Acheter un voilier neuf
n'est pas une mince affaire, et l'entretenir n'est pas plus simple.
Il faut choisir le matériel qui prendra place à l'intérieur du
bateau comme sur le pont. Ca va des voiles à la vaisselle en passant
par l'électronique de navigation, le matériel de sécurité,
d’amarrage, etc.
Pour faire les bons
choix, on dispose des revues (tests, publicités, ...), de l'avis des
autres navigateurs (amis et/ou forum) et des conseils des
professionnels. Mais tout cela n'empêche pas qu'il faut avant tout
avoir une idée précise de son projet de navigation et une solide
expérience pratique. Sans cela on ne comprendra rien des
informations glanées de ci de là.
En ce qui concerne Sabay
Dii, avec cinq ans de recul, j'avoue modestement que, à quelques
détails près, le bilan relatif à la pertinence des choix de
matériel est très positif. Mon bateau m'aura donné pleine
satisfaction, et si c'était à refaire, pour un programme identique,
il y aurait très peu de changements. Bien sûr, pour un programme
différent, les choix seraient différents eux aussi (mais je vous en
reparlerai une autre fois).
Je pourrais faire ici un
inventaire argumenté de tous mes choix de matériel pour un "tour
du monde à la voile en équipage très réduit et par les
tropiques", mais je préfère rendre un hommage appuyé à ces
professionnels à qui je me suis adressé, soit au début pour faire
construire et aménager mon bateau, soit ensuite pour me dépanner ou
pour me trouver des équipements complémentaires.
Pour la construction
du voilier et son équipement d'origine
- Le chantier Fora Marine (http://www.rm-yachts.com/)
Le bateau est un RM 1200
en version biquille, voilier de très bonne réputation, construit en
contreplaqué-époxy par le chantier Fora Marine de La Rochelle.
C’est un bateau de très petite série, mais malgré le faible
nombre d'exemplaires construits (une soixantaine), il est connu de
tous les croisiéristes au long-court français, voire européens.
Cette aura est due aussi bien au sérieux de sa fabrication et à ses
qualités marines qu'à la politique de relation publique menée
activement par le chantier qui fait que tous les modèles du
constructeur sont testés dans des revues et dans des salons à flot,
et souvent primés.
Mais, pour moi, l'un des
grands mérites du chantier Fora réside dans la possibilité d'un
dialogue direct entre le constructeur et l'acheteur potentiel, pour
voir comment faire concilier le programme de navigation avec les
options d'aménagement du futur bateau. Ces options sont très
nombreuses et peuvent affoler quand on fait l’addition par rapport
au prix initial du bateau « nu » (mais je vous reparlerai
« gros sous » une autre fois, dans un message intitulé
« A combien revient un voilier de grande croisière de 12
mètres »), mais ce dialogue permet aussi de faire des
économies substantielles lorsqu’on a bien compris en quoi consiste
l’option et comment la réaliser soi-même, si elle s’avère
vraiment nécessaire.
La
deuxième qualité du chantier Fora Marine pourrait être résumée
un peu rapidement et abusivement à une personne, son Responsable
« service client », Michel VIGNAUD pour ne pas le nommer
(mais ce serait oublier toutes les personnes avec qui il travaille).
Chaque fois que j’ai eu des interrogations sur le fonctionnement de
certains éléments du bateau, sur la nature des matériaux à
travailler, sur la stratégie à employer pour réparer une pièce
cassée ou défectueuse, il a répondu immédiatement et toujours
aussi pertinemment par courrier électronique à mes interrogations,
n’hésitant pas à me faire des dessins pour m’expliciter une
procédure ou une astuce. Et quand il s’est agi de pièces à me
faire parvenir à l’autre bout de la planète, tout a semblé
tellement facile que j’avais l’impression déconcertante que les
problèmes de transports, douanes, etc. étaient une illusion.
En
un mot : MERCI !
- La voilerie Delta Voiles (http://www.deltavoiles.com/)
Le
RM 1200 est vendu sans voiles. Il fallait donc que, bien avant de
recevoir mon bateau, je trouve un maître-voilier acceptant de me
faire des voiles à l’unité, ce qui veut dire, partir d’une
feuille blanche et connaissant les dimensions du mât, de la bôme,
etc. , faire des voiles qui conviendront au bateau comme au
navigateur. Et des types de navigateurs, il y en a beaucoup.
Je
me suis adressé pour cela à la voilerie Delta Voile de
Maugio-Carnon dont le « boss » n’est autre que Bernard
Mallaret, aussi bien connu pour ses voiles que pour son palmarès
affolant de régatier. Et j’ai bien fait car, en deux entretiens
passionnants, le designer-régatier m’a permis de définir
exactement mes besoins et mes envies de voile (coupes, matériaux) et
même mes futures façons de naviguer, notamment au portant. Mais
ce n’est pas tout. Après m’avoir fait livrer mes voiles à La
Rochelle d’où je devais ramener le voilier pour Port-Camargue, il
est venu en personne à mon arrivée pour voir mes (ses) voiles qui
tombaient d’ailleurs parfaitement sur le mât, pour me demander mes
impressions et voir s’il n’y aurait pas quelques retouches de
détail (comme par exemple sur le lazzy-bag). C’était aussi
l’occasion de me donner quelques conseils de réglages et quelques
astuces de pro.
Depuis
ces temps lointains, le dialogue n’a jamais été interrompu, et à
chaque retour en France, Bernard Mallaret me reçoit avec courtoisie
et décontraction, me posant des questions sur mes (ses) voiles, me
demandant des photos, et me donnant tout ce qui pourrait m’être
utile pour prolonger la vie de ma garde-robes sous les dures
conditions de la navigation tropicale.
En
un mot : MERCI !
- Accastilage-Diffusion, Big Ship et Uship de la zone des Minimes à La Rochelle
Comme
tous les voiliers ou presque, le RM 1200 est vendu sans équipements
de sécurité (gilets de sauvetage, radeau de survie, ancres et
lignes de mouillage, etc.) sans éléments de confort et de vie à
bord (vaisselle, accessoires divers) et aussi sans électronique de
navigation. Il a donc fallu que je fasse l’inventaire de mes futurs
besoins et grâce aux catalogues des shipchandlers, que je passe
commande, ce que j’ai fait en m’adressant aux trois principaux
magasins de la zone d’activité des Minimes, Accastilage-Diffusion,
Big Ship et Uship , situés tous trois à deux pas de là où
se trouvait amarré mon beau Sabay Dii tout neuf, mais aussi tout
vide.
Les
trois ont répondu parfaitement à mon attente en me faisant toutes
les facilités que je pouvais espérer (remises importantes, stockage
du matériel, remplacement sans frais de matériel commandé par du
plus récent ou plus performant).
Une
mention spéciale néanmoins pour Thierry CAZAUX, le patron
d’Accastillage-Diffusion et coureur solitaire de surcroit, qui a
pris en charge la supervision de l’installation de toute
l’électronique de bord. Un drôle de challenge étant donné que
c’était moi qui avais choisi les appareils et qu’il fallait
réaliser l’organisation conceptuelle du réseau et sa réalisation
matérielle. Toujours disponible, n’hésitant pas à venir à bord
pour voir comment le travail du technicien était fait, il s’est
totalement impliqué dans mon projet personnel de navigateur.
En
un mot : MERCI !
- Jean-Claude LAPARRE et Marc ROGER
J’ai
la chance d’avoir parmi mes amis voileux un certain Jean-Claude qui
m’avait dit : le jour où tu as besoin de matériel de chez
Plastimo, dis le moi. Au moment de choisir mes équipements, je suis
donc allé récupérer un catalogue Navimo-Plastimo et ai découvert
plein de produits extrêmement intéressants, dont certains que je
n’avais jamais vus ailleurs, par exemple un transpondeur, appareil
formidable qui permet de retrouver très rapidement des personnes à
la dérive dans un radeau de survie. J’ai fait une très longue
liste (tous mes cordages, pare-battages, vêtements de navigation,
instruments portables, etc.) et l’ai donnée à Jean-Claude, qui
l’a transmise à son ami Roger, et quelques jours plus tard, je
recevais un devis avec des tarifs particulièrement intéressants.
Non seulement, Jean-Claude s’est occupé du suivi des commandes
alors que j’étais à l’époque à Mayotte, mais il a tout
récupéré, stocké, bichonné, jusqu’à sa venue à La Rochelle,
pour m’aider à tout installer. Et tout ce matériel Plastimo, sans
aucune exception, est toujours au bateau en parfait état de marche.
En
un mot : MERCI !
Pour la fourniture
d’équipements complémentaires ou le service après-vente
- Accastilage-Diffusion de Canet en Roussillon (insérer un lien)
Toujours attentifs à mes courriers électroniques, les vendeurs de ce magasin du Roussillon m’ont drôlement facilité la vie à de nombreuses occasions, en assurant le service après-vente d’équipements achetés à La Rochelle, en me préparant des commandes d’équipements complémentaires et en me fournissant tous les documents de vente détaxée, alors que j’étais à plusieurs milliers de kilomètres.
En
un mot : MERCI !
- Fred-Marine à Pointe-à-Pitre
Situé
dans la zone technique du port de plaisance de Pointe-à-Pitre, c’est
le chantier-magasin de référence de la Guadeloupe. Fred, le patron
fut d’une serviabilité extraordinaire pendant tout le mois où je
refis le carénage et le reconditionnement de mes quilles, en
2010-2011. Me prêtant des outils, venant me donner des conseils, il
fut une aide précieuse et désintéressée pendant tous mes travaux.
En
un mot : MERCI !
- Nautisport à Papeete
Il
y a des magasins de vente de matériel nautique où l’on sent qu’on
a affaire à des vendeurs, et il y en a d’autres où l’on a
l’impression de parler à un type qui navigue, qui aime la voile,
qui comprend parfaitement ce dont vous causez car il en a
l’expérience. C’est l’impression que j’ai eu en m’adressant
pour la première fois à Arnaud, le superviseur de Nautisport de
Papeete. Normal, il navigue, passe du temps sur son voilier, a une
expérience de technicien en électronique marine, etc. Bref, il sait
de quoi il parle quand il s’agit de matériel nautique. Et cette
impression n’a fait que se confirmer pendant toute l’année
passée à Tahiti. Un vrai plaisir d’aller faire ses courses chez
des gens comme ça.
En
un mot : MERCI !
- Chantier YES de Port-Camargue (http://www.bigship.com/reseau/mediterranee-1/port-camargue)
Et
pour finir mon hommage à mes fournisseurs, j’aurai une très
profonde et affectueuse reconnaissance à exprimer à toute l’équipe
du Chantier YES et à son patron Patrick TROLARD pour leur aide
continuelle depuis cinq ans déjà. Une mention spéciale à
Caroline, mon souffre-douleur, qui avec sa patience inébranlable et
sa ténacité hors-pair aura résolu toutes les tracasseries que je
lui aurai réservées, avec du matériel impossible à faire réparer,
des pièces introuvables à chercher, des références obsolètes à
retrouver, des commandes erronées à renvoyer, et cela pendant déjà
5 ans. Quand on a la chance d’avoir des gens comme ça, sûr qu’on
ne peut les oublier, même lorsque tout va bien, à l’autre bout de
la Terre.
En
un mot : MERCI !
Merci
à tous, C’est aussi grâce à vous que mon voyage est si beau !
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