Mer de Marmara, Île Marmara, Topağaç
Le petit village de Topağaç (prononcer Topahach), sur la côte Sud de l'île de Marmara est à la fois un port et le débouché d'une des rares plaines agricoles de l'île.
Ce n'est pas le mouillage idéal, car il est exposé au vent d'Est à Sud-Est qui souffle parfois fort, en levant un gros clapot inconfortable. Mais la plage est immense et de sable fin, ce qui donne un fond de bonne tenu dans lequel l'ancre pénètre bien. Pratiquement aucun risque de dérapage, et c'est ça le plus important.
L'un des très rares bateaux de pêche sortant du port |
Mais, ce port a une autre particularité, tout à fait exceptionnelle bien qu'assez courante dans cet archipel. Ses digues sont faites de marbre !
Pas de doute, c'est du marbre ! |
Eh oui ! On est à Marmara, l'île du marbre, et lorsqu'un bloc est extrait des carrières avec quelque défaut, il finit soit dans une digue de port, soit en remblais de route, ou pour tout usage local nécessitant un matériau de choc.
Gravitant sur la route circulaire de l'île de Marmara, les semi-remorques chargés d'énormes blocs de marbre, rythment la vie locale. |
Fontaine de route |
Les blocs de marbre remplacent ceux de béton pour soutenir routes, quais, et fondations. |
Le marbre sert même à "saler" la route en cas de neige et de verglas. |
Comme beaucoup d'agglomérations turques, Topağaç n'est pas un modèle d'urbanisme, à l'opposé des magnifiques petits villages grecs abandonnés à la Turquie, à la suite des multiples déplacements de populations consécutifs aux incessantes guerres du début du siècle dernier.
Constructions anarchiques et bien sûr ne respectant aucune règle d'urbanisme ni de prévention des séismes alors qu'on est dans une des zones sismiques les plus actives du monde. |
Seuls les quais, récents, et construits par des entreprises gouvernementales sont dans la norme. |
Et, bien évidemment, la mosquée |
La machine à faire la pâte des "pide", les pizzas turques que seule Madame manœuvrait, Monsieur faisant le reste. |
Mon repas : salade oignons doux et tomates, pide à la viande et au fromage, et l'incontournable verre d'ayran. Miam miam ! |
J'ai profité de ce petit séjour sympathique pour nager (et le mucilage, me direz vous) et surtout marcher.
Parlons d'abord de ce satané mucilage ... et pour cela retour sur la première image de cet article, qui, si vous l'avez bien observée, vous a révélé que la morve de mer était bien présente à Topağaç. Présente mais diffuse. Et il y en a partout, c'est-à-dire à toutes les profondeurs. Pour m'en assurer, j'ai enfilé ma combinaison de plongée avec une cagoule et je suis allé voir en apnée. Effectivement, la morve tapisse tout le fond sur plusieurs centimètres d'épaisseur, et des filaments s'en échappent en remontant très lentement vers la surface. C'est ici aussi que j'ai mis à l'eau une nasse constituée d'un filet (maille de 1 cm x 1 cm) fixé sur une armature tubulaire en acier. Après quelques heures d'immersion, toutes les mailles du filet étaient obstruées par une fine couche translucide, gluante et presque parfaitement étanche. Le mucilage avait vitrifié la nasse. Et il m'a fallu batailler longtemps pour lui redonner son aspect initial. Mais ces constatations consternantes ne m'ont pas empêché d'aller à la nage explorer le promontoire rocheux qui délimite la plage à l'Ouest, bien couvert comme vous vous en doutez. Et évidemment, toute vie aquatique dans ces rochers semble avoir disparu, alors que l'endroit semble favorable à une vie subaquatique débridée.
Ne pas marcher sur le bitume qui suinte, pour ne pas rester scotché au macadam |
En route pour Asmalı |
Plein de petites criques mais pas de vraie zone de mouillage |
Vue imprenable sur la Mer de Marmara |
Le soutènement de la route est en marbre. Pas courant ! |
Quelques résidences de luxe ont choisi cette côte somptueuse pour s'établir.
Mer de Marmara, Île Marmara, Asmalı
Asmalı en vue |
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Contrairement à Topağaç, Asmalı est un vrai petit bourg avec quelques pensions, une superette. Le port est une fois de plus immense, mais on y trouve un petit chantier naval et quelques bateaux de pêche.
La seule maison traditionnelle (en bois) du village |
Et on trouve même ici un catamaran de croisière, mais avec un drôle de mât.
Les filets des pêcheurs sont au sec, car la pêche est interdite pour plusieurs mois à cause du mucilage. |
Le petit chantier de réparation |
Retour au bercail |
Sur la route du retour, j'observe dans le talus cette fleur gigantesque (40 cm !!!). |
Qui saura me dire ce que c'est ? |
Topağaç en vue. Je distingue même Sabay Dii. |
Après cette balade, ma décision est prise : je n'irai pas en voilier à Asmalı, et comme il n'y a pas d'autres zones de mouillage dans le Sud de l'Île Marmara, ma prochaine destination sera Istanbul, via un passage par la presqu'île d'Erdek, puis Armutlu et Yalova.
Ce sera donc cap à l'Est !
Dracunculus vulgaris, mais je suis certaine que tu le savais. C'est juste pour savoir si on suit ? Bises
RépondreSupprimerGagné ! Tu as été la plus rapide ! L'assiduité est une qualité que j'apprécie. Gros bisou. Prends soin de toi. Did
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerpourrais je vous demander quelques avis au sujet des voiliers RM ? Vous pouvez me contacter par mail : thierry.ripoll@univ-amu.fr. Je suis sur le point d'acheter un RM 13.60 et compte tenu de votre expérience, ça serait super d'avoir votre avis. Merci pour votre blog et bonne continuation