Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

samedi 29 octobre 2016

A proprement parler ... une petite mise au point

Dans le précédent article, la présentation très rapide de nos deux visites de villages pourrait laisser penser que la propreté en Indonésie, pays multiconfessionnel où les communautés vivent souvent séparées dans des villages ou des îles, est liée à la religion dominante du lieu. Vous verrez qu'il n'en est rien, et que, par exemple, nous séjournerons dans des villages ou des îles musulmanes très propres. Il n'en demeure pas moins, qu'en général, l'Indonésie surprend très désagréablement le visiteur "occidental" par les ordures qui traînent partout, par les plages qui sont souvent de vraies poubelles, par les rivières qui véhiculent tous les rebus d'une société de plus en plus consommatrice d'emballages non biodégradables. En tout cas, tous les participants du rallye étaient d'accord pour élire les mers d'Indonésie comme les plus sales jamais rencontrées au cours de leurs navigations autour du globe, des mers parsemées de plastiques de toutes sortes et où nous n'aurons vu presque aucun des animaux habituellement rencontrés en mer, tels que baleines, dauphins, oiseaux de mers, poissons pélagiques ou tortues marines.
J'ai parlé du problème à de nombreuses reprises avec les Indonésiens, et il s'avère que dans les villages propres, c'est souvent qu'une personne influente (un enseignant, un chef de village ayant vécu à l'étranger, etc.) a fait un travail d'information, de sensibilisation, et d'organisation des collectes. La deuxième raison possible est le développement touristique. Ainsi, dans tous les endroits très fréquentés par les Australiens, comme par exemple l'île de Bali, on trouve des poubelles un peu partout, et même du tri sélectif. Notre passage a donc un effet positif. Et cela fut vérifiable à Namrole où tous les endroits où nous étions sensés circuler étaient nettoyés quotidiennement par des cohortes de jeunes et où des poubelles étaient ostensiblement positionnées à tous les endroits opportuns. Mais en dehors de ces lieux, les ordures traînaient partout. Et comme vous le verrez très prochainement, cela va avoir rapidement quelques conséquences importantes et surprenantes sur la suite du rallye.
En conclusion, et pour ne pas avoir à rappeler ce problème récurent pendant notre voyage de trois mois en Indonésie, ce pays a un défit immense à relever rapidement avant d'espérer devenir une destination touristique sanitairement sûre. On sent par endroits, quelques prises de conscience du problème surtout chez les étudiants, et l'on constate quelques initiatives collectives heureuses dont je ne manquerai pas de vous parler, mais en général, la saleté sera notre principale récrimination et le seul motif de mécontentement à propos de ce merveilleux pays et de sa population exceptionnellement généreuse, hospitalière, et gaie. 

Namrole et ses environs en fanfare

Namrole avait mis "les petits plats dans les grands" pour nous recevoir.
D'abord, un jeune guide était affecté à chaque bateau du rallye, et j'eu la chance de tomber sur Abidin, parlant très bien anglais, vif d'esprit, joyeux, débrouillard et terriblement efficace.
Ensuite, il y a eu les festivités avec un programme intéressant, varié et extrêmement ambitieux quand on connait l'environnement de Namrole, petit bourg très isolé, sur une île perdue dans la mer de Banda.
Et enfin, comme cela va se répéter tout au long de notre traversée des eaux indonésiennes, il y eu l'accueil des gens du cru, exceptionnel !
Tout a commencé en fanfare, avec une clique répétant pendant une journée entière (la veille de la cérémonie d'ouverture) pour être au top à l'heure H.
 
La troupe attend l'arrivée des "huiles"

 



L'après-fanfare, on se lâche ! Cherchez Charlie ...



Il y eu aussi la chorale des écoles primaires de Namrole ...
 C'est ce petit bout-de-choux qui dirige la chorale d'une centaine d'élèves des écoles de Namrole

Et bien sûr, des danses, plein de danses, plusieurs fois par jour ...

Danse des sabres
Puis il y eu deux journées de sortie en mer pour nous conduire à deux villages, voisins mais très différents l'un de l'autre.

Hervé fait le pitre, par une des fenêtres du petit ferry qui nous transporte aux villages
Le pilote qui pour le retour fera la route dans une grosse houle malmenant le bateau,
de nuit, sans aucune visibilité et sans instruments (même pas un GPS)
Pas très rassurant pour les navigateurs du rallye.
Au premier village, nous avons eu droit à un accueil en musique et très festif,

Au premier plan, le chef très respecté du village

Bien qu'à majorité musulmane, les femmes n'étaient pas voilées et les signes religieux quasi-inexistants.








Ici, la danse des guerriers qui sera arbitrée par le vieux chef du village








Et en arrière plan, un orchestre de percussion complètement déchaîné



Les institutrices du villages nous accueillent en chantant
Le Chef du village
En fait, toute la population du village nous attendait. Les hommes jouaient de la musique et les femmes avaient préparé plein de bonnes choses à manger et à boire.
Les habitants avaient prévu de nous faire découvrir un magnifique endroit : une belle plage où la mer est rejointe par une chute d'eau douce tout-à-fait impressionnante par son débit, sa longueur (plusieurs centaines de mètres) et surtout par sa beauté. Coulant dans un écrin de verdure, on peut la remonter à pied sur une longue distance, et l'on découvre en crapahutant de superbes vasques d'eau cristalline où l'on peut plonger, barboter, se faire masser par les cataractes. Mais vous ne verrez pas en détail cet Aqualand naturel car je ne voulais pas que mon matériel photo déjà en piteux état, ne passât à l'eau.
Pour rejoindre ce lieux magique, il fallut embarquer sur une grande barque depuis la plage du village ; un véritable dépotoir, dans lequel les habitants pataugeaient, sans le moindre désagrément. Tellement dégoûtant que nous exigeâmes d'embarquer ailleurs.
Voila où nous embarquâmes. C'est relativement propre par rapport à la première plage !
Vous constaterez que l'Indonésie a beaucoup de progrès à faire en matière de gestion des déchets et en matière d'hygiène.
C'est ici que l'eau douce rejoint la mer
Imaginez juste au-dessus de ce bassin cristallin, des centaines de mètres de cascades en chaîne
Le lendemain, nous nous rendîmes au deuxième village, exclusivement chrétien,  l'accueil fut plus protocolaire. Les autorités locales nous attendaient de pied ferme.
Les autorités locales (photo Françoise)
Pas très souriants les chefs ! Le poids des responsabilités, certainement ...
L'un des "chefs" fait l'oraison protocolaire de bienvenue, avant de nous laisser franchir le seuil du village.









Nous avons découvert un village très propre, avec des maisons joliment peintes, alignées au cordeau, avec des petits murets pour bien délimiter les rues, et des gens très aimables mais plus réservés qu'au village précédent.







Facile de deviner qu'on n'est pas dans un village musulman, n'est-ce pas ?
Clous de girofles, graines de cacao, café, et toutes sortes de noix et de graines, à sécher.
Le village est tellement propre que la lessive sèche à même le sol
Il ne peut pas voler mais il sait parler
Après la traversée soigneusement guidée du village, la population nous a conduits, par la plage (très propre) jusqu'à un très bel endroit, une grotte sacrée, d'où sort une eau à la fois transparente et d'un vert sombre, Un bel endroit pour les enfants du village qui grimpent dans les arbres pour se jeter dans cette belle piscine naturelle.
Bien sûr, les femmes du village nous avaient préparé de délicieuses spécialités locales, dont nous nous régalâmes.
Nous découvrîmes aussi deux espèces animales étonnantes.



Le retour en bateau fut moins stressant que la veille, la mer étant plate et la navigation s'effectuant de jour.

Une grande soirée de gala allait clôturer ces quatre jours passionnants à Namrole.
Que du bonheur !