Sabay Dii: Le Bromo

Le volcan Bromo (son nom dérive de Brahma, le dieu créateur de l'hindouisme) est une perle de Java, un incontournable de toute visite de cette magnifique île d'Indonésie. Parfois considéré comme le plus beau volcan du pays, il n'est pourtant ni le plus haut, ni le plus gros, ni le plus actif. Il culmine à seulement 2329 mètres d'altitude et son cratère ne fait que 800 mètres de diamètre et 200 mètres de profondeur. A part quelques fumerolles, rien de très violent, mais j'avoue que son charme tranquille m'a subjugué.

Le Bromo est situé dans l'est de Java, à environ cent kilomètres au sud de Surabaya, dans le massif du Tengger. C'est encore de Yogjakarta qu'on peut rejoindre le Bromor en prenant le train à la jolie petite gare locale pour rejoindre Probolinggo, un trajet long mais fort agréable car le train traverse lentement les villages, la forêt et les rizières avec en toile de fond, évidemment, des volcans. Ensuite, il faut trouver un "bémo" (minibus local) pour rejoindre Cemoro Lawang, point d’entrée du parc national de Bromo-Tengger-Semeru. Pour le logement, il y a quelques petites guesthouses sans prétention et puis on peut dormir chez l'habitant.

La nuit sera de toute façon très courte car le Bromo doit se voir au lever du jour depuis le Mont Penanjakan. D'où deux possibilités : partir à pied la veille et dormir sur place sous la tente et dans un bon duvet, car il fait froid et il pleut très souvent, ou partir de très bonne heure le matin. Soit on y va à pied mais le trajet se fera à la frontale, soit on se débrouille pour trouver une jeep transportant quelques touristes pour rejoindre le bord de la caldeira afin d’admirer le soleil se lever sur le Bromo.

Au sud du Bromo se trouve le volcan Semeru, considéré comme le lieu de résidence des dieux par les hindouistes de Java. À l'époque du royaume de Majapahit aux XIVe et XVe siècles, les habitants de la région du Tengger avaient un statut très spécial, celui de gardien de ce site sacré. Ce n'est plus le cas aujourd'hui mais leur connaissance des lieux leur confère à présent une autorité reconnue pour accompagner ou conduire à cheval pèlerins et touristes dans le très vaste domaine que représente le complexe volcanique du Parc National du Bromo-Tengger-Semeru.

Les distances peuvent être très importantes entre les points d'accès au parc et les lieux sacrés.
Le cheval est dfonc la solution pour ceux qui ne veulent pas marcher des heures durant.

Beaucoup de légendes animistes font aussi référence à ce complexe volcanique. Par exemple, on raconte que le cratère du Tengger a été creusé avec une moitié de noix de coco par un ogre amoureux. On croit aussi que les divinités des volcans ont le pouvoir de guérir certains maux, de révéler l'avenir ou de garantir bonheur et prospérité. Pas étonnant que l'endroit soit considéré comme sacré par les habitants de la région qui à la différence des autres parties de Java sont resté hindouistes et que le Bromo soit assez fréquenté, par des touristes mais aussi par des pèlerins du peuple indigène Tengger qui organisent régulièrement toutes sortes de cérémonies, la plupart coïncidant avec les journées de pleines lunes. La plus importante est la Yadnya Kasada célébrée une fois par an Ce jour là, les Tenggers font toutes sortes d’offrandes en sacrifiant depuis le bord du cratère poules, moutons, canards, etc. et en jetant des fleurs, fruits et légumes, ou même de l’argent dans la gueule du volcan. Les prières qui accompagnent ces offrandes sont censées satisfaire les dieux qui en échange apaiseront leur souffrance et les protégeront des maux de monde terrestre.

On accède au cratère du Bromo par un imposant escalier ...

Enfin au bord du cratère du Bromo

Les parois du cratère sont parsemées de vestiges de dons

Depuis le haut du cratère, la vue panoramique est superbe. En contre-bas, Les cavaliers attendent le retour des pèlerins au pied de l'escalier. Ailleurs, le paysage lunaire laisse rêveur.

Il est temps de quitter le Bromo pour continuer la traversée du parc à pied. A quelques centaines de mètres de là, on se retrouve seul au milieu des fleurs qui poussent dans les creux de la lave. A quatre pattes, me voila à traquer les papillons (une manie chez moi).