Mon tour de Tahiti a démarré à la
marina Taina, une marina au standard international, capable d’accueillir de
très grosses unités comme « Hémisphère », le plus grand catamaran de
croisière jamais construit et à côté duquel Sabay Dii ressemblait à un
moustique posant devant un éléphant.
Cette marina est située à
l’intérieur du lagon qui longe la côte occidentale de Tahiti Nui, Tahiti Nui
étant la partie nord de l’île de Tahiti, et Tahiti Iti étant la presqu’île au
sud.
Sabay Dii qui n’a pas l’habitude
de fréquenter ce genre d’installation, sauf pour aller faire le plein, était mouillé non loin
de là, parmi plein d’autres bateaux « tourdumondistes ».
L’occasion de pouvoir constater que les bateaux de la marina ne sortent jamais en mer, même le week-end. Consternant ! Pendant tout mon séjour dans les eaux de Tahiti, je n’ai croisé qu’une seule voile ; c’était avant mon départ pour le tour de Tahiti, dans le lagon … et encore était-ce une pirogue à voile, la seule d’ailleurs que j’ai pu voir dans toute la Polynésie.
Les polynésiens ont perdu le génie de la navigation à voile, eux dont les ancêtres étaient capables il y a plus de 2000 ans, de traverser la moitié du Pacifique, contre le vent et le courant, sur de simples pirogues, en observant les étoiles et la forme des nuages. Aujourd’hui, ils se contentent de faire tourner plein-pot les 300 cv de leurs poti-marara, des bateaux à moteur ultra-rapides et manœuvrant, et à quelques milles de la côte seulement.
Mon tour de Tahiti, je l’ai fait
en sens inverse des aiguilles d’une montre, en commençant par la côte
occidentale.
Depuis Taina, j’ai mis le cap au
sud, et me suis arrêté au « Musée de Tahiti et des îles » dont les
locaux modernes (mais malheureusement très mal éclairés) sont situés à
l’emplacement d’un ancien marae, en bord du lagon. On y trouve de nombreuses
collections très intéressantes, dont celles des outils polynésiens (il faut
savoir qu’ils n’avaient aucune connaissance des métaux à l’arrivée des
européens), celle du matériel de pêche notamment des habitants des Tuamotu, celle
des pirogues, et celle présentant les armes et les ornements des guerriers
marquisiens.
- Les outils du tatoueur marquisien
- Pendentif en dents de cachalot et os humains (les restes d’un repas, certainement)
- Lignes de traîne et hameçons pour la pêche à la bonite
- Pirogues et barques (remarquez les coutures entre les planches)
L’organisation de ce musée permet
de comprendre comment les îles de Polynésie sont apparues et, pour certaines,
ont déjà disparu. Le parcours recommandée des salles permet de suivre
agréablement l’évolution de la Polynésie depuis les premiers peuplements (il y
a un peu plus de 2000 ans), jusqu’à la période de l’autonomie du territoire. En
outre, on y trouve pas mal de renseignements sur la faune et la flore locale.
En résumé, voici un musée intéressant mais qui mériterait un petit lifting, et
un peu d’interactivité. En tout cas,
c’est le seul musée digne de ce nom sur toute la Polynésie.
J’ai ensuite quitté le lagon pour
naviguer dans la grisaille, pendant quelques heures, un peu au large, et
toujours vers le sud. La houle forte et désagréable rendait les passes
dangereuses, à l’exception de la passe Maraa. C’est par elle que je suis revenu
dans le lagon, mais comme la visibilité était mauvaise et les patates de corail
très nombreuses, j’ai préféré ressortir par Maraa et rejoindre le lagon suivant
mieux exposé et protégé.
Après toutes ces heures de navigation contre le vent, les vagues et la houle, j’étais bien content d’arriver dans le bassin de Vaipahi.
Bien abrité derrière le motu
Puuru, j’ai dégusté le barracuda que je venais de pêcher avant de passer une
nuit confortable et réparatrice
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