Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

dimanche 17 avril 2022

Le séjour dans la marina de Kaş

J'avais prévu de ne passer que deux jours à la marina de Kaş, mais au total, ce seront plutôt dix jours de séjour ici. La faute au temps qui règne dans la région en ce moment.

Comme vous le savez, je suis arrivé ici en trombe, à presque 10 nœuds, au vent arrière, à sec de toile et sans moteur. Mon anémomètre indiquait par moment plus de 40 kt, et comme quand on navigue vent arrière, il faut ajouter au vent apparent le vent vitesse du bateau, cela signifie qu'il soufflait par moment un vent de tempête de 50 kt (force 10). Dans de telles conditions, il était impossible d'aller prendre une place parmi les bateaux amarrés aux pontons de la marina. C'est donc au quai de la station de carburant, très long et vide, que j'ai été dirigé. La place étant prévue pour de grosses unités, j'ai pu faire ma manœuvre d’appontement sans problème, après avoir "cassé" la vitesse de Sabay Dii en le plantant face au vent pendant quelques secondes, puis en le laissant dériver par le travers jusqu'à toucher le quai en douceur. La marina avait dépêché deux zodiacs "au cas où", et une poignée de personnes étaient là pour m'aider à amarrer le bateau sans casse. Opération un peu impressionnante mais bien réalisée.

Sabay Dii est encore au quai de la station carburant deux jours après son arrivée mouvementée.

Mais la tempête ne s'est pas arrêtée pour autant à mon arrivée, et Sabay Dii qui offrait l'un de ses flancs au vent, était pressé sur le quai, montant et descendant violemment comme un ludion à chaque vague. Résultats : en quelques minutes, mes housses de pare-battages étaient mortes. L'une de mes défense a même explosé sous la pression, mais j'en avait placé 12 ! Pendant une quinzaine d'heures pendant lesquelles j'ai souffert pour lui, Sabay Dii va se faire malmener.

Les pare-battages n'ont pas aimé le séjour agité sur ce quai.

Les réservoirs extraits
Le lendemain, ma première tâche fut de contacter le service de mécanique de la zone technique pour trouver la raison du dysfonctionnement aléatoire du moteur. Une heure plus tard l'ingénieur venait et diagnostiquait une contamination du gazole. Bactéries, moisissures, ... ? En tout cas, pas de doute, il fallait m'en débarrasser, ce qui fait mal au portefeuille quand on vient d'acheter 150 L au prix actuel. Et ce n'est pas tout, car pour bien faire, il fallait non seulement pomper le carburant des deux réservoirs de 75 L pour les vider, mais il fallait décontaminer les dits réservoirs, et pour cela les extraire du bateau. Une fois de plus, je me suis félicité d'avoir un RM et surtout d'avoir fait moi-même l'aménagement du local technique à l'aide de cloisons sur mesures, mais surtout amovibles, car dans la plupart des autres bateaux, il aurait fallu casser des cloisons structurelles qui, souvent, participent à la rigidité du bateau. Donc ma matinée fut occupée à vider la moitié du local technique (un vrai déménagement) et à essayer de caser tout mon bazar dans le carré et la cuisine (deux jours sans pouvoir accéder à mes réserves, aux casseroles, etc.). Ensuite, il a fallu démonter tout le circuit de gazole (tuyaux, vannes, filtre à décantation qui permet de séparer le gazole de traces d'eau, filtre à gazole, pompe d'amorçage), puis un petit plancher, et ce n'est qu'alors que les réservoirs ont pu être extraits.


Vu l'état général, j'ai accepté la proposition des mécanos de faire un nettoyage à fond des réservoirs et de changer tout le reste. Heureusement j'avais des filtres de rechange ! Les mécanos travaillant vite et bien (et pour trois fois moins cher qu'en France), tout le circuit était remonté une journée plus tard, et je refaisais un plein de 150 L pour tester le fonctionnement du moteur. Impeccable !

Les réservoirs sont comme neufs, et tout le circuit d'alimentation a été changé. Il ne me reste plus qu'à poser un petit plancher sur les réservoirs et à remettre tout mon attirail dans le local technique

Le lendemain, j'ai refait le déménagement dans l'autre sens, pour pouvoir enfin me déplacer à nouveau librement dans le bateau, et cuisiner un peu.

Je n'en avais pas fini pour autant, car dans la tempête rencontrée lors de ma venue à Kaş, les suspentes tribord du lazzy-bag (le sac dans lequel tombe la voile) avaient explosé. Il me fallait donc monter au mât pour refaire tout le système de cordages et de poulies.


Heureusement, mes copains suisses Chantal et Marcus du bateau Vilnarius étaient eux aussi à Kaş où nous avions prévu de nous retrouver. C'est donc eux qui m'ont monté au mât. Merci bien !

Le jours suivants ont été consacrés aux lessives car non seulement j'avais été copieusement arrosé par les vagues et les embruns, mais le hublot de ma cabine n'était pas bien fermé et tout ce qui s'y trouvait  (couette, vêtements, livres, ...) était trempé d'eau salée.

Puis ce fut une journée complète de recherche sur Internet et de paperasse pour faire par anticipation les démarches incroyablement tatillonnes de l'administration grecque avant de franchir la frontière. Avec quand même, vers 9 heures le départ de Chantal et Marcus.

Et ce n'est qu'hier, samedi, que j'ai pu souffler un peu ... en attendant la tempête d'aujourd'hui !

Après avoir bouquiné, fait les courses, je suis monté au-dessus de la ville pour admirer le panorama et faire quelques photos de ce site exceptionnel, bien que la lumière fût médiocre à cause de l'arrivée de la perturbation.

Vue panoramique avec en bas, le port, au loin Kastelorizo, la grecque, et à droite la rade avec la marina.

La rade et la marina qui héberge Sabay Dii

Le port de la ville d'où les bateaux pour touristes partent en excursion.

Et aujourd'hui 17 avril, dimanche de Pâques, je suis resté au bateau, vu le temps épouvantable qui était annoncé et qui n'a pas failli aux prévisions météorologiques, puisque dans la même journée j'aurais vu force 8 d'Est, pendant 8 heures, puis fore 7 d'Ouest une heure plus tard pour revenir force 7 d'Est. 

Un petit aperçu de ce temps de chien, avec cette courte vidéo de très mauvaise qualité (mais pas question de sortir mon appareil photo vu les embruns).

Mais la nuit ne fait que commencer !

 

1 commentaire:

  1. Il semblerait que ton début de voyage soit mouvementé! Sabay dii est toujours aussi fiable, heureusement! (enfin, avec de l'essence correcte quand même) Repose toi bien et attend la fin des saisons de tempête avant de repartir.

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