Derniers jours de terrien.
Dernières heures à me faire entraîner à un rythme effréné par le maelstrom de l'agitation ambiante.
Dernières minutes à entendre parler de Coronavirus, d'élections municipales, de 49.3, ...
Mais dernières secondes aussi avec tous ceux qui me sont chers.
Eh oui ! Samedi 7 mars, je repars en Mer pour des mois de navigation côtière en Turquie.
De l'eau et de l'air ; du clapot et des brises.
Des criques sauvages, des îlots cachés.
Loin des marinas, des sites touristiques, des charters et des bateaux de croisière.
Silence et volupté de la solitude qui seule permet de réfléchir sur le Monde et les Autres.
Temps figé, sans turbulence ni même importance.
Espace sans mouvement parasite, sans limite, sans métrique.
Juste la nature et comme seuls compagnons, ses hôtes habituels, rares et discrets : pas mal de tortues et même quelques phoques, peu d'oiseaux marins, presque pas de poissons, et aucun coquillage. C'est peu, très peu, quand je compare ce coin de Méditerranée aux mers et océans traversés par Sabay Dii tout au long de son tour du Monde. Et entre eux et moi, une seule règle simple et tacite : ne pas se déranger mutuellement ! C'est peut-être ça l'Harmonie : penser à tout moment que je ne suis pas seul dans le Milieu tout en faisant tout pour que les Autres qui connaissent ma présence bien avant que je connaisse la leur, puissent continuer à vivre comme si je n'étais pas là.
Mais la Turquie se rattrape de la pauvreté de ses eaux dans d'autres registres : le minéral, le végétal, sans parler de tous ces somptueux vestiges civilisationnels des peuples de marins, commerçants, et guerriers qui ont colonisé les côtes turques en y laissant ce qu'ils avaient de mieux : leur culture. Au final, une constellation de perles archéologiques s'éparpille dans un écrin de promontoires, de baies, de vallons, dans un cocktail de roches et d'essences d'arbres odorantes qui donne envie de se poser et de laisser son esprit vagabonder en remontant le temps de quelques millénaires. Eh oui ! Contrairement à ce que beaucoup pensent, naviguer, c'est profiter aussi d'un environnement superbement minéral et merveilleusement végétal.
Et puis, il y a les turcs, que j'ai découverts quand à l'âge de 18 ans, j'avais traversé en auto-stop la Turquie, entre Grèce et Syrie, au cours de mon mémorable tour de la Méditerranée. Ils étaient hospitaliers, chaleureux, et modestes. Et ils le sont toujours, ce qui fait que de temps en temps, quand je vais à terre pour faire mon marché, ou pour aller explorer des vestiges, ou pour photographier quelques fleurs et insectes, c'est toujours avec le même plaisir que je m'arrête dans un petit boui-boui pour échanger des idées, tout en prenant un thé, ou en dégustant leur cuisine si particulière et tellement savoureuse.
Bon ! Vous l'aurez compris, je retourne vers Sabay Dii et la Turquie avec jubilation.
Bon anniversaire Didier !
RépondreSupprimerMerci Alain
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