Enfin, après deux jours de navigation, me voilà bien content d’arriver au motu Maveca, dans l’atoll de Manihi.
C’est mon troisième séjour ici, chez Hotu, depuis mon entrée dans les eaux polynésiennes, et Hotu qui m’a vu arriver de loin fonce à ma rencontre avec tout son bardât et sa petite famille.
Retrouvailles toujours aussi chaleureuses.
J’apporte quelques bricoles qu’ils ont du mal à se procurer, comme des graines ou de la terre végétale, mais aussi du whisky. J’apporte en prime le mauvais temps, car nous aurons droit à 10 jours de pluie et de vent, juste le temps de mon séjour.
Mais ici, aux Tuamotu, c’est fréquent et surtout sans grande
importance, car toutes les activités ou presque se passent dans l’eau, et
notamment la pêche. Eh oui ! Les Tuamotu sont le principal fournisseur de
poissons de toute la Polynésie.
Et du poisson, j’en mangerai comme jamais. En effet, tous
les jours, on m’apportera des variétés différentes, aux robes chamarrées et aux saveurs incomparables (rouget barbet, perroquets de diverses couleurs, poissons écureuils plus ou moins colorés
Et cet étonnant mais savoureux baliste aux lèvres bien maquillées, mais qui devrait quand même aller voir un orthodontiste.
Je compléterai ces mets avec de bons coquillages que je suis
le seul à connaître ici. Surprenant mais véridique, car les polynésiens ne
s’intéressent qu’à trois ou quatre variétés (bénitier, turbo et troca) et
délaissent toutes les autres. Donc à moi les bonnes palourdes ou télines.
mais quelques turbots ne me font pas peur quand même ...
Et pendant que je prépare mon poisson, tout autour du bateau, avec leur odorat si fin, mes amis les requins viennent me rendre visite.
Aujourd’hui c’est au tour de Hotu qui vient avec son père et
l’un de ses frères.
Les Paumotus (c’est-à-dire les habitants des Tuamotu) sont
nombreux à avoir un parc à poissons qui se remplit tout seul, au gré des
marées. Les réserves halieutiques étant extraordinaires, le poisson se trouve
tout naturellement à la base de leur alimentation et même de celle de leurs
chiens et chats qui mangent de jolis et bien frais spécimens d’aquarium, à la
place des croquettes en conserve.
Evidemment, pendant mon séjour, j’irai avec mon ami Hotu
ramasser le poisson dans son parc ; ce jour-là une centaine de kilos ou
presque, pour une des rares pensions familiales de l’île où il vient d’être
embauché comme homme à tout faire.
En route pour le parc à poissonsComme tous les parcs à poissons des Tuamotu, il se trouve situé dans un chenal de communication entre l’océan et le lagon, ici un hoa (mais certains les mettent dans les passes ce qui ne facilite pas l’entrée et la sortie des embarcations).
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