Vous allez vous demander si je ne déraille pas. Hier je vous disais que se balader dans Rhodes le lendemain de mon arrivée avait été un supplice, et aujourd'hui je vous dis exactement le contraire. A part que d'un jour sur l'autre, ce fut le jour et la nuit, ou presque. Explications.
Aujourd'hui n'était pas n'importe quel jour. C'était dimanche, et en plus c'était le 1er mai. Le dimanche, chez les grecs, on le passe souvent en famille et à la maison, et le jour de la fête du travail est synonyme de repos. Vous comprendrez dès lors que les grecs étaient sagement chez eux, ou sur leur pas de porte, et que la plupart des commerces de Rhodes étaient fermés.
Vous ajoutez à cela qu'aujourd'hui, il n'y avait pas de bateau de croisière dans le port de Rhodes, et qu'on n'est pas encore à la haute saison ; donc très peu de touristes. Et en plus il faisait froid avec un vent à décorner les bœufs.
Ainsi, toutes les planètes étaient alignées pour que Rhodes fût vide ou presque. Un bonheur pour le promeneur solitaire et agoraphobe que je suis. J'en ai bien profité (8 km parcourus intra-muros) et plein de photos pour vous prouver que je ne vous raconte pas des sornettes.
Mais pour que vous puissiez vous repérer un peu dans ce lot d'images, quelques cartes peuvent être utiles (celles offertes par le Syndicat d'Initiative sont excellentes).
On voit que la ville de Rhodes est à l'extrémité Nord de l'île éponyme. |
La ville de Rhodes a deux façades maritimes très différentes, l'une à l'Ouest, l'autre à l'Est |
Dans cette région de la Méditerranée souffle le Meltem, un vent souvent très fort (force 6 ou 7, et parfois plus, comme ce fut le cas pendant la semaine que j'ai passée ici). Il est orienté Ouest à Nord-Ouest, ce qui signifie que la façade occidentale de Rhodes est exposée au vent et aux vagues, alors que la façade orientale est un peu plus protégée (pas de vagues mais un vent aussi fort en de nombreux endroits, car l'île est peu montagneuse).
Le vent et les vagues sont aussi à l'origine d'un autre phénomène, l'érosion de la côte. C'est pour cette raison que la façade occidentale de la ville de Rhodes est constituée de plages de sable, mais plus souvent de petits galets blancs ou noirs utilisés pour paver les rues ou décorer les devants de portes, alors que de l'autre côté, c'est de la roche bien solide, dans laquelle il est facile d'aménager un port en eau profonde, des quais, etc.
Vous comprenez maintenant aisément pourquoi il y a deux côtés de Rhodes très différents ...
A l'Ouest, Rhodes des plages avec son inévitable cortège de barres d'hôtels, ses boîtes de nuit, ...
Et à l'Est, le port de Rhodes, ou plutôt les ports de Rhodes (depuis l'Antiquité, jusqu'à nos jours).
A gauche (l'Ouest), la plage de Ialysos, en fin d'après-midi, un bel endroit pour observer le coucher du soleil sur la mer
et à droite (l'Est) un patrouilleur de la marine nationale grecque amarré au quai du port de commerce.
Les plages de Rhodes ressemblent à beaucoup d'autres plages du monde vouées au tourisme de masse.
On commence à préparer la saison estivale. |
Çà, c'est un jour sans vent, comme le jour de mon arrivée. |
Mais la plage ça peut aussi être cela quand le Meltem souffle. |
Tout au Nord, c'est Mandraki, le port où je voulais aller amarrer Sabay Dii, mais dont j'ai été refoulé, car il faut avoir réservé très longtemps à l'avance, pour avoir une petit chance d'y trouver de la place. C'est le joli port de Rhodes, avec ses bâtiments administratifs historiques, son grand môle au bout duquel trône la forteresse de Saint Nicolaos, et sur lequel on a conservé trois moulins à vent d'époque.
Le port de Mandraki. Notez sur le bord extérieur du grand môle, trois petits points noirs, les moulins. |
Les moulins de Mandraki |
Le phare de Rhodes perché sur la forteresse de Saint Nicolaos. |
L'entrée de Mandraki avec ses constructions blanches sur le quai de l'Ouest. |
Les deux autres ports ont moins de charmes mais sont beaucoup plus fonctionnels, en tout cas pour ce qui est du commerce et surtout du transport de passagers, car aujourd’hui, Rhodes est l'île grecque favorite des croisiéristes.
Et le port antique, me direz vous.
Eh bien, il n'a rien à voir avec aucun des trois ports actuels, pour plusieurs raisons. D'abord historiques. On ne construisaient pas les ports il y a 25 siècles comme aujourd'hui, car le trafic n'étaient pas le même, les bateaux étaient petits et avec un faible tirant d'eau, et on n'avait pas les moyens mécaniques dont nous disposons aujourd'hui. C'est pour cela que le port antique était petit et s'appuyait sur la ligne de côte de l'époque.
C'est la petite barre bleue qui se situe au niveau de Kolona. Il n'en reste que les pierres d'un quai bien plus bas que nos quais actuels, mais cela devait suffire à l'époque. |
Et dans quelques décennies ou siècles, on parlera peut-être du quatrième port de Rhodes, celui encore plus au Sud où se trouve Sabay Dii. C'est la Rhodos Marina, encore peu fréquentée, mais qui ne peut accueillir que des bateaux de plaisance de taille raisonnable.
Sabay Dii un peu perdu dans une grande marina au trois quarts vide. Mais comme le vent était un peu fou (fore 6 à 8 pendant presque une semaine), c'était le meilleur endroit. |
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Les restes de l'église Sainte-Marie du Bourg (46) |
Le Musée Archéologique (photo prise depuis le toit de l'Auberge d'Angleterre (65)). |
Le Palais des Grands Maîtres |
Notez le sol fait de petits galets soigneusement juxtaposés. |
Le square Argyrokastrou. En face la Bibliothèque de l'Institut d'Archéologie (8), et à droite la poudrière (9). Le Musée folklorique (71) qu'on ne voit pas sur cette photo est à gauche. |
Ce qu'il reste du temple d'Aphrodite (c'est la même chose pour tous les autres monuments gréco-romains).
La porte de l'Arsenal |
C'est en passant sous ce porche qu'on arrive à la rue Orfeos, habituellement très animée. |
La tour de l'horloge et la mosquée de Soliman (26)
Rhodes est une ville EXTRAORDINAIRE !!! Avec des bâtiments historiques magnifiques, une citadelle impressionnante, des rues au sol serti de petits galets blancs, plein de porches arque-boutés sur de vieilles maisons aux façades toujours originales, et une mosaïque de lieux de cultes (églises, mosquées, synagogues) qui témoignent de l'histoire mouvementée de cette cité millénaire.
Conseil aux amateurs éventuels ; venez ici un dimanche 1er mai (le prochain est en 2033), en espérant qu'il fasse froid, et qu'il n'y ait pas de paquebots. Sinon, ce sera beaucoup plus tard !!! Ah ah ah !
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