L'étape suivante, assez longue encore, conduisait les bateaux du rallye de Lewoleba à Maumere, mais avec de nombreuses possibilités d'arrêts intermédiaires, comme par exemple l'atoll Koko dont vous avez vu précédemment des images. En effet, à la différence des navigations antérieures où nous faisions du hauturier, très loin des côtes, nous étions maintenant à caboter le long des îles de la Sonde dont Flores.
L'eau dans cette zone est particulièrement claire, et les fonds sont assez riches, d'où quelques séances de pmt (palmes, masque, tuba)
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Max quitte le mouillage de Nord Harding Bay de bon matin par vent léger,
mais nous aurons plus de 20 nœuds dans la journée |
L'eau dans cette zone est particulièrement claire, et les fonds sont assez riches, d'où quelques séances de pmt (palmes, masque, tuba)
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Comme les autruches, ce diodon plante sa tâte dans le sable lorsqu'il a peur |
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Il se gonfle aussi |
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Il vaut mieux le laisser tranquille car aussi gonflé de trouille, il peut mourir |
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Poisson-clown |
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La coque de Lusi, une fabrication amateur en bois précieux de toute beauté |
Du coup, vu la diversité des mouillages sympathiques sur le trajet de cette étape, c'est en ordre dispersé que les bateaux arrivèrent au point de ralliement situé devant un "resort" associé à un très renommé club de plongée.
L'occasion de s'apercevoir que de nombreux participants avaient du mal à suivre le rythme, à cause de maladies bien mystérieuses mais très gênantes (fatigue très intense, vomissements, diarrhée, fièvre, ...) mais dont les symptômes variaient selon les personnes. Du coup, le diagnostic souvent assez flou variait aussi d'un hôpital à l'autre. Quant à l'équipage de Sabay Dii, il "pétait toujours autant la forme", du moins à l'arrivée à Maumere.
En effet, après quelques heures à flâner dans cette ville toute en longueur, je fus pris d'une grande lassitude que je mettais sur le moment au compte de la chaleur. Mais le soir venu, je n'allais pas mieux et au moment du repas de bienvenue, alors que les danseurs se préparaient, je fus pris d'un sérieux malaise : incapable de tenir debout, je fus pris en charge par les quelques participants qui avaient exercé dans le milieu médical (deux chirurgiens, un généralistes, trois infirmières, ...). Bref, j'étais dans de bonnes mains, mais plus en forme du tout.
Le lendemain matin, très grosse fatigue suivie d'un nouveau malaise. Du coup, au lieu d'aller m'amuser avec les autres, ce fut (avec Stephen, un camarade presqu'aussi "patraque" que moi) la visite à l'hôpital. Un petit hôpital impeccablement tenu, avec beaucoup de personnel qualifié et une salle des urgences tout-à-fait rassurante.
Le médecins de garde m'interrogea, et ordonna des analyses faites dans un laboratoire de la ville. Quelques heures plus tard, les résultats tombèrent et le diagnostique du toubib fut : fièvre typhoïde ! (et un cocktail de salmonelloses pour mon copain vasouillard).
Nous nous apprêtions à rentrer en taxi avec nos provisions de médicaments quand j'eu la riche idée de faire une troisième démonstration de ma nouvelle condition physique : perte de connaissance accompagnée cette fois-ci de troubles neurologiques sérieux dont l'absence de tout réflexe. Sans me rendre compte de quoi que ce soit, je fus pris en charge par l'équipe médicale et me retrouvais dans un lit, sous perfusion, avec un joli masque à oxygène comme déguisement.
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Photo Françoise |
Examens complémentaires pour arriver à la conclusion que mon état nécessitait au minimum cinq jours d'hospitalisation pour me retaper et comprendre la raison des troubles neurologiques inquiétants que je venais de mettre en évidence.
L'étape de Maumere semblait bien compromise pour bibi, mais c'était sans compter sur mon caractère de mule. Après une nuit passée à me faire dorloter par une flopée d'infirmières toutes aussi sympathiques les unes que les autres, je m'employais à convaincre le toubib que mes problèmes neurologiques dataient de plus de trente ans et que je serais aussi bien dans mon bateau avec mon infirmière particulière pour veiller sur moi que dans une chambre avec le Christ sur la croix comme unique partenaire.
Après quelques heures de négociations tout à l'honneur du médecin et du neurologue qui avait pris le relais, je quittais les lieux pour revoir la mer.
Et comme le Christ en personne, le troisième jour, j'étais ressuscité.
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Panneau suspendu dans la salle des urgences qui signifie "réanimation" |
La preuve ? Contre les recommandations de tout le monde, je partais avec mes camarades incrédules et réprobateurs pour une randonnée qui valait vraiment le coup d’œil : une balade entre trois volcans dont vous allez bientôt voir des images. C'est pas la typhoïde qui va m'arrêter, non mais !
Au fait, c'est quoi la fièvre typhoïde ?
Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont des infections bactériennes systémiques à point de départ
digestif. Les bactéries responsables appartiennent au genre Salmonella enterica enterica sérotype
Typhi ou Paratyphi (A, B ou C). Les patients se contaminent généralement par l’ingestion d’eau et/ou
d’aliments contaminés par des selles de personnes infectées ou, via une transmission directe de
personne-à-personne. La maladie aiguë est caractérisée par une fièvre prolongée, des maux de tête,
de la fatigue, et des signes digestifs (nausées, constipation ou diarrhée). Il existe des formes plus
graves avec complications intestinales, cardiaques ou neurologiques qui peuvent être mortelles sans
traitement (létalité de 10 à 20%). Dans les pays industrialisés, grâce aux meilleures conditions de vie
et au contrôle systématique des eaux de distribution, les cas sont devenus sporadiques et la maladie
touche principalement des voyageurs (cas importés après un séjour en zone d’endémie). En effet, la
fièvre typhoïde est toujours endémique dans les pays en développement (Asie, Afrique et Amérique
latine), où elle reste un problème de santé publique non négligeable.
http://medecinetropicale.free.fr/cours/salmonellose.pdf
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