Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

mercredi 27 octobre 2021

Balade dans les îles de la Mer de Marmara : Avşa Adası

Instruit de mon expérience du mucilage à Paşalimanı Adası, je n'ai plus eu de difficultés à trouver autour des autres îles de la Mer de Marmara des mouillages pas trop pollués. Grosso modo, il suffisait de choisir une orientation telle que le mucilage n'ait pu être poussé vers la zone choisie par le vent des jours précédents, ni exposé au vent à venir. Bien sûr, il était irréaliste d'imaginer trouver une eau cristalline, car le mucilage recouvre intégralement le fond de la Mer de Marmara, et j'ai pu le vérifier chaque fois que j'ai plongé (avec combinaison et en apnée). Or cette morve de mer remonte inexorablement à la surface, plus ou moins rapidement, dès que les conditions sont favorables (concentration de la prolifération sur le fond, température de l'eau, agitation de la mer, etc.). Pour résumer, le mucilage est partout (au fond, dans l'eau, et à la surface), mais les bancs de surface ne sont que là où le vent les a concentrés.

Vous allez voir que ces îles réservent de belles surprises pourvu que l'on ne regarde pas l'eau de trop près, et qu'on n'ait pas une envie irrésistible de se baigner.

Sur la carte ci-dessous qui représente la Mer de Marmara, on peut repérer un groupe d'îles près de la presqu'île d'Erdek (encadré jaune), dont l'île Marmara, puis, plus à l'Est (encadré rouge), İmralı Adası, une île isolée dont l'approche est interdite car c'est une prison de haute sécurité, et, enfin tout à l'Est, quelques îlots devant Istanbul appelés les Îles Du Prince, mais trop petits pour être identifiés à cette échelle.

Les îles de la Mer de Marmara

 C'est de ma balade dans le groupe des îles de Marmara que je vais vous parler.

Vous connaissez déjà Pachaliman (écriture francisée) qui est l'île du groupe la plus proche de la presqu'île d'Erdek. Je suis ensuite allé à Avşa Adası (prononcer Avcha Adas et que je noterai Avcha), la grande île la plus à l'Ouest, et enfin à Marmara, la plus grande de toute, située au Nord du groupe.

Ce qui m'a le plus surpris dans cette très agréable petite croisière, c'est la différence entre ces trois îles qui sont distantes de trois à quatre kilomètres à peine. Différence de relief, différence de géologie, différence de végétation et différence de climat. Comment cela se peut-il à si faible distance ? Mystère !

Que je vous présente d'abord Avcha (dont le vrai nom est Tuerkeli Adası mais qui est plus connue aujourd'hui sous le nom de Avşa Adası, du nom de la principale agglomération). Je n'en connais que les côtes Est et Sud. Est pour avoir mouillé devant le village de Yiğitler, et Sud pour l'avoir parcourue à pied. Ce sont les seuls endroits fréquentables en bateau, car à la fois protégés du vent d'Est dominant par l'île voisine de Kuyun, et des éventuels coups de vent d'Ouest.
 
La baie de Yiğitler est vraiment un bon plan pour mouiller tranquille : fond sablonneux bien plat, avec 5 à 6 mètres d'eau à une cinquantaine de mètres du rivage, proximité du village qui dispose de quelques commerces et lokanta (petites cantines) mais aussi d'un gigantesque port, pratiquement vide, dans lequel il est tout à fait possible de mouiller en cas de coup dur, à condition de laisser de la place pour le ferry qui dessert l'île quotidiennement.

Avcha est une île relativement plate mais avec un littoral fait d'une alternance de falaises et de criques.

Sabay Dii dans la baie de Yiğitler (la plage est encombrée de quelques détritus)

La baie de Yiğitler

   
La baie et le village de Yiğitler

La baie de Yiğitler vue du ciel (Internet) 
Le temps peut changer rapidement, mais

... même quand ça souffle fort, l'eau est plate.

La preuve !

Le port est immense, et on peut venir s'y abriter, si nécessaire (Internet).
Immense, démesurément immense !

Les tarifs du ferry sont dérisoires (diviser les TL par 10 pour avoir le prix en €).

Lorsque je suis arrivé à Yiğitler, j'ai été surpris par l'effervescence qui régnait le long de la plage. Des engins refaisaient la route, comme s'il s'agissait d'une course contre le temps.
 
La route qui borde la baie de Yiğitler
 
Les jours suivants, j'ai beaucoup marché à pied, ce qui m'a permis de constater que toutes les routes venaient elles aussi d'être refaites.
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pourquoi refaire toutes ces voies qui semblaient en assez bon état pour supporter un trafic très réduit de voitures ? Mystère ! Qui va s'épaissir, lorsqu'en pleine nuit, je vais assister depuis le bateau à un incroyable balai de camions monstrueux. D'où venaient-ils (difficile d'imaginer qu'ils avaient été amenés sur l'île par le petit ferry) ? Où allaient-ils, sur ces petits chemins qui semblaient avoir été renforcés pour leur seul passage ? Et pourquoi ce manège nocturne, avec tant de discrétion, malgré le bruit infernal de ces monstres qui semblaient très lourdement chargés ? Manœuvre militaire, opération logistique top-secret, ... ? Bizarre, bizarre !

Yiğitler et Sabay Dii au loin
 
Comme toute les îles du groupe, Avcha est un endroit tranquille. On y cultive un peu de vigne et quelques oliveraies parsèment une lande assez stérile dont le sol est fait de sable grossier dans lequel sont noyés de gros bollards de granit qui m'ont rappelé les boulders que l'on trouve dans la presqu'île de Coromandel en Nouvelle Zélande.
 


 
 
 
 
Avcha se distingue de ses voisines par son chapelet de jolies plages qui ourle, tel une dentelle, les eaux cristallines de tout le Sud de l'île.
 

Quelques plages sont aménagées.

Parfois, on a la surprise de voir comment sont équipés les belvédères.

Ce mirador a été aménagé pour boire un coup, mais on n'y sert que thé ou café. On est en Turquie.

L'eau est partout d'une belle transparence.


Un chapelet de mico-plages

On est en pleine saison touristique. Oui ! Oui !

Quelques stambouliotes viennent ici pour leurs vacances.





 
Et le mucilage, me direz-vous ? Eh bien, il a le bon goût de ne pas se concentrer au Sud de l'île, grâce aux courants et au vent dominant, ce qui permet de se baigner, mais une observation attentive de l'eau ne laisse aucun doute : le mucilage est bien partout, mais diffus.
 


 
 
 
 
 
 
Le mucilage est bien là.
 
 
 
 
 
 

 
 
Avsha est donc logiquement l'île touristique du groupe, mais un tourisme domestique et non international, car comment imaginer que l'on puisse venir ici faire la bringue ? Pas de boîtes de nuit, pas de magasins de fringues, pas de bars à bière, ... Et en plus, Yiğitler n'a pas le charme des anciens villages grecs que l'on trouve un peu partout le long de la côte turque.
 
 
 
Il y a néanmoins un hôtel se prétendant de classe internationale, avec tout pour faire des ploufs.
 

 
 
 
 
Enfin, j'ai constaté que Yiğitler est incroyablement bien équipé en inrastructure sportives et ludiques. Et, comme pour le port de taille démesurée, on est surpris d'une telle profusion pour si peu d'habitanis. Par contre, comme un peu partout en Turquie, la Culture est la grande "oubliée", ou plutôt la grande "étoufée" du régime actuel.

En tout cas, cette petite île a beaucoup d'atouts pour qui recherche un endroit joli, paisible, au milieu de la mer.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire