Cap vers le Nord, je remonte la Mer de Cortez
Destination San Evaristo, un minuscule village de pêcheurs,
au pied de la sierra La Giganta,
une montagne impressionnante qui trempe ses racines dans la mer et menace le ciel de ses aiguilles.
Le paysage est devenu brutal, agressif, menaçant.
Les dénivelés sont impressionnants et la moindre rando de quelques heures me casse les pattes
me donne des crampes malgré les 6 à 7 litres d'eau que je bois par jour.
Il fait terriblement chaud (35°C minimum en fin de matinée) et pourtant la mer est froide (18°C).
Tous est sec et brûlé par le soleil, mais les couleurs sont devenus irréelles.
Tous est sec et brûlé par le soleil, mais les couleurs sont devenus irréelles.
Je n'ai jamais vu une mer aussi bleue, ni un ciel de cette couleur, même par jour de mistral.
En quelques heures tout est desséché
C'est donc le coin idéal pour installer un marais salant
On ne sait si l'on est ici dans les marais de l'Ile de Ré, dans le Sud du Maroc avec les palmiers dattiers, ou sur la plage Malgache de Nosi Be, à Madagascar
Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a pas l'impression d'être perdu, et pourtant.
Cette étrange sensation, Steinbeck la formule à merveille :
...............................
Il y a dans le golfe une qualité indéfinissable qui déclenche un mécanisme d’identification, si bien que dans un décor exotique et fantastique on se trouve en train de hocher la tête et de se dire intérieurement : « Oui, je sais. ». Sur le rivage, les colombes sauvages se lamentent dans l’air du soir et on ressent alors un serrement de cœur, une sorte de choc émotif, une nostalgie. Et si l’on suivait le chuchotement de son impulsion, on s’éloignait lentement en direction de la brousse épineuse, en suivant l’appel des colombes. Chercher à se rappeler le golfe est comme chercher à recréer un rêve. Cela n’a rien de sentimental et n’a guère de rapport avec la beauté ou même une attirance consciente. Le fait est qu’on est attiré par le golfe ; nous avons parlé à des hommes riches, propriétaires de bateaux, qui peuvent aller où ils veulent. Ils se retrouvent régulièrement aspirés par le golfe. Depuis que nous sommes rentrés, il y a, quelque part en nous, quelque chose de positif qui nous pousse à y retourner. Si c’était un endroit luxuriant et riche, cette attraction serait compréhensible, mais c’est un endroit violent, hostile et morose. Les montagnes de pierre s’élèvent jusqu’au ciel et il n’y a pas beaucoup d’eau douce. Toutefois, nous savons qu’il nous faut y retourner avant de mourir et nous ne savons pas pourquoi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire