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En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mercredi 14 juillet 2021

Des Dardanelles à Karabiga

A la sortie du Détroit des Dardanelles, j'ai choisi de passer par le Sud de la Mer de Marmara pour rejoindre Istanbul, plutôt que par le Nord, pour plusieurs raisons.

La première est liée à la météo : de manière générale, le vent dominant en Mer de Marmara vient du NE, et il est d'autant plus fort que l'on est au Nord de la Mer de Marmara. Il est donc judicieux d'aller vers Istanbul en passant par le Sud pour ne pas avoir à tirer des bords contre un vent fort (j'ai déjà donné pour arriver ici avec le Meltem). En revanche, si l'on veut aller vite au retour d'Istanbul, on a tout intérêt à passer par le Nord en naviguant grand largue.

Deuxième et primordiale raison : le Sud de la Mer de Marmara est bien plus beau que le Nord, et présente une plus grande variété de paysages, notamment avec des îles où j'ai passé du bon temps, et la péninsule d'Erdek.

A la sortie Sud du Détroit des Dardanelles, se trouve une grande balise (cf. la flèche rouge ci-dessous) qui signale l'extrémité Nord d'un gigantesque banc de sable (le banc de Zinciborzan) que les cargos doivent impérativement éviter en passant au Nord de cette marque.

Mais vu la profondeur de ce banc de sable, comprise entre 5 et 10 mètres d'eau, je me suis payé la fantaisie de le traverser pour rejoindre le mouillage de Sevketiye, en évitant quand même l'endroit où se trouve une épave.

Vers 17 h (le 7 juin 2021), à la fin de cette longue étape dans le Détroit des Dardanelles, j'arrive devant le petit recoin que j'avais repéré à l'Est de Sevketiye, à 6 mn du grand banc de sable. En fait, je n'avais pas vraiment d'autre choix, car cette côte Sud ne présente que très peu de mouillages protégés du NE.

Le mouillage peu protégé à l'Est de Sevketiye

Celui que j'avais repéré n'est en fait que le moins mauvais, et c'est uniquement parce que le vent était annoncé comme très faible pour la nuit que j'ai poussé jusque là.
 
Le mouillage à l'Est de Sevketiye (pas joli et pas très protégé)

La nuit fut effectivement calme, mais le mouillage était néanmoins soumis à une houle résiduelle peu confortable. Je ne le recommanderais donc pas, sauf après une journée de calme plat. Il serait préférable de mouiller tout simplement sur le grand banc de sable de Zinciborzan. Cela peut surprendre car on ne bénéficie alors d'aucune protection. Néanmoins, même par très fort vent, on ne risque rien. D'abord parce que le sable est le meilleur fond pour une bonne ancre. Aucun risque de déraper avec 6 à 8 mètres d'eau sur du sable, si l'on met 40 m de chaîne. Reste la mer, car on sait que la taille des vagues augmente lorsque la hauteur d'eau diminue. C'est pour cette raison qu'il faut venir se mouiller assez loin du bord du banc ; on bénéficie alors de l'amortissement des vagues venant du NE mais qui ont déjà parcouru une bonne distance sur le banc.

Le lendemain, de bonne heure, j'étais en route pour l'un, voire le meilleur des bons mouillages de cette côté méridionale, Karabiga. Le temps était maussade, très gris, avec quelques gouttes de pluie.
 















Comme prévu, le vent vient de NE, et donc je dois tirer des bords pour passer le cap Kara (Karaburun), avant de descendre ensuite plein Sud vers Karabiga..

Il faut se méfier du Cap Kara, car il est débordé par des récifs difficiles à voir, ce qui oblige à passer bien au large.

Un cap Kara ; ne pas se fier à son relief !

Le cap Kara est passé
 
Sabay Dii descend plein pot au grand largue sur Karabiga.

Karabiga n'est plus très loin. Ce petit bourg de pêcheurs et d'agriculteurs est niché dans une grande crique bien protégée au Nord par la pointe Karabiga Feneri. Les cartes marines indiquent  une grande digue un peu au Nord de cette pointe, ainsi qu'une cheminée perchée à 170 m d'altitude, sur le promontoire au Nord de la crique. Ces deux éléments sont annoncés comme faisant partie d'une grande centrale thermique.

             

Ah, nous y voilà !

Il y aussi un truc bizarre sur la colline bordant la baie de Karabiga. Faudra que j'aille voir ça !


Ce mouillage sera l'un de mes préférés en Mer de Marmara et vaut bien un petit message à lui seul.


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