Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mercredi 4 juin 2014

Coco, coco, coco !

Les paumotu (habitants des Tuamotu) disposent de deux ressources naturelles :
  • des réserves halieutiques exceptionnelles qui leur permettent non seulement de se nourrir mais aussi de fournir Tahiti en poissons, crustacé et coquillages,
  • et la noix de coco, ou plutôt le cocotier qui donne des noix de coco, mais aussi quelques produits dérivés plus ou moins marginaux aujourd'hui. Et c'est grâce essentiellement au coprah (chair séchée de la noix de coco) que les paumotu s'en sortent économiquement, car ce fameux coprah est à la base de nombreux produits cosmétiques et rapportent gros à ceux qui ont la chance d'avoir des cocotiers.
Mais la noix de coco n'est pas qu'une source d'argent. C'est avant tout une base alimentaire incontournable dans tout l'Océan Pacifique, et aux Tuamotu en particulier. Base que nous avons adoptéE sans faire d'effort, loin de là.

Sous les tropiques, à l'époque des alizés, il fait très chaud et le vent souffle en permanence. Pour éviter la déshydratation, il faut boire beaucoup. Pour cela, la noix de coco verte est parfaite car elle est gorgée d'eau légèrement sucrée et pleine de sels minéraux ; bref, on a un liquide idéal pour compenser les efforts physiques. Comme les cocotiers sont partout (bien que leur présence soit due à une introduction de l'espèce au XVIIIe siècle), les cocos fraîches ne manquent pas, et nous ne nous sommes pas privés de leur breuvage sain et délicieux. Il suffisait d'avoir dans le sac une petite hache pour aller décrocher les « outres vertes ».







Huto : c'est l'intérieur d'une noix de coco qui a commencé à germer. Cela ressemble à du polystyrène pour la consistance, et n'a pas spécialement bon goût, mais ajoutée à la farine avant pétrissage, cela donne des pains moelleux et bien gonflés. Un régal qui peut se déguster à mille lieues de la plus proche boulangerie.



















Teave en train de donner une leçon de préparation du coprah.
Quand la noix de coco est bien mûre, sa chair dure peut être rappée pour préparer le fameux lait de coco qui aura été utilisé pour la préparation de nos poissons, riz, coquillages, etc.




















Ah ! J'allais oublier de vous parler de ce qu'à Mayotte on appelle le « choux coco ». C'est le cœur du cocotier, tout en haut de l'arbre. Coupé en petit dés, c'est excellent en salade, mais son extraction nécessite de sacrifier un arbre. J'ai choisi ici un petit cocotier de 1,5 m de haut, mal fichu et dans une zone non cultivée évidemment. Miam miam, j'en redemande !

3 commentaires:

  1. Comment peut-on parler de la noix de coco sans parler du monoï ?

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  2. Cet article avait une évidente connotation alimentaire. Et comme je ne me verrais pas boire une lichette de monoi, j'ai laissé de côté le monoï, comme les tapas en fibre de cocotier ou les palmes qui sont utilisées dans la construction et la décoration de l'habitat. Ce sont ces divers aspects de la coco et du cocotier auxquels je faisais allusion en parlant en préambule des produits dérivés plus ou moins marginaux, ce qualificatif étant sans connotation dévalorisante, et figurant ici car j'ai quelques amis qui se passent de monoï, de tapas, etc, mais ne pourraient pas vivre sans l'argent du coprah et sans un bon plat quotidien au lait de coco. Promis que la prochaine fois que je fais un article sur les produits cosmétiques, je parlerai du monoï.

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  3. Une information intéressante sur le coprah qui fait vivre tant de Paumotu (à destination de tes fidèles lecteurs car je ne doute pas que tu le saches déjà): le kilo de coprah "au cul du bateau" si je puis dire, puisqu'il est payé directement par le capitaine de la goélette à son producteur sur le quai même, rapporte 140 francs pacifiques, (environ 1€15) dont 100 francs subventionnés par le "Territoire" pour encourager les habitants à rester vivre sur sur l'atoll. Comme les sacs pèsent 25 kg, c'est environ 30 € par sac qui reviennent à son producteur. L'huile de coco est un peu utilisé pour la fabrication de cosmétiques, mais elle l'est essentiellement dans l'industrie agroalimentaire pour l'alimentation humaine (margarine Végétaline notamment) et animale (sous forme de tourteaux), voire de biocarburant, mais l'huile de coco n'est pas la même chose que l'huile de palme, elle est excellente en friture ! En Tahitien, il y a un nombre incroyable de mots pour décrire les différents stade de maturité de la noix de coco; je n'en ai retenu qu'un facile à prononcer : "moto" qui désigne la chair encore un peu tendre, mais avant qu'elle ne devienne dure (stade où nous, nous la mangeons en France !). Dans la même noix de coco, il peut y avoir 2 stades de maturation suivant que la chair est proche ou pas des "yeux" !

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