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En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

lundi 1 novembre 2021

Marmara, Marmara, Marmara, 3 fois Marmara

Vous connaissez la Mer de Marmara, située entre le détroit du Bosphore et celui des Dardanelles, et je vous ai déjà parlé des deux jolies îles Pachaliman et Avcha, mais je ne vous ai pas encore présenté l'île de Marmara, sur laquelle se trouve la ville de Marmara.

Mais d'où vient ce nom "marmara" ?

En fait, c'est l'île qui a donné son nom à la mer et à la principale ville de l'île, un nom dérivé du grec ancien μάρμαρος (mármaros) qui signifie « marbre », car cette île était renommée dans l'Antiquité pour ses carrières de marbre blanc tacheté ou veiné de bleu, qui servit à la construction de Constantinople.

Le marbre y est si éclatant et si abondant qu'on le voit même depuis les satellites qui gravitent très loin autour de la Terre.


La petite ville de Marmara se situe au Sud de l'île de Marmara, dont je n'ai exploré qu'une toute petite partie, au Sud, justement, pour la bonne et simple raison que c'est le seul endroit où l'on trouve quelques très rares bons mouillages.

J'arrivais d'Avcha.

A gauche la côte NE d'Avcha, et au loin l'île de Marmara

La trace de Sabay Dii au Sud de l'ïle de Marmara, en Mer de Marmara

En approche, par le Sud, de l'île de Marmara

La ville de Marmara, au Sud de l'île du même nom
 
J'ai en vain cherché à mouiller Sabay Dii devant la petite ville de Marmara, mais c'est quasiment impossible à cause de la profondeur (toujours supérieure à 20 m et en pente raide à une distance de 50 m du rivage). Le seul endroit qui, à la lecture un peu rapide des cartes, semblerait convenable se trouve à l'Ouest de la pointe Sud de l'île de Marmara.

Le seul endroit qui semblerait convenable se trouve à la pointe de la flèche verte.

Mais attention ! Sur une carte marine, Sh (abréviation de shoal) signifie "banc de sable", ce qui est souvent synonyme de risque d'échouement. (Ne pas confondre "échouage" et "échouement" - l'échouage  est l'action d'échouer volontairement un navire, pour en réparer la coque, par exemple, alors que l'échouement est l'accident correspondant à un échouage involontaire). Cette indication doit éveiller l'attention du marin. En l'occurrence, les bancs de sable à l'Ouest de la pointe Sud de Marmara sont artificiels. Le sable a été apporté là pour créer les plages d'hôtels, avec peu d'eau pour que les baigneurs aient pied. Il ne faut donc pas s'enfoncer dans ces criques, car le fond remonte vite à moins de 2 m. Mais si l'on dépose l'ancre un tout petit peu plus au large, elle se trouvera sur une pente à forte déclivité, et ne crochera pas. Quant à mouiller au bout de la pointe Sud, où le gradient de profondeur est moindre, c'est une très mauvaise idée, car le courant d'Est dominant en Mer de Marmara doit être fortement accéléré par effet de pointe. De plus, c'est sur la route de tous les bateaux qui coupent au plus court.
Conclusion : contrairement à ce que laisserait penser la lecture trop rapide des cartes bathygraphiques, ce n'est pas une bonne idée de venir jeter l'ancre par ici.
Tout ceci est bien visible au tout début (et en image à la fin) de la petite vidéo que voici, où l'on identifie bien la pointe S où se trouve le drapeau turc ainsi que la digue artificielle construite pour créer les plages artificielles des hôtels ...


Ne trouvant pas mieux pour mouiller aux alentours de la ville de Marmara, j'ai décidé de continuer ma route en longeant la côte, vers l'Est. Après avoir contourné le Cap Aba, je suis allé mouiller l'ancre devant le village de Gündoğdu.  
Sur la vidéo ci-dessous, on voit que la côte entre Gündoğdu (le village à la fin du film) et Marmara est toujours acore (sans plage, plongeant rapidement à de grandes profondeurs).
 

A Gündoğdu, une fois de plus, le fond descend très rapidement.


On trouve entre 20 et 30 m d'eau à 50 m du rivage, avec une petite exception, en mouillant très près du bord (moins de 20 m des maisons) sur le bord oriental du village (où j'ai placé l’icône jaune d'une ancre).

 

On y annonce 3 à 5 m d'eau, et c'est le cas. C'est donc là que j'ai jeté l'ancre, avec méfiance. Voulant aller faire un petit tour à terre, j'ai mis l'annexe à l'eau et en deux coups de rame je me retrouvais sur la plagette située à l'extrémité orientale du village.




 

 

 

 



 

 

Avisant une petite épicerie, je m’apprêtais à y entrer lorsque d'un dernier coup d’œil, j'eus l'impression que Sabay Dii s'éloignait lentement du rivage. Ni une, ni deux, je fonçais rejoindre l'annexe et le temps de remonter sur Sabay Dii, il se retrouvait déjà à 50 m du bord avec l'ancre pendouillant dans le vide pleine de sacs en plastique. Ma méfiance était justifiée, et ce mouillage où j'espérais pouvoir rester tranquille une paire d'heures s'est avéré risqué, car le fond jonché de détritus est de très mauvaise tenu.

J'ai donc repris ma route en début d'après-midi, à la recherche d'un endroit sûr pour passer la nuit.


Le ciel se couvrait, mais je n'étais pas inquiet car, à moins de 5 milles, se trouvait une vallée se terminant par une large plage de sable, en pente douce. Et même dans l'éventualité où le mouillage ne m'eût pas satisfé, j'avais encore l'opportunité de retourner à Avsha qui était toute proche sur mon tribord.

En regardant vers le Sud, on a Pashaliman à gauche et Avcha à droite

Comme je le présentais, ce fut devant la longue plage de Topağaç (prononcer Topahach), que je trouvais enfin un bon mouillage.


Un si bon mouillage que j'allais y rester quelques jours.
 
Nota bene : pour les petites vidéos aériennes, je suis parti d'un film (publié sur Youtube en mauvaise définition) réalisé par Türker Yeşil qui a filmé avec un drone toute la côte de l'île de Marmara, dans le sens des aiguilles d'une montre (sens opposé à celui de Sabay Dii, d'où quelques acrobaties pour les rendre présentables et sonorisées ici même).

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