Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

samedi 25 mars 2017

Navigation fluviale dans le parc national de Tanjung Puting

Tout près de Kumai se trouve l'immense parc de Tanjung Puting, à la fois réserve naturelle et centre de réhabilitation pour les orang-outans.
Orang-outan (ou orang-outang) signifie l’homme de la jungle en indonésien (orang = homme et outang = jungle), et cette dénomination n'a rien d'usurpée quand on a la chance de voir ces extraordinaires singes dans leur environnement naturel, et donc à Borneo dont ils sont une espèce endémique.
J'avais vraiment envie d'aller visiter ce parc très particulier car noyé dans la mangrove, mais une expédition là-bas ne peut s'improviser. Il faut recourir aux services d'un bateau habilité par l'Office du Parc National, et le voyage dure souvent trois jours, avec couchage et repas à bord, ce qui rend cette escapade prohibitive pour un voyageur solitaire. Or ne voilà-t-y pas qu'en arrivant à Kumai, à l'occasion d'un apéro vespéral sur le splendide catamaran néo-zélandais "Soul", mes amis Mike et Sarah me proposent de me joindre à eux et à des copains australiens Lance et Rhonnie du bateau Paw Paw, tout aussi sympathiques.
Vous pensez bien que je ne me le suis pas fait répéter deux fois. Départ le lendemain, de bonne heure.
Au réveil, je n'étais pas très frais, car je venais de passer une centaine d'heures de navigation épuisante auxquelles s'ajoutait une cinquième nuit de veille et de manœuvre pour éviter que les bateaux du rallye mouillés à la queue le leu dans la rivière de Kumai ne se percutent en pleine obscurité au moment de la renverse du courant. Mais j'étais tellement ravi de partir faire cette petite expédition de trois jours en pleine jungle de Kalimatan (c'est ainsi qu'on appelle la partie indonésienne de Bornéo), avec quatre personnes formidables que j'étais prêt en dix minutes, attendant avec impatience qu'on vienne me chercher pour l'embarquement.
J'abandonnais donc une fois de plus Sabay Dii, mais en Indonésie, rien à craindre question vol (à l'exception de Djakarta et Surabaya, les deux grandes villes portuaires du pays). Eh oui ! Les indonésiens sont comme beaucoup de personnes dans le monde : ils n'ont pas autant que nous, mais n'imagineraient pas voler pour autant. On ne peut, hélas, pas dire la même chose chez nous, C'est donc sereinement qu'après avoir bien testé mon ancre, j'ai laissé Sabay Dii seul, sur une grosse rivière et en pleine milieu d'une ville de quelques dizaines de milliers d'habitants.


Ce séjour en bateau fut parfait, entre amis

Sarah, Rhonnie, Lance et Mike
Les mêmes vus de l'autre côté du bateau avec Bibi au milieu
et avec un petit équipage très efficace, toujours aimable, souriant et à nos petits soins ..


Nous dormions comme des loirs, à la belle étoile, sur le pont du bateau, mais bien protégé par des moustiquaires indispensables dans ce milieu paludéen.
Ma première nuit avec Blanche-Neige

La cuisinière faisait des prouesses avec les ingrédients qu'elle arrivait à trouver localement.

Et notre guide très cultivé connaissait remarquablement bien le milieu naturel et les comportements animaliers.
Bref, nous étions dans les conditions idéales pour passer trois jours très agréables en brousse et voir beaucoup de singes. Des orangs-outans bien sûr (que vous verrez dans le prochain article) à chacune de nos petites randonnées en brousse, mais aussi au bord des canaux, car, étonnamment, ce grand singe ne craint pas cet élément. Heureusement pour lui, car il est très friand du fruit du nipah qui pousse dans l'eau.
Le nipah ...
et son fruit
Nous avons aussi vu d'autres variétés de singes, notamment pas mal de nasiques (proboscis simiens), singes au gros nez, sautant d’arbres en arbres avec une agilité et une audace incroyables.
Proboscis nous regardant de très très haut avant de se jeter dans le vide.
Des proboscis au repos; Incroyable !
Après seulement une demi-heure de descente de la grande rivière de Kumai, nous nous engageons dans la mangrove, par un des canaux d'un réseau naturel de cours-d'eau sauvages serpentant dans la brousse aquatique bornéenne. Ils desservent les villages perdus dans la jungle. Pratiquement sans courant, ils oscillent au gré de la marée.
Dans ce labyrinthe, ce sera la route insolite que nous suivrons pendant trois jours, avec plein de surprises, d'arrêts pour observer les animaux, pour faire une pause dans un petit village, ou aller visiter un centre de soin pour orangs-outans. 


L'entrée dans le parc national
Les grands canaux de ce réseau hydrographique sont en fait assez fréquentés, car ce sont les seuls moyens de communication ente les villages et avec le reste du monde (essentiellement Kumai)



Mais très rapidement, nous avons emprunté des voies beaucoup plus étroites et sauvages, que seules les personnes voulant aller voir des orangs-outans empruntaient, que ce soient des touristes ...
 ... ou bien des locaux (souvent des jeunes organisant leur expédition entres copains).
Toujours détendus !
Nous aussi, sommes détendus, mais ça frime, eh eh !!!
Surprises toutes las 5 minutes, au moins (singes évidemment, mais aussi oiseaux, crocodiles, etc.)
Et à mesure que nous avançons, les canaux rétrécissent, ce qui donne l'occasion de quelques dépassements ou croisements scabreux, mais toujours détendus, encore !
      
L'environnement pourrait paraître monotone, mais il n'en est rien. Par exemple, en passant d'une rivière à l'autre, l'eau peut changer de couleur comme ici à l'entrée de la rivière noire (une couleur due aux sels minéraux et surtout aux tanins des arbres de ce lieu).
Et l'eau y est vraiment noire !

Ensuite, le ciel est très souvent superbe.

Par ailleurs, ce coin perdu de la planète est en fait un véritable laboratoire naturaliste, avec des centres de recherche sur ce milieu très particulier, des centres de réhabilitation pour les animaux blessés, des camps d'association de préservation de l'environnement très malmené à cause de la déforestation débridée pour remplacer la forêt par des plantations délirantes de palmier à huile (la si peu recommandable huile de palme que l'on nous met dans pas mal de produits alimentaires industriels.









D'où de nombreuses occasions de faire une halte pour aller observer en petite randonnée, un milieu tellement étrange. L'occasion rêvée pour moi de ressortir mon appareil photo complètement déglingué mais doté d'un superbe objectif macro. Le pied (quand on a du temps et beaucoup, beaucoup de patience pour l'approche des petites bêtes !!!
Oiseau photographié de nuit
Ca c'est de laphoto facile ; ça ne bouge pas !
Plantes carnivores
Fourmi géante de 2 cm !!!
Un jour, je publierai un article avec mes photos de papillons de l'année 2016

Elle est pas belle ma mouche ?
Et puis, il y a la visite des villages ou nous nous arrêtons pour acheter quelques bricoles, discuter un peu ou simplement pour faire une petite pause.
Des pêcheurs construisent une nouvelle barque
Magique ; le linge lavé dans l'eau marron est bien blanc !?!
Coucou !
Femme en train de préparer des bottes de nipah, utilisé traditionnellement pour faire la couvertures des maisons

Les trois journées vont passer à une vitesse folle et nous nous trouverons tout bêtes, lorsque nous réaliserons que nous sommes de retour à nos bateaux, amarrés devant Kumai


Et les orangs-outans, me direz-vous ?
Eh bien, je vous ai gardé le meilleur pour le prochain article où vous allez voir ces animaux extraordinaires
Ceci n'est pas un montage-photo, Vous allez voir bientôt la suite ...

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