Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

lundi 5 octobre 2015

De retour sur Sabay Dii depuis une semaine

Me revoilà à Opua, dans la Baie des Iles, sur mon brave Sabay Dii.
Eh oui ! L'été français est fini. Place à l'été austral ... mais qui n'est pas encore tout-à-fait arrivé ici, et c'est un euphémisme, car, pour le moment, c'est le printemps de Nouvelle-Zélande. Traduisez : un temps froid et très humide.
Mon horizon du matin
Il y a bien quelques autres bateaux au mouillage mais je suis le seul qui habite en mer.
Mon point de repère si je perdais le nord
Avec un peu de chance, aujourd'hui, il devrait faire beau (vers 10 heures du matin)
Je dors tout habillé sous la couette et un duvet en guise de couvre-lit, car dans la nuit, la température descend en-dessous de 5°C, dehors évidemment, mais aussi dedans, vu que Sabay Dii est un bateau "tropical", c'est-à-dire qu'il n'est ni isolé thermiquement, ni équipé d'un chauffage. Mais ça me va bien. D'abord parce que je n'ai jamais été habitué au luxe, et puis je pense qu'il y en a qui dorment dans des cartons, par grand froid, dans nos rues de pays dits"civilisés". Alors que moi, j'ai la chance d'avoir un lit confortable, le bonheur de pouvoir faire ce que je veux, où il me plait, sans jamais risquer de manquer du nécessaire. Bref je vis dans le luxe, mais un luxe de basse température.
Dans la journée, il peut faire bon, jusqu'à 15°C si le soleil est de la partie, mais il faut quand même tabler sur une moyenne d'une dépression par semaine, dans cette région du globe. A ce titre, la semaine dernière a été exceptionnelle, puisque j'ai eu droit à trois jours de grand beau temps pour mon arrivée, suivies d'une journée maussade et de trois jours de grand vent et pluie intense, pendant lesquels je suis resté à bord, bien calfeutré, à me faire des boissons chaudes toutes les deux heures, et à me réchauffer en briquant l'intérieur.
Car il ne faudrait pas l'oublier, je suis ici avec une mission prioritaire : réarmer mon bateau, c'est-à-dire le remettre en état de naviguer. Il faut donc que je refasse le travail inverse de celui que j'avais fait avant de quitter Sabay Dii pour venir en France, avec de sucroit un gros travail de nettoyage, car dans ces contrées, pendant une longue absence, les bateaux se recouvrent de moisissures à l'intérieur, et d'algues et de coquillages, sur la coque.
Pour ce qui est du nettoyage intérieur, il me faut lessiver toutes les surfaces, c'est-à-dire toutes les cloisons, le sol et le plafond, et tout le mobilier, sans oublier l'intérieur des placards et des coffres. De quoi occuper au minimum trois grosses journées, si l'on ne fait rien d'autre. Mais je dois tenir compte des contraintes météorologiques, et puis je préfère varier les plaisirs, en alternant quand je le peux, du bricolage, de la cuisine, de l'informatique, de la couture, etc., bref en faisant un peu de tout ce qui est à faire après une longue absence à bord.
Pour ce qui est du nettoyage de la coque, rendez-vous est pris pour une mise au sec du bateau le 15 octobre. Je table sur cinq jours de carénage ; cela devrait me permettre de remettre à neuf la coque, les appendices (quilles et gouvernail), et l'hélice du moteur. Avec un antifouling tout neuf, Sabay Dii devrait pouvoir attendre 2018, vu que je passe le double de la dose prescrite de peinture de protection.
Au bout d'une semaine, le bilan est donc le suivant :
  • à l'extérieur : toutes les protections d'hivernages ont été retirées, le matériel de sécurité est en place, l'annexe remontée est à la disposition pour rejoindre la côte. Du côté gréement, la trinquette est à poste, tous les cordages sont en place. La grand-voile n'a pas pu être installée car il faut une journée sans vent et peu de courant pour que le bateau puisse s'aligner librement dans l'axe du vent. Quant au génois, j'attends de recevoir celui que j'ai commandé pour remplacer ma vieille voile Delta qui n'a pas résisté aux ultra-violets. J'ai aussi fait une réparation sur mon régulateur d'allure que je remettais toujours à plus tard.
  • à l'intérieur, plus de la moitié du bateau est "nickel". Il me reste à lessiver la cabine arrière mais elle est pour le moment occupée par du matériel qui devrait prochainement rejoindre le pont. J'ai du faire le plombier, en débouchant toutes les prises et évacuations d'eau qui étaient encombrées par des algues et micro-organismes, et démonter et changer tous les joints du système de wc marin. A part ça, que des petits travaux (faire la lessive des housses de coussins, nettoyer à fond, le frigo, le jour et la cuisinière, recharger tous les instruments de navigation portatifs (vhf, GPS, talkie-walkie), mettre à jours les programmes informatiques et faire des sauvegardes des données, régler tous les freins d'ouverture des hublots, etc., etc.).
Tout cela m'a quand même laissé le temps d'aller une demie journée au salon nautique d'Auckland, le jour de mon arrivée. Soit dit en passant, ce n'est qu'une mini exposition de matériel d'équipement, comparé à ce que l'on peut voir au Salon Nautique de Paris, où aux salons à flot de La Rochelle ou d'ailleurs. Presque pas de bateaux exposés, mais chapeau bas aux constructeurs français qui sont venus en force, alors que ni les Australiens, ni les Américains, ni même les Kiwis n'ont été fichus de présenter un seul de leurs voiliers. C'était donc la ruée des visiteurs vers le nautisme made in France qui fait un malheur ici, comme partout ailleurs dans le monde. Cocorico. Et le concessionnaire Dufour m'a même fait la confidence qu'il espérait bien présente l'an prochain un ... RM ! Oui, vous avez bien lu !
Que des voiliers français. Au premier plan un Dufour (et l'an prochain probablement un RM)
Comme vous pouvez le constater le néo-zélandais fait plus de bateau à moteur que de voile
 Quelques heures après avoir débarqué" de l'avion à Auckland, j'avais déjà acheté une voiture (une vieille caisse de 1996 avec 180000 km au compteur) car j'ai l'intention d'aller explorer l'île sud qui a le gros inconvénient de n'offrir que de très rares abris aux navigateurs. Ce sera donc en consommant de l'essence et non grâce au vent que j'irai découvrir les paysages les plus envoûtants de Nouvelle-Zélande.
Un CRV Honda. Voila à quoi ressemble mon carrosse.
Ajoutez à tout cela quelques footings, quelques bons petits plats de céréales comme j'aime me les préparer, et un peu de lecture pour préparer un article sur les liens entre la physique et la sémiotique que je dois publier dans quelques mois, et vous aurez une bonne idée de mon emploi du temps au bout du monde.


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