Ayant entendu parler de quelques villages extraordinaires à Flores, dont Bena dans le Sud de l'île, j'ai cherché, dès notre arrivée à Riung, un véhicule et des comparses pour partager les frais de cette excursion. Finalement, c'est à quatre que nous partîmes : Françoise, Tom et Christian (les deux norvégiens du luxueux voilier Astahaya, un Oyster de 54 pieds) et moi-même dans une confortable voiture avec chauffeur.
Et il fallait bien ça pour se taper, une fois de plus, une longue journée sur une route complètement défoncée, mais heureusement agrémentée de beaux paysages dont notamment de superbes:bambouseraies et la masse imposante du Gunung Inerie. Ce volcan domine la région et surplombe Bajawa, une petite ville de montagne, très active perchée à 1000 m d’altitude en plein pays Ngada, à 16 km à peine de Bena. Mais une fois de plus, comme vous allez le constater avec les images ci-dessous, le jeu en valait la chandelle.
Photo Françoise |
Avec Togo et Woleka, Bena est l'un des trois derniers villages traditionnels de Flores, ce qui signifie que la culture est encore ancrée dans les communautés et qu'on n'y trouve que des habitants du cru vivant chichement de l'artisanat le plus authentique qui soit. C’est l’atout principal de ces villages qui, bien que "facilement" accessibles, restent encore très peu touristiques (seulement 400 à 800 visiteurs par mois à Bena dont environ 50 français ; on est loin des plages de Bali ou du château de Versailles). Sur place, il faut s’enregistrer et faire un don pour la communauté. On peut aussi acheter auprès des habitants de l’artisanat local comme les ikats (tissus teintés en fibre de noix de coco). Ainsi, le village peut rester complètement préservé et le mode de vie ancestral de ses habitants aussi.
Le village que se partagent 2 tribus se compose de deux rangées de maisons traditionnelles en pierre et aux hauts toits de chaume. Ce qui est fascinant ici, c'est le côté mégalithique de l'ensemble, et l'on a envie de comprendre le pourquoi et le comment de l’architecture du village et de ses structures décoratives, ou encore la décoration extérieure des maisons, comme par exemple les crânes et les cornes de buffles ou les mâchoires de porcs accrochés aux murs.
Au centre du village, on peut admirer une paire de sanctuaires ngadhu et bhaga :
Quant aux formations mégalithiques que l'on peut voir un peu partout entre les deux rangées de maisons, lors de la visite du village de Bena, elles sont sensées permettre aux habitants du village de se connecter au monde surnaturel et de communiquer avec les ancêtres, souvent par des sacrifices d’animaux. Il y a aussi un autel de pierre pour chaque clan du village.
L'animisme ambiant n'empêche pas les habitants de se dire catholiques et d'aller prier au sanctuaire de la Vierge Marie qu'ils ont construit au bout du village.
Et maintenant quelques images des gens de Bena ...
Photo Françoise |
Le village que se partagent 2 tribus se compose de deux rangées de maisons traditionnelles en pierre et aux hauts toits de chaume. Ce qui est fascinant ici, c'est le côté mégalithique de l'ensemble, et l'on a envie de comprendre le pourquoi et le comment de l’architecture du village et de ses structures décoratives, ou encore la décoration extérieure des maisons, comme par exemple les crânes et les cornes de buffles ou les mâchoires de porcs accrochés aux murs.
Au centre du village, on peut admirer une paire de sanctuaires ngadhu et bhaga :
- Le ngadhu, qui incarne l’ancêtre mâle d’un clan, est en forme de parapluie. Son tronc est sculpté et est surmonté d’une figure guerrière qui symbolise la férocité et la virilité ;
- Le bhaga, qui incarne l’ancêtre du clan féminin, est en fait une petite cabane avec un toit de chaume là encore et qui ressemble à une miniature d’une maison traditionnelle. Il symbolise ainsi le sanctuaire de la maison mais aussi le corps de la femme.
Quant aux formations mégalithiques que l'on peut voir un peu partout entre les deux rangées de maisons, lors de la visite du village de Bena, elles sont sensées permettre aux habitants du village de se connecter au monde surnaturel et de communiquer avec les ancêtres, souvent par des sacrifices d’animaux. Il y a aussi un autel de pierre pour chaque clan du village.
Les autels servent aux sacrifices rituels, par exemple pour la construction d'une nouvelle maison, comme vous pouvez le voir sur le site http://www.tripteaser.fr/indonesie/reportage/899/ceremonie-sacrificielle-a-bena, ou sur la vidéo très impressionnante ci-dessous.
(7 buffles et 50 cochons imolés pour l'érection d'une seule nouvelle maison).
Âmes sensibles s'abstenir
Les crânes de buffle devant les maisons Ngada symbolisent la prospérité de la famille. Ils rappellent aussi le souvenir d’animaux sacrifiés lors des cérémonies.Âmes sensibles s'abstenir
L'animisme ambiant n'empêche pas les habitants de se dire catholiques et d'aller prier au sanctuaire de la Vierge Marie qu'ils ont construit au bout du village.
Et maintenant quelques images des gens de Bena ...
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