Comme vous le savez déjà, Sabay Dii est resté trois semaines à Suakin où nous étions très bien, mais néanmoins coincés par une météo exécrable pour la navigation à voile : force 6 à 7 de vent de Nord pendant plus de 20 jours d'affilée, et en Mer Rouge, cela donne des vagues épouvantables que l'on prend de face si l'on va vers Suez.
Ayant une petite fenêtre favorable, et le précieux permis de croisière, j'ai décidé de quitter Suakin, en empruntant le chenal intérieur qui longe la côte jusqu'à Port Soudan, et où la mer est bien moins mauvaise qu'au large.
Ce genre de navigation impose quelques règles impératives :
- ne pas partir de nuit mais partir avant le lever du soleil, car étant de ce côté de la Mer Rouge, en quittant le mouillage, on va obligatoirement vers l'Est. Or pour voir les récifs omniprésents qui bordent la côte, il faut avoir suffisamment de lumière mais pas le soleil dans les yeux.
- il faut préparer minutieusement sa route en marquant tous les points dangereux ou litigieux et s'en tenir à plus de un ou deux milles car même si le GPS est un outil de précision, il n'est utile que si les cartes sont aussi précises. Or non seulement elles ne le sont pas, mais elles sont souvent fausses. Quand le GPS indique une position sur la carte, cette dernière ne correspond pas forcément et précisément à la position dans la réalité.
- Il faut naviguer en permanence en combinant suivi méticuleux de la route prévue sur la carte et observation permanente de l'environnement (couleur de l'eau, bruit d'éventuels ressacs, observation du ciel et des nuages, étude de la surface de l'eau pour deviner les risées et leurs direction, etc.)
- et il faut regarder sa montre car la route a du être choisie en fonction de la durée de la navigation, ce qui demande d'avoir anticipé la vitesse qu'aura le bateau, le temps perdu ou gagné avec les courants contraires ou favorables, etc.
Si l'on fait tout ce qu'il faut, la navigation se passe parfaitement. Et effectivement, à 10 minutes près par rapport au programme, nous sortions du chenal intérieur, aux environs de Port Soudan, vers midi, pour gagner la plein mer qui présente moins de dangers, puisqu'on est loin des rochers et du corail.
Mais nous ne venions de faire qu'un saut de puce sur notre route vers Port Ghalib, en Egypte
Le vent étant de Nord, nous avons navigué en zig zag, à tirer des bords contre le vent et des vagues pas trop méchantes, pendant tout le reste de la journée, la nuit et tout le lendemain.
Ne voulant pas prendre de risque, à cause de la possible fatigue d'une part, et à cause de la météo pas très bonne pour la navigation dans une zone pleine de récifs, d'autre part, j'avais décidé de faire une halte à Marsa Inkefal, et c'est en milieu d'après-midi que nous avons obliqué vers la côte, pendant que l'"Etoile" qui était derrière nous continuait plein Nord.
Au Soudan, comme en Egypte, on appelle "marsa" une sorte d'estuaire mais qui à la différence de ce que nous avons chez nous, ne correspond à aucun cours d'eau se déversant dans la mer. Ici, c'est le désert, et ces indentations dans la ligne de côte sont dues au relief et à l'érosion qui est très importante à cause du vent et de la nature du sol (de la poussière de corail, des coquillages et du sable aggloméré).
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Marsa Inkefal |
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Voila à quoi ressemble le sol. |
Les marsas offrent une protection remarquable contre les vagues mais aucune contre le vent, car le relief ne dépasse que très rarement 5 mètres d'altitude.
Mais elles sont bien loin, et avant c'est très plat.
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Le drapeau de l'Egypte a remplacé celui du Soudan. Le pavillon Q jaune signifie que nous demandons l'autorisation de rentrer dans le pays |
Salut jeune marin, que de souvenirs cette Turquie ou nous avons navigué trois fois. Bravo pour la Mer Rouge
RépondreSupprimerUne grosse bise a F et a toi
Coco et Herve a la marina de Salvador de Bahia (Vers la Patagonie en Novembre....)
Salut les Maxous. Bonne nav dans le Sud ... et si vous avez besoin d'un équipier pour les canaux de Patagonie, je suis partant. La bise.
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