Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

vendredi 19 juillet 2019

La cité Lycienne de Termessos

Avant de larguer les amarres pour partir sur Sabay Dii à la découverte de la Côte Lycienne, l'envie m'a pris d'aller faire un tour à Termessos, cité Lycienne nichée dans  la montagne, à plus de 1500 mètres d'altitude et à une trentaine de kilomètres d'Antalya. Bien que situé dans un parc national pour protéger la faune et la flore ainsi que les vestiges de cette région, il n'est pas facile de rejoindre ce coin perdu, et j'ai donc du louer une voiture pour m'y rendre.
Termessos, est situé  en pleine montagne,
dans un endroit stratégique : un col reliant le Massif du Taurus à la Mer

Je ne fus vraiment pas déçu de mon initiative au moins pour trois raisons :
  • l'endroit est splendide et les environs de la cité proprement dite sont très bien aménagés et remarquablement paisibles (en semaine tout au moins) ;
Un panorama superbe tout au long de la route
    La route ombragée et sans autres voitures en semaine
Les aménagements sont à l'entrée du Parc National, soit à 6 km de la cité
qui reste donc isolée dans son écrin naturel
Tout ce qu'il faut pour venir passer une journée agréable,
avec évidemment pour les Turcs, la grillade de midi et du soir.
  • la cité de Termessos est en l'état, c'est-à-dire non restaurée, avec seulement un fléchage et quelques protections pour éviter les chutes, ce qui confère au lieu une magie certaine. On pourrait se prendre pour Indiana Jones (comme le dit le Guide du Routard) tant on découvre à chaque pas quelques vestiges cachés dans les broussailles.
Les tremblements de terre sons passés par là ...

mais, tout n'est pas à terre, heureusement !
  • enfin, j'ai découvert ici une biodiversité d'insectes que je n'avais vue pratiquement nulle part ailleurs, si ce n'est dans les forêts de Madagascar, ou dans la jungle du Laos.

Mais avant de partir à la découverte en images de Termessos, un peu d'histoire (d'après le site http://turquie-culture.fr/pages/photographies/sites-archeologiques-et-historiques/termessos-cite-antique-au-coeur-des-montagnes.html).

Histoire de Termessos

Termessos est une des plus anciennes villes de Pisidie (ancienne région d'Asie mineure qui correspond approximativement à la région d'Antalya). Elle est mentionnée dans l'Iliade d'Homère. On trouve des vestiges datant de 12000 ans av. J.-C. et des traces du type de la civilisation de Catal Höyük (2300-1500 av. J.-C.).
Vers le XVe siècle av. J.-C, des Louvites (population indo-européenne) arrivent dans cette région à la frontière de l'empire hittite. Termessos est un lieu stratégique, le col offre un passage facile à défendre à travers le Taurus. Les habitans de Pisidie sont réputés pour leurs qualités guerrières.
Vers 1200 av. J.-C., l'empire hittite disparaît et les Phrygiens tentent de prendre Termessos. La cité résiste, mais finit par devenir une partie de le royaume de Phrygie du IXe eu début du VIIe av. J.-C.  Termessos garde son indépendance face à la Lydie du roi Crésus et aux Perses (VIe siècle av. J.-C).

Epoque héllénistique

Elle refuse d'accueillir Alexandre qui l'assiège en vain. Alexandre se tourne alors vers la cité voisine de Sagalassos qu'il pille.
Après le partage de l'empire entre les généraux du conquérant mort prématurément, c'est Antigone le Borgne (306-301) qui obtient le Pisidie.
Termessos arrive à sauvegarder son autonomie, tout en s'hellénisant, même si elle est un temps occupée par les Ptolémées, souverains d'Egypte.
Pendant le IIe siècle av. J.-C., elle mène des guerres contre les cités voisines.
En 158, elle entretient des relations amicales avec Attale Ier de Pergame (159-138) qui fit construire un portique.

Epoques romaines et byzantines

Termessos se range aux côtés des Romains et leur reste fidèle. En 71-70, le Sénat romain lui accorde un statut d'indépendance. La ville est prospère et se couvre de monuments. Elle est évangélisée vers 45-46 et 49 ap. J.-C. par Paul de Tarse.
Elle est incorporée à la province de Pisidie, puis de Pamphylie sous les règnes d'Hadrien et de Dioclétien (284-305). Sa position stratégique contribue à sa prospérité : elle est partie prenante dans le commerce des céréales et dans l'approvisionnement des troupes romaines en Anatolie.
Au IVe siècle, elle devient un évêché et envoie un représentant au premier concile de Constantinople en 381, l'évêque Euresius au concile de Nicée en 325...
Le VIe siècle est une période difficile : en 518, un tremblement de terre détruit l'aqueduc qui alimente la ville en eau. L'épidémie de peste de 541 à 543 tue une bonne partie de la population de la cité qui est abandonnée et qui reste presque intacte jusqu'à nos jours.

Et maintenant les images ...

La porte d'Hadrien

Elle se situe tout en bas de la cité

Le théâtre

Ce n'est pas le Machu Pichu, mais ça y fait penser ... une construction perchée sur un sommet avec, par endroits, des pierres ajustées au millimètre dans des configurations complexes pour donner de la solidité à l'édifice. 
Il date de l'époque hellénistique, mais fut remanié à l'époque romaine puisqu'il comporte un mur de scène.
Il est situé dans un cadre exceptionnel. Il pouvait accueillir 4000 à 5000 spectateurs.
Il est en assez bon état même si une partie s'est effondrée.


Les nécropoles



Trois grands et spectaculaires cimetières sont situés au sud, à l'ouest et au nord de la ville.


On y trouve une multitude de tombes rupestres et de sarcophages.
Les morts y étaient placés avec leurs bijoux, leurs vêtements ...
... malgré les inscriptions incantatoires qui, comme en Egypte, menaçaient les pillards.
Les tremblements de terre n'ont pas aidé à leur conservation, non plus.

Parmi tous ces éléments nécrologiques, il faut noter la tombe d'Alcétas, située dans une grotte.
L'événement se passe aux environs des années 300 av. J.-C., pendant le siège de Termessos, mené par Antigone le Borgne.

Cependant Antigone s'était approché de Termessos avec toute son armée, et, ayant établi son camp à peu de distance des murs, fit demander qu'on lui livrât Alcétas. Les plus jeunes d'entre les habitants de la ville s'y refusèrent constamment, malgré les avis des anciens ; mais un jour qu'ils étaient sortis de la ville pour combattre, les anciens assassinèrent Alcétas et envoyèrent son cadavre à Antigone, qui, d'après une convention secrète conclue avec eux, ménagea la ville et se retira. La jeunesse, irritée de cette trahison, sortit de Termessos, et se jetant dans les montagnes s'y forma en bandes armées.

Récit de Diodore de Sicile repris dans Philippe Le Bas, Asie Mineure..., 1863

Autres monuments

Au cours de la ballade au milieu de la végétation, on découvre les restes d'un gymnase assez bien conservé, des murs d'enceinte de la ville basse et de la ville haute, l'acropole, les reste de canalisations qui alimentaient toute la ville en eau courante, l'acropole, les citernes perchées en haut de la cité qui ont une contenance assez ahurissante (il faut dire que l'endroit est particulièrement exposé aux orages et que des collecteurs devaient exister pour les remplir avant la construction de l'aqueduc détruit par le tremblement de terre), le temple d'Athéna, celui de Zeus, le bouletérion où se déroulaient les concerts de musique, le sanctuaire des héros, etc.

Remarquez l'ajustage des pierres


Le gymnase


Le bouletérion
Les puits permettant de visiter les immenses citernes d'eau potable du réseau
(plusieurs milliers de mètres cubes)
Mur près de la port de la ville basse
Herôon (sanctuaire d'un héros)


Et tout ce qui "traîne" par terre

Fûts de colonnes, pierres taillées, linteaux, morceaux de sculptures ...



Et tout ça dans un paysage somptueux






1 commentaire:

  1. Ce que j’ai trouvé étonnant au Yucatan, au Mexique, c’est que la majorité des habitants des fermes utilisaient des pétroglyphes en pierre comme planches à laver, les gravures dans la pierre faisant des lignes nécessaires pour frotter les vêtements. Ils n'en pensent rien, tant il y en a dans la nature. Nous percevons presque cela comme un sacrilège ...

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