La plus grande ville de Symi est située au Nord-Est de l'île, et s'appelle ... Symi ! (ça s'écrit Σύμη en grec ... pas facile de lire cette langue)
Vous vous rappelez que Sabay Dii était arrivé à l'île de Symi par le Sud-Ouest, à la baie de Panormitis (exactement à l'opposé de la capitale), et que j'étais resté cinq jours dans ce mouillage si paisible.
Comme Symi a la réputation d'une très belle ville, je comptais aller la visiter, mais pas à la voile, car il aurait fallu que je quitte mon charmant mouillage de Panormitis, pour aller amarrer Sabay Dii au quai des bateaux de croisière, en pleine ville, à la vue de tous les touristes qui débarquent quotidiennement des ferries venant de Rhodes mais aussi de Marmaris. Et aucune autre solution, car le mouillage est impossible dans la baie de Symi beaucoup trop profonde. Bref, ça ne me disait rien de quitter mon petit coin tranquille pour l'agitation symiote (et pas simiesque ou simienne). La solution la plus simple était de prendre le bus qui fait quotidiennement la navette entre Panoritis et Symi. En plus ce serait l'occasion de voir l'intérieur des terres.
Je n'étais pas le seul à avoir eu cette idée lumineuse.
Annic et Rolland du bateau voisin Pomme étaient aussi à 7 heures du matin en train de poiroter à l'arrêt de bus du monastère. Quelle surprise !
Nous avons donc fait le voyage ensemble, à l'aller, comme au retour, en gardant notre autonomie pendant toute la journée.
La route est impressionnante.
|
Vue de haut, la baie de Panormitis au loin (on croirait un petit lac).
|
|
Ça monte, ça descend, au milieu de la caillasse. |
De temps en temps on surplombe par un à-pic une crique qui semble minuscule vue de si haut.
|
Ah ! Un gros bateau de croisière. C'est qu'on arrive à Symi-ville.
|
Symi est nichée au fond d'une grande et longue crique.
|
Vue du ciel, la ville paraît immense, mais dans la réalité ...
|
La ville de Symi regroupe la majorité des 2600 habitants de l'île qui vivent
principalement de la pêche, du commerce et du tourisme, mais la population de la ville décuple en haute saison. Il faut donc pouvoir loger 25000 personnes en été, mais cela ne pose aucun problème.
En effet, grâce à la construction de bateaux et à la pèche
aux éponges, Symi fut l’une des iles les plus prospères du Dodécanèse jusqu’au début
du XXe siècle, et, comme vous allez le voir en photo, il reste de cette époque de nombreuses et grandes maisons de
maitres joliment réhabilitées qui confèrent à la cité une ambiance particulière, mélange de néo
classicisme et de chic cosmopolite.
La cité symiote est adossée à un amphithéâtre naturel qui verrouille une profonde crique. Bien qu'il n'y ait eu ni rivière ni glacier, tout ici fait penser à un fjord, lorsqu'on découvre Symi depuis la route. Mais la couleur de l'eau, le type d'habitat, et l'aridité des environs nous rappellent qu'on est en Méditerranée.
|
Symi vue depuis le Sud, en arrivant de Panormitis.
|
Le port de Symi |
La rive Nord de Symi |
Comme le bus est parti à 7 h du matin de Panormitis, et qu'il faut presqu'une heure pour venir à Symi, on est sûr d'être tranquille, avant l'arrivée des touristes. Et effectivement, je vais pouvoir déambuler tranquillement dans des rues désertes, mais où tout est prêt pour accueillir les visiteurs.
Vu le nombre de "tabernas", on attend apparemment pas mal de monde. Malheureusement, comme à Rhodes ou dans toutes les îles touristiques de Grèce, c'est le même spectacle désolant de coquillages, coraux, étoiles de mer, mâchoires de requins,...récoltés essentiellement par les pilleurs sévissant en Indonésie et aux Philippines, qui sont exhibés ici et mis à la vente, au mépris flagrant de la réglementation internationale.
et puis au hasard de ma promenade, deux touristes d'un type un peu spécial ...
|
Ah ! Mais je vous connais ... vous ne seriez pas mouillé à Panormitis, par le plus grand des hasards ?
|
Alors que les touristes arrivaient au rythme de la navette du paquebot, j'ai attaqué la rue-escalier menant au chorio.
|
Une belle grimpette qui doit faire de jolis mollets aux habitants de la partie haute de Symi. |
|
Peintures impeccables, propreté exemplaire.
|
|
Et toujours ce soucis du détail de décoration.
|
|
A Symi, tout est couleur. Les ocres le disputent à la terracota ou aux mauves pastel. On raconte qu'il y a quelques décennies, ce serait un riche industriel de la peinture qui aurait offert les couleurs pour égayer sa ville.
|
|
Et je ne parle pas du bleu, des bleus, du ciel de la mer bien sûr, mais aussi les bleus des portes.
|
Vous l'aurez certainement remarqué, les grandes demeures de cette ville font plus penser à l'Italie qu'à la Grèce. C'est normal, car Symi fut annexée par les Italiens en 1912, à l'apogée du l'activité économique de l'île. Elle comptait alors quelques 30000 habitants et était la
capitale du Dodécanèse jusqu'au moment où les Italiens décidèrent que
Rhodes prendrait sa place. L'île ne verra son rattachement à la Grèce qu'en
1948.
Ajourd'hui encore, de nombreuses maisons restent à restaurer. Mais en
suivant des règles strictes, car cette petite ville de type néoclassique
italien du XIXe siècle est avec Hydra l’une des seules iles en Grèce où
l’architecture est contrôlée et protégée pour que Symi conserve une
harmonie et une beauté authentique.
Tout en haut du village il reste aussi quelques moulins à vent dont certains ont été réhabilités et sont aujourd'hui habités, et quelques vestiges d'un château des Chevaliers de Saint-Jean construit sur l'emplacement d'une antique acropole, comme presque toujours dans les îles du Dodécanèse.
Tout ceci est à l'état de ruine, mais le promeneur courageux qui arrive là-haut pas trop exténué a le privilège d'une vue somptueuse sur Symi qu'il est sûr de ne pas avoir à partager avec les touristes débarqués une ou deux heures seulement de leur paquebot.
|
Tout en bas, la navette ramène les touristes à bord du paquebot. |
|
Ce paquebot est bien joli,... |
|
mais quand on naviguait à la voile on savait prendre son temps. |
|
Et en ce qui concerne le '' savoir prendre son temps à la voile'', tu es un expert de haut vol ! 😂
RépondreSupprimerToujours bien de te lire...
Ah Jef ! Je perçois une pointe d'humour dans ton propos. Effectivement, même quand je vais lentement à la voile pour me promener avec Sabay Dii, dès que je vois un bateau de sa taille dans la zone, je me mets à régler les voiles aux petits oignons et je regarde le plan d'eau à la recherche d'une éventuelle bascule, pour mettre celui qui est devenu un concurrent virtuel "dans le vent". Eh oui ! 40 ans de régate (dont quelques saisons avec ton Class 8 Rexande), ça laisse des traces indélébiles et parfois un peu débiles aussi. peut-être. Mais en tout cas, je m'éclate et ne néglige pas l'idée qu'un jour, si j'arrive à finir mon périple, je me remette à la régate. Prépare toi, au cas où.
RépondreSupprimerMon Azuli t'attend avec impatience pour profiter de ton savoir faire en matière de régate... Je n'oublie pas que j'ai vu plus souvent qu'à mon tour ton tableau arrière en tournant autour des bouées !
RépondreSupprimerJe ne fais plus de régate mais j'ai le même réflexe que toi dès que je vois une voile à l'horizon ! 😉