La Nouvelle Calédonie est un archipel perdu au milieu de la Mer de Corail, à 17000 km de la France, c'est-à-dire de l'autre côté de la planète.
C'était l'un de mes points de repère sur ma route autour du monde, mais en un peu moins de trois mois, je n'en aurai découvert qu'une infime partie. Suffisamment néanmoins pour me donner envie d'y revenir, mais sac à dos et non à la voile. Non pas que ses lagons ne m'aient pas plu, bien au contraire, mais parce que ce territoire est à nul autre pareil, pour ce qui est de ses paysages terrestres, alors que tous les îlots du Pacifique se ressemblent un peu et parfois même beaucoup. Donc, paradoxalement, après plus de cinq ans passés dans le Pacifique, c'est la terre et non la mer qui m'aura étonné. Et quand je dis étonné, c'est un euphémisme car c'est plutôt subjugué que je devrais dire.
Mais revenons à son lagon, car c'est par la mer que j'ai découvert la Nouvelle Calédonie.
Ici, on affirme qu'il est le plus grand de la planète, mais ce n'est pas exact, et la comparaison quantitative avec la Grande Barrière d'Australie n'est pas en sa faveur. Il faudrait plutôt dire que c'est le plus grand lagon "fermé" ou presque de la planète, car toute la Grande Terre de Nouvelle Calédonie est bordée d'une barrière récifale de nature corallienne, longue de 1600 km, qui délimite un gigantesque lagon, ou plutôt plusieurs immenses lagons souvent juxtaposés dont les deux tiers (soit 24 000 km²) sont inscrits à la prestigieuse liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. La raison en est bien sûr la beauté stupéfiante, mais aussi et surtout la faune et la flore exceptionnellement riches et souvent endémiques.
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La Nouvelle Calédonie, surnommée l’île de « l’éternel printemps » bénéficie aussi d’un climat très agréable. On est sous les tropiques, ce qui veut dire qu'il y fait chaud et soleil toute l’année. Mais il faut nuancer car tout climat tropical a sa saison « chaude » (ici l’été austral, de décembre à mars avec des températures moyennes de 25 à 27°C, accompagnée de courtes précipitations tropicales ; c’est également la saison des cyclones) et une saison « fraîche » (ici l’hiver austral, d’avril à novembre avec des températures moyennes de 20 à 23°C, pendant laquelle il demeure tout à fait agréable de se baigner).
Avec une telle météo, des eaux claires et peu profondes, bien abritées de la houle océanique, rien d'étonnant que le lagon de Nouvelle-Calédonie soit considéré comme l'un des plus beaux sites de plongée de la planète, et l'un des plus intéressants bassins de croisière.
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C'est par la passe Boulari, au sud-ouest de l'île, que Sabay Dii a pénétré ce fameux lagon, le 5 avril 2016 au petit jour, après un peu moins d'une semaine de navigation hauturière depuis la Nouvelle Zélande.
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Je m'attendais à une passe agitée avec un courant brutal, comme j'en avais l'habitude aux Tuamotu de Polynésie Française, mais ce ne fut pas du tout le cas, et c'est tout tranquillement que je me suis engagé entre les balises délimitant le passage à travers la barrière corallienne. Je m'attendais aussi à trouver sur les 15 milles qui permettent de rejoindre le port d'entrée officielle de Nouméa, de vicieuses patates de corail, de ci de là, mais là encore, je fus agréablement surpris : la route était saine et très bien balisée. Bref, un premier contact tout à fait sympathique et rassurant pour un marin rendu méfiant par les innombrables pièges des récifs et des massifs coralliens rencontrés tout au long de sa traversée du Pacifique Sud.
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