile est devenue aussi fragile que du papier de soie.
A peine arrivé à Rebak en décembre 2006, j'avais profité de la perspective d'une longue pause hors d'eau pour dégréer Sabay Dii et examiner de près sa garde-gobe, et j'ai eu la très désagréable surprise de découvrir que le tissus avait deux textures et deux teintes différentes. Intrigué par cette découverte, j'ai recherché les premières photos que j'avais faites de la voile, et sur l'une d'elles prise en lumière polarisée, j'ai eu confirmation que deux tissus différents avaient été utilisés, l'un apparemment de bonne qualité, et un autre ne résistant pas aux UV, ce qui est un comble quand on se fait faire sur mesure une voile destinée aux navigations tropicales.
On distingue bien les trois bandes différentes de tissus
Le bas et le centre de la GV
Le haut et le centre de la GV
J'ai donc pris rendez-vous avec Bernard Mallaret, responsable de la voilerie Delta Voiles, que je connais bien, et dès mon retour en France, je l'ai rencontré et lui ai exposé le problème. Il ne fit aucune difficulté pour reconnaître sa responsabilité, invoquant l'emploi regrettable de deux rouleaux différents d'un même lot de tissus, sans réellement comprendre la raison d'une telle différence de comportement aux ultraviolets. Mais, au lieu de me faire la proposition commerciale significative qu'imposait la reconnaissance de ce vice caché, je n'eus droit qu'à un devis supérieur de plus de 1000 € à celui proposé par la voilerie thaïlandaise Rolly Tasker, mondialement renommée, pour me tailler une nouvelle voile à l'identique mais dans un bon tissus.
La voilerie Rolly Tasker, plus grande voilerie au monde.
Plus de deux millions de voiles à son actif !
Bien que déçu par cette demie mesure, je n'ai pas cherché à obtenir de dédommagement, car il m'aurait fallu perdre beaucoup de temps et d'énergie pour faire reconnaître officiellement la faute. Je me suis donc tourné vers la voilerie Rolly Tasker, et nous avons convenu que je leur apporterais ma vieille voile à Phuket pour en faire une copie, ce qui nécessitait au moins trois semaines, et je profiterais de l'occasion pour faire réparer mon spi dont je rappelle qu'il avait explosé en Indonésie, lors d'une belle journée de vent de travers à plus de 10 nœuds.
Je partais donc de Rebak sans grand-voile, vu son état lamentable, mais avec l'espoir d'en retrouver bientôt une neuve et toute belle en Thaïlande. Encore me fallait-il apporter l'ancienne à Phuket et attendre un bon mois. Le voyage Rebak - Krabi se ferait donc sans GV, avec le génois et la trinquette, comme seul moyens de propulsion, ce qui me faisait espérer des vents portants. Le hic, c'est que dans le même temps, mon enrouleur de génois Facnor allait aussi rendre l'âme, m'obligeant à naviguer sous trinquette seule, soit 20 m² de voilure, à peine.
Mes deux enrouleurs Facnor tout beaux mais celui de génois ne veut plus tourner. Snif !
Cette petite navigation de 140 milles nautiques seulement ne se présentait vraiment pas sous les meilleurs auspices et au lieu de caracoler toutes voiles dehors, comme d'habitude, je devais cette fois-ci m'attendre à me traîner lamentablement quelques jours avant d'arriver en Thaïlande. A moins que je "craque" et recoure à la brise Volvo !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire