La France, c’est aussi la Culture. C’est quand je retourne à l’étranger que je m’en aperçois
D’abord la culture que nous ne voyons plus, car elle fait
partie de notre héritage public, de notre patrimoine inconscient : nos villes. Paris bien sûr,
mais tant d’autres, avec leurs petites rues millénaires et leurs impressionnants boulevards,avec leurs vieilles placettes arborées où l’on boit un verre, ou les espaces verts réaménagés pour le jeu des enfants. Et puis tous ces bâtiments splendides (hôtels particuliers, maisons de pierre, théâtres …) qui témoignent de notre histoire.
Et que dire de nos merveilleux petits villages du Lot, du Queyras, …,
de partout.
C’est frappant chaque fois que je remets les pieds en
Nouvelle Zélande.
Ici, à la différence de notre vieille Europe, et de ses formidables cités (Paris, Vienne, Venise, Florence, Prague, Moscou, Saint Petersburg, Budapest, Londres, etc.) l’histoire se résume à 150 ans. Les villes ne sont que
de vastes supermarchés, très modernes, incroyablement propres, sans tags ni
bas-quartiers, mais sans âme. Pratiquement aucune vieille bâtisse. Quant aux
villages, il n’y en a pas, du moins au sens où nous l’entendons. L’habitat est
très dispersé. Pas de cœur de village, pas de place, pas de marché. Cette
absence de traces visuelles d’une histoire a certainement des conséquences sur
la vie des habitants, pour qui moderne et propre devient synonyme de beau. Du
beau que l’on voit donc partout et qui n’incite pas à la recherche d’autres
formes de beau. A part quelques très rares exceptions, on ne trouve pas
grand-chose à admirer : même les musées d’art moderne se comptent sur une
main pour tout le pays. Très peu de galeries, de bibliothèques, de théâtres, de
conservatoires de musique.
Pour illustrer mon propos, voici un exemple. La petite ville
de Céret dans les Pyrénées Orientales avec sas 7500 habitants.
Ici, vous trouvez un musée d’art moderne bien supérieur par la richesse de ses collections, à celui d’Auckland avec des Picasso, Soutine, Magritte, etc. et des expositions temporelles toujours aussi magnifiques.
Dans les petites rues ou sous les grands platanes de la place, que Soutine a peints avec tant de génie, vous trouverez des ateliers, des galeries d’exposition de tableaux, de sculptures, de poteries, et de vraies librairies.
Et que dire des cinq étages de sa magnifique médiathèque ...
... qui surclasse celle de la plus grande ville de Nouvelle Zélande (1,5 millions d’habitants) par le nombre et la variété des ouvrages, par la qualité de présentation des collections, par l’organisation et la décoration régulièrement réactualisée. A Auckland, la plus grande librairie de la ville fait à peine un dixième de la librairie Sauramps de Montpellier, ou du Furet du Nord de Lille, ou de Arthaud à Grenoble, et vend autant de peluches et jouets, papeterie, et cartes postales que de livres.
Et puis la culture c’est aussi dans la rue que ça se passe.
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