Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

vendredi 28 juin 2019

Un séjour de trois semaines à Antalya, très laborieux, mais aussi un peu touristique

Le 15 avril 2019, Sabay Dii est arrivé à Antalya, après 3 mois et plus de 5500 milles nautiques de navigation non stop (Mer d'Andaman, Océan Indien, Mer d'Arabie, Mer Rouge et Mer Méditerranée). Et quand on connait les conditions météorologiques de la Mer Rouge (vent très fort chargé de sel et de sable) auxquelles il faut ajouter une tempête juste avant l'arrivée, on n'a pas de peine à comprendre que le bateau avait bien besoin d'une grande toilette et d'une révision complète du matériel avant de repartir en mer.
Mais trois jours à peine après l'arrivée en Turquie, je rentrais en France pour cinq semaines, et plantais le bateau sans dessus-dessous, mais heureusement bien asséché par ce très court séjour mis à profit pour tout ventiler (en avril, le temps est souvent beau, un peu venté et pas trop humide à Antalya).
C'est donc à mon retour à Antalya, fin mai, que j'ai du m'atteler à la tâche. Trois semaines à trimer 12 h par jour : à commencer par de la lessive, et quelle lessive ! En fait, il a fallu que je lave à la main presque tout le linge du bateau, car au cours de la tempête que j'ai essuyée avant d'arriver à Antalya, quelques énormes vagues sont passées complètement sur le pont du bateau, et vu l'étanchéité désastreuse de mes capots de pont Lewmar, il a "plu" abondamment à l'intérieur. J'ai d'ailleurs du jeter quelques livres gorgés d'eau de mer, en arrivant. Du coup, pendant le mois de mon séjour métropolitain, le linge que je croyais sec a moisi, les boutons en métal ont été oxydés, idem pour les chaussures, et plein d'autres choses. Bien sûr, les bois se sont eux aussi recouverts de moisi. Il a donc fallu que je brique aussi les planchers puis que je les traite. Heureusement les matelas qui sont bien protégés n'ont pas trinqué.
Pendant que ça séchait, je partais faire quelques courses pour cuisiner, car il faut bien manger, et en Turquie, c'est facile surtout du côté d'Antalya qui est la capitale des cultures maraîchères, avec un grand choix de fruits et légumes excellents et très bon marché : cerises et abricots à moins de 1 € le kilo, aubergines, oignons doux, tomates et petits poivrons délicieux, mini-concombres croquants, ... Alors autant se régaler avec ça plutôt que de se faire des nouilles à la va-vite.
A l'extérieur, du boulot aussi car avec le sable et le sel de la Mer Rouge, tout a été comme passé à l'abrasif : les cordages raides comme du chêne, les poulies et bloqueurs encrassés, les winchs qui couinent, plus de vernis sur les mains courantes en bois, et tous les inox qui sont devenus marron. J'ai juste commencé à remettre ça en état après plusieurs lessivages complets du bateau pour enlever le sable du désert qui s'était insinué partout (le bateau paraissant jaune à côté des autres de la marina). Sous l'eau, toutes les électrodes de protection des quilles et du moteur avaient été consommées. A changer.
La nouvelle antenne pour l'AIS


J'ai aussi fait de l'électronique et trouvé une panne qui m'agaçait depuis Djibouti : la VHF et le transpondeur AIS fonctionnaient bien en réception mais très mal en émission. Spliter mort, du coup j'ai du modifier mon installation. J'ai acheté une antenne que j'ai placée sur un mâtereau à l'arrière du bateau pour doubler celle du mât, du câble et des connecteurs et il a fallu que je me faufile dans les endroits les plus inaccessibles pour faire passer les fils. Soudure, tests, et reprogrammation de mon installation, et ça marche au poil !





Côté pile (pour les traversées pendant lesquelles l'annexe est retournée sur Sabay Dii)




Et puis, j'ai fait de la couture : un beau taud pour protéger l'annexe. Ça m'a pris deux jours plus le temps de trouver les matériaux en ville, à Antalya qui est à 10 km de la marina. 
Côté face

Détail du système d'attaches rapides


Evidemment, avec de telles journées, à 19 heures, la "Fée du Logis" était complètement lessivée. Une douche, un gros roupillon pour être en forme et recommencer le lendemain au même régime turbo.






Bref, j'ai refait un peu de ce que toute personne vivant sur un bateau doit faire, surtout après une longue navigation. C'est une sorte de rituel, mais un rituel indispensable si l'on veut avoir un bateau en parfait état. Quand je dis parfait, cela veut dire propre, sec, et où tout ce qui s'y trouve marche au doigt et à l’œil.
Mais je n'ai pas fait que travailler heureusement.
Comme il m'a fallu aller plusieurs fois à Antalya pour trouver du matériel pour bricoler, et qu'il n'est pas facile de s'y rendre depuis la marina qui en est éloignée de plus de 10 km, j'ai découvert la ville, d'abord depuis un bus, et j'en suis resté baba. En effet, Antalya qui compte presque deux millions et demi d'habitants est une ville magnifique, comme je n'en ai vu nulle part ailleurs. Vivante, aérée, pleine de beaux palmiers, de fleurs, de parcs, de statues, des vestiges grecs et romains, des remparts impressionnants, plein de belles mosquées, des marchés pleins de fruits et légumes colorés, des souks animés, avec des points de vue sur la mer et les monts qui se jettent dedans depuis leurs cimes à 2000 m d'altitude. Un centre ville splendide, avec des petites rues propres et vivantes, des placettes ombragées, où l'on peut s'arrêter en sirotant un jus de cerises sur un banc, mais aussi des quartiers périphériques très bien agencés avec de la verdure partout et aucun ghetto ou zone délabrée, et des immeubles dotés de chauffe-eaux solaires et de panneaux photovoltaïques pour chaque appartement. Et puis d'immenses parcs avec des pistes cyclables et des voies piétonnes partout, un réseau de transport en commun d'une efficacité redoutable (tram + bus). Sans parler des immenses plages, alternant aires privées et publiques, avec des terrains de beach-volley ou de basket, des skate-parks, plein de jeux pour enfants, des cabines pour se changer et des toilettes impeccables tous les 200 mètres, et même des kiosques pour recharger son téléphone ou des petits parcs spécialement aménagés pour faire courir son chien; et tout cela préservé des voitures, avec un large corridor ombragé pour les piétons et les cyclistes, innombrables qui cheminent tranquillement loin du bruit des voitures. Un sans-faute que je suis allé explorer plusieurs fois, en me disant à chacune de ces occasion, que j'ai fait le bon choix en laissant mon bateau ici, même si la marina me laisse passablement satisfait à cause de son éloignement et de son mode de fonctionnement bien trop guindé à mon goût. Bref un cou de cœur, et je comprends sans peine qu'Antalya soit la première station balnéaire du monde avec 9 millions de touristes annuels
Je vous prépare pour très bientôt quelques photos d'Antalya qui devraient vous donner envie d'y venir faire un tour. Dans la foulée, vous aurez droit prochainement à des images de Termesos, une cité grecque nichée dans la montagne à une trentaine de kilomètre d'Antalya et où j'ai découvert en plus des vestiges antiques, une biodiversité d'insectes extraordinaire qui me donne envie d'y retourner avec mon objectif macro.




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