Bienvenu sur le site de Sabay Dii

En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

jeudi 4 novembre 2021

Topağaç et Asmalı, avant de quitter l'ïle Marmara

Mer de Marmara, Île Marmara, Topağaç


Le petit village de Topağaç (prononcer Topahach), sur la côte Sud de l'île de Marmara est à la fois un port et le débouché d'une des rares plaines agricoles de l'île.


 
 
Pour moi, ce fut surtout un bon mouillage trouvé après avoir longé la côte pendant une journée, à la recherche d'un endroit satisfaisant pour laisser Sabay Dii en lieu sûr pendant que j'allais à terre.

Ce n'est pas le mouillage idéal, car il est exposé au vent d'Est à Sud-Est qui souffle parfois fort, en levant un gros clapot inconfortable. Mais la plage est immense et de sable fin, ce qui donne un fond de bonne tenu dans lequel l'ancre pénètre bien. Pratiquement aucun risque de dérapage, et c'est ça le plus important.


 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
C'est donc ici que je suis resté plusieurs jours, et c'est encore là que je fis étape une nuit au retour d'Istanbul, par très fort vent d'Est, n'ayant pas d'alternative de mouillage.
 
Sabay Dii à Topağaç
 
 
 
 
Ce petit port dispose d'infrastructures démesurées, une fois de plus, et parfaitement inadaptées au nautisme de plaisance : immense, et pratiquement vide, il n'accueille qu'une poignée de barques, et quelques très rares petits bateaux de pêche.

 
L'un des très rares bateaux de pêche sortant du port

Comme on peut le voir sur la courte vidéo ci-après, à l'évidence, il a été conçu, comme tous les ports des îles de la Mer de Marmara, pour abriter de gros bateaux de commerce ou des ferrys, en cas de coup dur. 

Mais, ce port a une autre particularité, tout à fait exceptionnelle bien qu'assez courante dans cet archipel. Ses digues sont faites de marbre !


Pas de doute, c'est du marbre !

Eh oui ! On est à Marmara, l'île du marbre, et lorsqu'un bloc est extrait des carrières avec quelque défaut, il finit soit dans une digue de port, soit en remblais de route, ou pour tout usage local nécessitant un matériau de choc.

Gravitant sur la route circulaire de l'île de Marmara, les semi-remorques chargés d'énormes blocs de marbre, rythment la vie locale.

Fontaine de route




 

 



Les blocs de marbre remplacent ceux de béton pour soutenir routes, quais, et fondations.

Le marbre sert même à "saler" la route en cas de neige et de verglas.

Eh oui, en Turquie, il peut faire très froid !

Comme beaucoup d'agglomérations turques, Topağaç n'est pas un modèle d'urbanisme, à l'opposé des magnifiques petits villages grecs abandonnés à la Turquie, à la suite des multiples déplacements de populations consécutifs aux incessantes guerres du début du siècle dernier.

Constructions anarchiques et bien sûr ne respectant aucune règle d'urbanisme ni de prévention des séismes alors qu'on est dans une des zones sismiques les plus actives du monde.

Seuls les quais, récents, et construits par des entreprises gouvernementales sont dans la norme.


Et, bien évidemment, la mosquée

Les tables sont en marbre, bien sûr !
 
 
 
 
 
Comme dans tous les villages turcs, et tout particulièrement en Mer de Marmara, la vie y est paisible, conviviale, chaleureuse.
Par contre, il ne faut pas s'attendre à être accueilli en français ou en anglais, car, ici, on ne parle que turc, les touristes étrangers ne venant jamais se perdre aussi loin.
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
Il ne me fut donc pas facile de communiquer avec les "indigènes", comme on disait au siècle dernier. Mais quand il s'agit de manger, on arrive toujours à se comprendre, surtout quand on va dans l'unique petit bouiboui du village, un bouiboui familial dont j'étais presque toujours l'unique client, un client très différent des villageois, car venu du bout du monde avec son bateau mouillé juste là, devant le village. En outre, je fus un client assidu qui venait tous les jours à midi, sauf le dimanche, jour de confinement, où je devais me contenter de prendre mon plateau-repas pour le consommer sur la plage, au bateau ou au bout du quai, au lieu de manger tranquillement à l'ombre des bougainvillées de la terrasse, tout en essayant de communiquer avec les propriétaires armés de leurs smartphones et de Google translate.
 
La machine à faire la pâte des "pide", les pizzas turques que seule Madame manœuvrait, Monsieur faisant le reste.





Mon repas : salade oignons doux et tomates, pide à la viande et au fromage, et l'incontournable verre d'ayran. Miam miam !

J'ai profité de ce petit séjour sympathique pour nager (et le mucilage, me direz vous) et surtout marcher.

Parlons d'abord de ce satané mucilage ... et pour cela retour sur la première image de cet article, qui, si vous l'avez bien observée, vous a révélé que la morve de mer était bien présente à Topağaç. Présente mais diffuse. Et il y en a partout, c'est-à-dire à toutes les profondeurs. Pour m'en assurer, j'ai enfilé ma combinaison de plongée avec une cagoule et je suis allé voir en apnée. Effectivement, la morve tapisse tout le fond sur plusieurs centimètres d'épaisseur, et des filaments s'en échappent en remontant très lentement vers la surface. C'est ici aussi que j'ai mis à l'eau une nasse constituée d'un filet (maille de 1 cm x 1 cm) fixé sur une armature tubulaire en acier. Après quelques heures d'immersion, toutes les mailles du filet étaient obstruées par une fine couche translucide, gluante et presque parfaitement étanche. Le mucilage avait vitrifié la nasse. Et il m'a fallu batailler longtemps pour lui redonner son aspect initial. Mais ces constatations consternantes ne m'ont pas empêché d'aller à la nage explorer le promontoire rocheux qui délimite la plage à l'Ouest, bien couvert comme vous vous en doutez. Et évidemment, toute vie aquatique dans ces rochers semble avoir disparu, alors que l'endroit semble favorable à une vie subaquatique débridée.

Pour la marche, moins de problèmes, à part la chaleur accablante qui faisait fondre le goudron de la route. Mais en prenant pour mes balades une bonne réserve d'eau, j'ai pu explorer les environs de Topağaç. Un jour, j'ai suivi la route côtière pour aller voir comment se présentait le rivage d'Asmalı (prononcer Asmale), le village voisin, avec une petite idée derrière la tête : vérifier que le mouillage y est bon, comme le laisse entendre le guide de navigation de Turquie que j'ai dans le bateau. En effet, mes deux années de navigation en Turquie m'ont appris à ne pas prendre comme parole d'évangile les informations trouvées dans les livres. Pour ce qui est du mouillage, je l'ai trouvé bien moins bon que celui de Topağaç, pour la simple raison que le fond y est de galets et non de sable, ce qui n'est pas bon pour l'accrochage de l'ancre. D'où ma décision de rester plus longtemps à Topağaç. Mais cette balade à pied de plusieurs kilomètres, sur une route surchauffée mais très peu fréquentée, a été un vrai régal car elle surplombe en de nombreux endroits une côte rocheuse très accidentée, tout en se faufilant entre de magnifiques oliveraies.

 

Ne pas marcher sur le bitume qui suinte, pour ne pas rester scotché au macadam

En route pour Asmalı
Plein de petites criques mais pas de vraie zone de mouillage
Vue imprenable sur la Mer de Marmara

Le soutènement de la route est en marbre. Pas courant !

 

 

     

Quelques résidences de luxe ont choisi cette côte somptueuse pour s'établir.

 

 

 

 

 Mer de Marmara, Île Marmara, Asmalı

Asmalı en vue

 


 

 
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Contrairement à Topağaç, Asmalı est un vrai petit bourg avec quelques pensions, une superette. Le port est une fois de plus immense, mais on y trouve un petit chantier naval et quelques bateaux de pêche.


La seule maison traditionnelle (en bois) du village


 

 

 

Et on trouve même ici un catamaran de croisière, mais avec un drôle de mât.

    

Les filets des pêcheurs sont au sec, car la pêche est interdite pour plusieurs mois à cause du mucilage.

Le petit chantier de réparation






Retour au bercail
Sur la route du retour, j'observe dans le talus cette fleur gigantesque (40 cm !!!).

Qui saura me dire ce que c'est ?


Topağaç en vue. Je distingue même Sabay Dii.

Après cette balade, ma décision est prise : je n'irai pas en voilier à Asmalı, et comme il n'y a pas d'autres zones de mouillage dans le Sud de l'Île Marmara, ma prochaine destination sera Istanbul, via un passage par la presqu'île d'Erdek, puis Armutlu et Yalova.

Ce sera donc cap à l'Est !

3 commentaires:

  1. Dracunculus vulgaris, mais je suis certaine que tu le savais. C'est juste pour savoir si on suit ? Bises

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  2. Gagné ! Tu as été la plus rapide ! L'assiduité est une qualité que j'apprécie. Gros bisou. Prends soin de toi. Did

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  3. Bonjour,

    pourrais je vous demander quelques avis au sujet des voiliers RM ? Vous pouvez me contacter par mail : thierry.ripoll@univ-amu.fr. Je suis sur le point d'acheter un RM 13.60 et compte tenu de votre expérience, ça serait super d'avoir votre avis. Merci pour votre blog et bonne continuation

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