Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mardi 1 juin 2021

Naviguer, naviguer, naviguer

Un beau bateau, c'est bien, mais un beau bateau qui navigue, c'est bien mieux.

Moins de 24 heures après avoir été remis à l'eau (le 18/05/2021), Sabay dii était en pleine mer, tous pleins faits (eau, nourriture et un peu de gazole pour compléter celui vieux de plus de trois ans qui me restait de Malaisie, preuve que mon bateau fonctionne à la voile et pas au moteur, comme c'est le cas de la plupart des voiliers turcs).

En effet, après avoir remis le bateau dans son élément de prédilection, je suis allé directement à la station de carburant pour faire le plein, avant d'aller reprendre ma place dans la marina. Une heure plus tard, j'étais au marché de Finike pour faire le plein de fruits et légumes puis à la supérette pour compléter l'avitaillement. L'après-midi, j'ai embarqué 300 L d'eau et préparé les manœuvres (c'est comme cela qu'on désigne l'ensemble des cordages servant à la conduite du bateau). Vérification de l'électronique et du matériel de sécurité. Tout étant fin prêt, il ne me restait plus qu'à passer une bonne nuit pour partir de très bonne heure en mer.

Objectif premier : rallier Marmaris pour refaire mon "transit log" (droit de navigation), sachant qu'entre temps, il me faudrait me mettre à l'abri un ou deux jours à cause d'un très fort coup de vent.

J'ai fait ce petit parcours en 5 étapes, sans quitter une seconde le bateau :

  1. Finike - Kekova
  2. Kekova - Baie de Göçek (nuit passée en mer à dériver pour ne pas entrer de nuit dans Gôçek qui est un port particulièrement encombré)
  3. Baie de Göçek - Göçek (où je suis resté à l'abri du très mauvais temps pendant 48 heures)
  4. Göçek - Ekinçik
  5. Ekinçik - Marmaris
Kekova (vue vers l'Est, avant le lever du soleil, mon heure favorite pour repartir en mer)
En route vers Göçek, au près serré dans 8 nœuds de vent.
J'avais prévu de m'arrêter dans cette crique dont la profondeur était annoncée entre 6 et 12 m. En réalité, à 20 mètres des falaises, il y avait encore 35 m d'eau sous mes quilles. Impossible de mouiller, d'où ma décision de continuer vers Göçek jusqu'à la nuit et de me laisser dériver jusqu'au petit jour.

Oh ! Un beau voilier sous voiles. Mais ne vous y méprenez pas. Il avance AU MOTEUR. Il doit être pressé d'arriver à Göçek avant la nuit.

Au fond du golfe, il y a Göçek, mais plus de vent. La nuit sera calme. J'affale les voiles, allume mes feux, vérifie que mon AIS émet, marque ma position dans le livre de bord, et vais me coucher. Je viendrai faire un tour sur le pont toutes les heures, mais dans ce coin, il n'y a pratiquement pas de trafic, la nuit.

Cette photo panoramique ne permet ni d'avoir une idée de la densité de bateaux qui sont dans mon dos, ni d'évaluer la force du vent, ni d'apprécier les distances. On se croirait en sécurité. Pourtant le bateau à moteur blanc sur la gauche de la photo et qui mesure 20 mètres, est venu en pleine suit s'encastrer dans ma chaîne d'ancre. Plus de peur que de mal, mais nous avons du passer presque deux heures à essayer de nous séparer, sans faire de casse ; et, bien sûr, il a fallu se remouiller par 25 nœuds de vent, au milieu des autres qui souvent n'avaient pas leurs feux allumés. Du stress !

Le coup de vent est passé. A 6 heures du matin, je suis déjà en route pour Ekinçik.Ça va commencer tranquillement, mais le vent va progressivement tourner, puis monter, monter, monter. Du près serré, sous trinquette et un ris, à presque sept nœuds de moyenne. Super journée de voile.

Vers 16 heures, le vent tombe, et le soleil revient en force. Juste au moment où j'arrive devant Ekinçik. A partir de cette petite baie, j'ai fait, il y a deux ans, une excursion à la journée avec un bateau local plat, au milieu des marécages pour découvrir une ville hors du temps et pleine de belles surprises. Je vous en parlerai un jour avec quelques belles photos rétrospectives.
 
D'Ekinçik à Marmaris, je vais devoir longer la côte qui est acore et très accidentée. Dans ce secteur, le vent est hystérique, passant de 0 à 25 noeuds en mois de trente secondes pour retomber aussi vite. Et en changeant de direction ! D'où une navigation chaotique et épuisante, passée à réduire puis remettre de la toile, en essayant de ne pas faire un "départ au lof" acrobatique (j'en ai fait deux quand même).

Le 24 juin, à 12 h 30, j'arrivais à Marmaris, sans avoir mis pied à terre depuis le départ de Finike.

Mis à part le très fort coup de vent (35 kt avec rafales à 50 kt) dans toute la zone (mais j'étais plus au calme à Göçek, avec seulement 20 à 25 kt), j'ai eu d'excellentes conditions météorologiques : vent entre 5 et 20 kt (sauf pendant de relativement courtes période de pétole ou de vent fou), du beau temps et une mer belle.

D'où de belles moyennes me permettant de parcourir une cinquantaine de milles nautiques chaque jour. 

 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire