Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mercredi 3 janvier 2018

Phuket, capitale du tourisme nautique de masse

Quand je dis que je navigue en ce moment dans le Sud de  la Thaïlande, du côté de Phuket, ça fait rêver. On imagine probablement des plages désertes de sable blanc, avec des cocotiers, de l'eau turquoise, et plein de poissons multicolores venant à la rencontre des baigneurs, par simple curiosité.
Eh bien on a tout faux. Ici, ce n'est ni la Polynésie, ni les Fidji, ni la Nouvelle Calédonie !
N'allez pas en conclure hâtivement que tout est affreux, bien au contraire. Mais en Thaïlande, le tourisme a atteint des proportions terrifiantes qui font que tout est surpeuplé, agité, bruyant, stressant et pollué. Toute vie sauvage a fui la zone pour se réfugier loin, très loin, au calme.
Jugez vous même, avec ces quelques images prises cette semaine à Ao Chalong (l'embarcadère de Phuket) et dans les îlots proches (une vingtaine de kilomètres).

Voici Ao Chalong, à 9 heures du mat ... D'abord la plage, ou ce qu'il en reste, car elle est occupée, non pas par des  baigneurs mais par les vedettes qui vont transporter les baigneurs sur les  îles voisines, dont les plages seront alors, à leur tour, occupées par les vedettes attendant les baigneurs pour les reconduire à Ao Chalong. Une véritable histoire de fous qui fait que là où sont les baigneurs, la place est occupée par des bateaux.
Dès le matin, devant les hôtels, c'est le briefing, car ici, il est quasiment impossible de trouver un petit transporteur local pour vous amener sur une île tranquille. Non ! Tout a été industrialisé, et les séjours en hôtels sont couplés à des sorties collectives. Du coup, vous allez en mer avec vos voisins de palier.
Tout a été prévu et des milliers de gilets de sauvetage sont stockés dans les rues.
Les touristes sont conduits à la plage, mais pas tous en même temps car ce serait l'anarchie. Chaque prestataire arrive à l'heure pile pour remplir son bateau, et laisser la place à son confrère arrivant avec son troupeau.




Ça c'est pour les baigneurs, de loin les plus nombreux, mais vous avez peut-être opté pur une sortie à la voile ou une initiation à la plongée. Eh bien la même stratégie sophistiquée est appliquée. Une noria de minibus va vous déposer avec votre groupe au bout de la jetée.
Là vous partirez soit tout droit pour rejoindre l'embarcadère où arrivent avec une précision métronomique les bateaux chargés de bouteilles d'air comprimé,

















soit à droite pour descendre aux pontons où des dizaines de catamarans attendent leur cargaison humaine (parfois plus de 80 personnes sur ceux de 60 pieds) avec repas servi en mer et sono à fond jusqu'au retour à la tombée de la nuit sur des voiliers clignotant comme des boîtes de nuit

Le basin des "petits" catamarans
Et tout cela est réglé comme du papier à musique pour que les centaines de bateaux qui partent et reviennent presqu'en même temps ne se télescopent pas en entrant dans le port, et pour que la marée humaine puisse s'écouler avec fluidité entre l'embarcadère et les innombrables hôtels de l'île.
Et tout cela n'est que la partie émergée de l'iceberg, car derrière les prestations évidentes aux touristes, se cache une logistique fantastique pour approvisionner, entretenir, nettoyer les centaines de bateaux, voiliers, vedettes, pour préparer les milliers de repas qui seront consommés quotidiennement sur les plages ou sur les bateaux, pour récupérer les déchets, ... et cela 7 jours par semaine et 365 jours par an, car à Phuket, on ne connait pas le mot "vacance".
Bien évidemment, les minuscules plages des îlots voisins comme les îles Ko Khai situées à 20 km de Phuket que j'ai frôlées cette semaine sont à l'unisson de ce vacarme perpétuel.
Ko Khai Nok
Quant aux lieux de plongée, il y a longtemps qu'ils ont été désertés par la faune. Il faudra donc se contenter de regarder des coraux recouverts de vase à travers une eau glauque, car malheureusement, le détroit de Malacca est l'une des zones de dépôt vaseux les pires de la planète.
Alors, me direz-vous, qu'est ce que je fiche dans un coin pareil ?
Eh bien je profite de la chance d'avoir mon propre bateau pour aller là où les autres ne vont pas.
Ainsi, je suis peinard, je vois de belles choses et des gens vivant hors de ce monstrueux maelstrom, dans une approche respectueuse du milieu naturel et des autochtones.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire