Avec Oua, je vais essayer de vous donner une petite idée de ce qu'est la navigation dans les Tonga.
Cette île est représentée sur la seule carte marine officielle disponible à ma connaissance, celle éditée par la Nouvelle-Zélande sous la référence nz8259 et dont les relevés datent de 1898 ! Eh oui ! Personne ne veut dépenser de l'argent pour venir cartographier ce coin paumé de la planète qui n'intéresse qu'une poignée d’hurluberlus. Nous n'apercevrons d'ailleurs pas la moindre voile pendant les trois premières semaines de notre périple. Pas étonnant puisque on dénombre à peine une centaine de voiliers par an dans l'archipel des Ha'apai. Et aucun bateau de commerce à part un petit cargo pour l'approvisionnement des insulaires.
Voila à quoi ressemble Opua sur la carte marine officielle : un petit bout de terre (en beige) cerné par un gigantesque massif de corail (en vert) enserrant un lagon (en bleu) infesté de tête de corail (full of patches).
Quant
aux cartes électroniques disponibles, elles disent à peu près la
même chose.
Normal ;
car elles ont été établies à partir de la carte papier en y
ajoutant quelques sondages supplémentaires. Pourtant
Sabay Dii sera arrivé mystérieusement à mouiller juste aux pied du
village de Oua. Par
quel miracle ?
Maman,
ce p'tit bateau qui va sur l'eau a-il des jambes ?
Mais
non mon gros béta, il a l'expérience des cartes fausses depuis
qu'il a navigué en République Dominicaine, aux Costa-Rica, Salvador,
Guatemala, Nicaragua, Mexique, etc. Et il a aussi l'habitude des
lagons, des récifs non indiqués, des courants, etc. après ses huit
mois passés dans les Tuamotu.
Voici
la route suivie par Sabay Dii dans son approche de Oua …
avec
prudence évidemment …
Et oui , avec des cartes fausses, faut se fier à d'autres sources (les récits des autres navigateurs, et surtout ses yeux) pour chercher le chemin qui n'existe pas au milieu des patates de corail.
Arrivés
à quelques encablures du village, ne pouvant aller plus loin dans le lagon soit disant fermé, il ne nous restait plus qu'à
prendre l'annexe pour découvrir notre premier village des Tonga. Et
voici ce qui nous attendait …
Un ponton avec quelques barques.
Un
panneau de bienvenue que peu de personnes ont du voir.
Une
clôture cernant le village pour éviter non pas que les animaux
sauvages rentrent, mais plutôt pour empêcher les cochons du village
de s'échapper.
Et des cochons, il y en a partout, bien plus que d'habitants, courant par dizaines dans les ruelles de terre battue.Quelques maisons soignées mais souvent sans portes ni fenêtre, pour éviter que l'édifice ne s'envole un jour de cyclone.
Des églises à tous les coins de rue de ce village d'une centaine d'âmes.
Et
puis l'école, et son instituteur, Steeve, qui va nous inviter à
partager un repas que nous prépare ses élèves (une vingtaine).
Un ex-formateur de prof des écoles qui n'y comprend plus rien |
Course entre notre annexe à la rame et les enfants dans des demi-tonneaux transformés en barque |
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