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Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mercredi 1 mars 2017

L’Hindouisme et les temples de Bali

Bali est surnommée l’île des dieux.


Bibi emballé en balinais
Les raisons sont nombreuses : des paysages somptueux (notamment de magnifiques rizières en terrasses), un climat toujours agréable, et une douceur de vivre à nulle autre pareille. Mais ce qui fait surtout la différence avec les autres îles de l'Indonésie, c'est le fait que la population balinaise a gardé une religion de type hindouiste, contrairement aux autres îles qui se sont converties en grande majorité à l'Islam. L'hindouisme de Bali est assaz différent de celui pratiqué en Inde. Les grands principes (système des castes, crémation... ) existent aussi à Bali, mais adaptés et moins contraignants. Néanmoins, l’influence indienne se manifeste de façon évidente autant dans les pratiques et rituels religieux, que dans la magnificence des temples, l'art de la danse, les mythes et légendes et l'art de vivre, conférant à cette île un mystère envoûtant. Ici, chaque geste, comme chacun des événements de la famille ou du village, a une résonance magique ou religieuse. Les offrandes aux dieux (fleurs de frangipaniers, bouquets végétaux séchés, fruits, etc.) sont incessantes et omniprésentes sur les autels mais aussi sur les motos, les plaques d'eau, etc.. Les temples, garnis de fleurs fraîches tous les matins, sont l'institution la plus importante de l'île et l'illustration la plus parfaite d'un esprit religieux toujours présent.





L’hindouisation de Bali

On ne sait pas vraiment comment la civilisation de l'Inde a réussi à s'implanter sur l'archipel indonésien. On a plusieurs hypothèses pour expliquer cette hindouisation : exil de princes, voyages de moines et de marchands, qui introduisirent la civilisation indienne. Puis les seigneurs des îles firent venir auprès d'eux des lettrés capables de les initier au sanskrit, au bouddhisme et à l'hindouisme. Les souverains et leur cour adoptèrent alors les structures sociales de l’Inde (castes), les philosophies (brahmanisme, hindouisme, bouddhisme) et l’écriture.
Paradoxalement, Bali vécut longtemps à l’écart de l'influence hindoue qui prévalait dans la région, jusqu’à ce que l'islam se répande à travers l’île de Java, repoussant à Bali toute «l'intelligentsia» hindouiste et faisant de cette île le refuge de l’hindouisme. De nos jours, l'islam ne s'est toujours pas imposé à Bali, contrairement à ce qui s'est passé dans le reste de l'Indonésie.


L’hindouisme à la balinaise

L'hindouisme de Bali est très différent de celui pratiqué en Inde, il repose sur des éléments sociaux propres à l’île et la mentalité de ses habitants l’a remodelé. Même si on y retrouve le culte d’un dieu suprême et les trois grandes divinités hindoues (Vishnu, Shiva, et Brahmâ), cette religion se rapproche d'une religion animiste car en dehors de cette trinité, les Balinais adorent divers Dieux et Esprits (des montagnes, de la mer, des rivières) et des Dieux locaux (à chaque village ou à chaque maison).
Dans un jardin particulier


Toutes les maisons de Bali ont un mat de bambou orné diversement mais toujours artistiquement
pour attirer sur elles la bienveillance des esprits
Mais surtout, les balinais ont spiritualisé toutes les manifestations de la nature et de la vie : tous les événements de la vie, de la famille ou du village, ont une importance mystique (magique ou religieuse) et sont marqués par des cérémonies cultuelles. C’est ainsi qu’il y a des fêtes au temple, des rites de purification, des processions, les offrandes quotidiennes aux dieux, les danses, les crémations...
J'ai bien besoin de me purifier, moi aussi !

Les offrandes
(d'après http://dp.mariottini.free.fr/carnets/carnet/bali/sejours-vacances-voyages.htm)

Les offrandes, surmontées de gerbes de graminées, se renouvellent chaque jour sur les autels familiaux et c’est un plaisir de voir, au petit matin, les femmes les déposer devant leur demeure. 
En réalité, c’est tout le long du jour que vous verrez passer femmes et jeunes filles qui vont déposer, au temple ou à l'autel voisin, les offrandes qu'elles ont confectionnées. Il s'agit le plus souvent d'une petite coupe tressée en feuille de palmier, garnie de deux tiges de bambou, de quelques grains de riz et ornée d'une orchidée ou d'un hibiscus. Mais dès que s'annonce une cérémonie, on les revoit, en habits de fête, porter sur leur tête d'immenses pyramides de fruits et de fleurs de diverses couleurs. Nécessitant des heures et des heures de travail, ces admirables trésors, qui relèvent d'un art hérité de leurs ancêtres, ne vivront que l'espace d'une prière. Mais le temps, pour les Balinais, n’est pas le même que pour nous, puisque leur vie s'inscrit dans un éternel recommencement.

Offrande sur une plage de galets


Des fleurs partout
Le temple, un lieu où descendent les dieux

A Bali, les temples sont innombrables (sûrement plus de 10 000), de toutes sortes et de toutes formes.
Chaque village en compte au moins trois: 
- le temple des cérémonies officielles (le Pura Desa),
- le temple du culte des ancêtres (le Pura Puseh), 
- et le temple réservé au culte des morts et des âmes en cours de purification (le Pura Dalem).
Et aux sanctuaires importants des villages il faut ajouter ceux des familles, des rizières, des cimetières, des sources, des marchés, des grottes, des plages ou ceux en bordure de mer. Ils se ressemblent tous et deviner l'âge des temples est impossible car l'art balinais se nourrit sans cesse des formes traditionnelles. De plus, les tremblements de terre, le climat, le matériau (un grès friable), obligent les maçons à les reconstruire et imposent aux sculpteurs de refaire sans cesse leurs personnages et leurs faces de pierre, leurs oiseaux, leurs serpents.

Bas-relief d'un temple de maison particulière
Le temple, où descendent les dieux, est séparé du monde profane. On y pénètre par une haute porte fendue pour accéder à trois cours.
Dans la première, où avaient lieu les combats de coqs (voir le reportage combats de coqs) on y trouve des pavillons à toit de chaume qui servent à la préparation des offrandes, de salle de réunion et d'estrade d'orchestre. On y rencontre aussi quelques arbres, souvent des frangipaniers et toujours un immense banian (arbre sacré de type ficus géant).
Passée la seconde cour, on aborde la dernière, gardée par des statues, où se trouve le sanctuaire proprement dit. Nul ne peut y pénétrer s'il ne porte la ceinture sacrée (que l'on peut louer sur place) car c'est là que, quittant les sommets des volcans où ils résident, descendent les dieux pour assister aux festivités qui se déroulent en leur honneur (à cet effet on leur réserve des sièges de pierre).
Dans ce sanctuaire se dressent aussi les meru, aux tours de bois richement sculptées et aux toits de chaume superposés, dont le nombre, toujours impair, varie selon l’importance du dieu, le maximum étant onze étages.

Deux sites Internet à visiter si les temples de Bali vous intéressent. Je me suis imspiré de ces deux sources :
http://dp.mariottini.free.fr/carnets/carnet/bali/sejours-vacances-voyages.htm
http://www.selamatpagibali.com/voyage-a-Bali/art-et-culture/temples-de-bali/
Et maintenant, quelques uns de mes temples préférés ...


Le Pura Ulun Daru


Construit au XVIIe siècle, ce temple se tient, tel une caravelle, sur les rives bordées de nénuphars du lac Bratan, situe à 1 000 m d’altitude et dont les eaux sont réputées saintes. Le lac Bratan s’est créé sur un ancien cratère volcanique qui s’est progressivement rempli d’eau au fil des ans. On peut s’y balader avec une barque pour admirer les paysages environnants, mais c'est surtout pour se recueillir que les balinais viennent dans ce lieu consacré à la déesse des eaux, Dewi Tanu.
Son architecture intègre un style bouddhiste avec son stupa hindouiste et son emblématique Méru à onze toit. Le temple est considéré comme le plus beau de toute l’île de Bali.

Le Pura Luhur Ulu Watu

Le Temple Pura Luhur Ulu Watu se situe à Uluwatu, au sud de la Péninsule de Bukit. C’est un Temple hindou dédié aux esprits de la mer et construit au sommet d’une falaise qui offre une vue à couper le souffle. C’est certainement l’un des plus beaux temples de Bali, voire le plus beau surtout au coucher du soleil. Il est tout proche du plus grand spot de surf de Bali qui porte le même nom, mais les surfeurs ayant d'autres points d'intérêts que les temples, il reste relativement peu fréquenté par les touristes, ce qui lui donne une authenticité qui manque au Pura Ulun Dalu. Il n'en demeure pas moins l'un des temples favoris des balinais. Pour visiter ce temple à la fois directionnel et temple de la mer, la sarong est obligatoire.
Attention aux singes (macaques) qui habitent dans le temple ; ils sont loin d’être gentils, surtout ne vous en approchez pas, et gardez dans vos poches vos lunettes de soleil, barrettes à cheveux… enfin tout !

Et puis il y a Ubud ...

Ubud, capitale culturelle de Bali qui concentre tout ce qui fait la magie de cette île, du point de vue de l'art, des traditions et de la religion hindoue.
A suivre ...

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