Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

jeudi 8 janvier 2015

Bonne année 2015

Sabay Dii est resté muet pour la jointure entre 2014 et 2015. Chuttttttt !
Arrivée à Great Barrier accompagné de dauphins
Pourquoi ce silence assourdissant ? Eh bien tout simplement parce qu’il se trouvait à Great Barrier Islands, un archipel de Nouvelle Zélande sans électricité, ni eau courante, ni Internet évidemment, et qui porte bien son nom, car il constitue une barrière psychologique quasiment infranchissable pour les navigateurs néozélandais. Ce n’est pourtant pas le bout du monde : à peine une trentaine de milles d’Auckland, soit une petite journée de navigation dans le Golfe d’Hauraki très protégé.

Mais au-delà de cet archipel, la terre la plus proche, à latitude presque constante, est … le Chili, à 9000 km de là, Avec son fameux « le Cap Horn » ! Bien sûr, on peut trouver des terres plus proches en remontant vers le nord, mais ce n’est quand même pas la porte à côté :
·         1100 milles pour les Fidji
·         1300 milles pour les Tonga
·         1600 milles pour les Iles Cook
·         2200 milles pour Tahiti
Et l’on n’est pas dans un endroit bien calme : une grosse dépression tous les dix jours en moyenne, et les vagues du grand sud qui dépassent allègrement les 6 mètres quand ça commence à chauffer (si l’on peut dire, car cela aurait plutôt tendance à cailler dans ce coin proche des quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants). Autrement dit, les kiwis voileux les plus hardis s’aventurent jusqu’aux îles de Great Barrier, pour profiter de cet archipel extraordinaire à la belle saison (les mois de janvier et février pendant lesquels les dépressions passent plus au sud), mais ne vont pas au-delà, sauf exceptions rarissimes. Et ils regardent ceux qui sont venus ou allés de l’autre côté de la Grande Barrière comme de fabuleux aventuriers.  Et Sabay Dii fait partie de ces bateaux héroïques qui ont bravé le grand Océan Pacifique Sud, et ça me fait bien rigoler. Sacré Sabay Dii !!!
C’est donc à Great Barrier Islands que je me trouvais sur mon beau bateau, au moment des fêtes de fin d’année, et je peux vous dire tout de go que c’est probablement le plus beau bassin de croisière où j'ai jamais mis les quilles (Sabay Dii en a deux, ne l’oublions pas). Un petit paradis aussi bien pour les voileux que pour les randonneurs.
Un premier de l’an seul au bout du monde, mais dans l’un des endroits les plus magiques de la planète. Ni ripaille ni cotillons, mais des levers et des couchers de soleil dans des baies splendides, de l’eau cristalline sous la coque. Et aussi des ruisseaux dévalant jusqu’à la mer en petites cascades sous une végétation exubérante de fougères arborescentes, de palmiers de toutes sortes, de kauris géants et de pins méditerranéens ou alpins. Et plein de jolis petits sentiers parfaitement balisés et entretenus pour vous inviter à randonner à pied dans ces îles presque vierges.
Il est évident que dame Nature, en façonnant cet archipel devait avoir une petite idée en tête (eh oui, toutes les dames ont une tête, c’est presque certain !).
Quelle idée ? Eh bien que l'Homme se déplacerait un jour à la voile. En effet, ce chapelet d’îles  est constellé des coquettes criques à croquer (à répéter dix fois s’il vous plaît, et si vous y arrivez ajoutez « et craquantes » entre coquettes et criques), où l’on peut mouiller en toute sécurité, avec juste ce qu’il faut d’eau, sur des fonds d’excellente tenue pour les ancres. 

Ajoutez à cela du poisson qui ne demande qu'à sauter dans la poêle, des moules et des huîtres en veux-tu en voilà ! Et pour ne rien gâter, cerise sur la bûche de Noël, trois semaines sans un nuage, et de l'eau à 21°C, un record quasi historique ici.
Tout cela pour vous dire que je viens de passer mes fêtes de fin d’années, seul au bout du monde, et donc très très loin de celles et ceux qui me sont chers (elles et ils se rreconnaîtront, mais que cela ne m’empêche pas leur faire un pied-de-nez en affirmant que, nez-en-moins, je viens de vivre trois semaines formidables dans un des plus chouettes coins de notre magnifique planète, qui, soit dit en passant, se moque éperdument des fêtes du calendrier.

Nonobstant,          bonne année à toutes et à tous !

1 commentaire:

  1. Hisseras-tu le pavillon C comme Charlie, sur la gauche de ton mât pour dire que toi et ton beau Sabay Dii, bien qu'aux antipodes des lieux du drame, vous êtes quelque part Charlie ? Une photo ? Bise l'ami.

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