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En laotien, Sabay Dii signifie "bonjour", "salut", "ça va"...
Dans la pratique, cette expression est utilisée chaque fois qu'on est heureux de rencontrer quelqu'un.
Pas étonnant que j'ai baptisé mon bateau "Sabay Dii", non ?

vendredi 17 juin 2016

Le Suf Life Saving, vous connaissez ?

Il en est des disciplines sportives comme des petits plats. En Australie ou en Nouvelle Zélande personne ne connaît le cassoulet ou la choucroute, et chez nous, peu de gens savent à quoi ressemble un plat d'ormeaux frits ou un fish and ship, deux spécialités savoureuses de la mer qui baignent malheureusement souvent dans l'huile ce d'autant plus qu'elles sont toujours accompagnées des inévitables french fries, nos bonnes frites (mais hélas congelées). Et c'est la même chose pour certains sports. Connaissez-vous par exemple le Surf Life Saving, une discipline presque aussi populaire que le rugby et bien plus pratiquées que la voile, en Nouvelle Zélande comme en Australie ?
Alors, petite séance d'information à défaut d'initiation, car cela se passe au bord ou dans l'eau ...
Le surf life saving, appelé en France "sauvetage côtier sportif" nous vient d'Australie.
Une drôle d'histoire d'ailleurs ...
Son origine remonte à septembre 1902, à Manly Beach. Figurez vous qu'à cette époque, se baigner dans l'océan pendant la journée était un acte interdit et donc, bien sûr, puni par la loi. Malgré cela, quelques téméraires dont un certain William Gocher sont passés outre, et par leurs actions, ont forcé le gouvernement de l'époque à autoriser la baignade durant la journée. Et, comme vous vous en doutez, petit à petit, cette activité est devenue l'un des passe-temps favoris des australiens.
Mais se baigner dans les vagues présente évidemment des risques. C'est pour cette raison que de petits groupes de bénévoles expérimentés se sont organisés afin de porter secours aux personnes en détresse. C'était le début des clubs de sauvetage côtier au sein desquels l'entraînement fût très vite considéré comme un sport.
C'est en effet à partir de 1906 qu'on retrace les premières rencontres de sauveteurs à Bondi Beach (Sydney). Comme les clubs grandissaient en taille et en nombre, la nécessité de créer un organisme ayant pour but de récolter des fonds ainsi que des aides des autorités locales est devenue une priorité. Le 18 octobre 1907 est formé la "New South Wales Surf Bathing Association", qui deviendra plus tard la "Surf Life Saving Association of Australia" pour devenir enfin en 1991 "Surf Life Saving Australia", l'actuelle fédération Australienne, l'une des plus dynamiques du pays, à tel point qu'elle est aujourd'hui considérée comme un organisme représentatif du mode de vie des australiens.
Ce sport a fait tâche d'huile, surtout dans le monde anglosaxon si enclin, il y a quelques décennies, à attacher une valeur morale à une activité physique : s'entraîner à sauver des vie (mais en réalité, comme vous allez vite le constater sur les images) la pratique actuelle de ce sport ne diffère en rien des autres disciplines sans valeur humaniste). C'est ainsi qu'en novembre 1956, les associations nationales de sauvetage côtier d'Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Ceylan, Hawaii, Grande-Bretagne et des États-Unis se sont réunies pour former l'International Council of Surf Life Saving (I.C.S.L.S.), qui est aujourd'hui remplacé par une fédération internationale regroupant 113 pays, dont la France. Eh oui ! (voir http://www.ffss.fr/web/628-le-sauvetage-sportif.php)







J'ai découvert cette discipline très surprenante en Nouvelle Zélande, lors de mon passage en décembre dernier à Tauranga. Alors que je revenais par la plage d'une balade au mont Manganui, je vis arriver du large une trentaine de jeunes sur de drôles d'embarcations. 






Bronzés, en super forme, ils fonçaient pour être les premiers à toucher une marque devant le poste de secourisme de la superbe place du lieu. Des armoires à glace ! Épaules surdimentionnées, taille de guêpes pour les garçons.Et pour les filles, presque la même chose, ou si vous préférez, plus la carrure des nageuses de l'ex-RDA que l'allure de ce que l'on imagine en employant le féminin. C'était les champions du coin réunis en stage pour quelques jours. Je n'avais alors rien compris à ce qui se passait sous mes yeux et avais imaginé qu'il s'agissait d'un entraînement d'athlètes de haut niveau en kayaks de mer un peu spéciaux ou même en paddle.




























Ce n'est qu'au mois de février de cette année qu'en repassant à Tauranga, j'ai vraiment compris ma méprise. Un bon millier de gamins et gamines de moins de 14 ans étaient réunis pour disputer le championnat national de Surf Life Saving. Un vrai délire de plusieurs jours avec des parents complètement disjonctés hurlant pour motiver leurs progéniture dans une série d'épreuves incroyables (je ne vous parlerai que des épreuves individuelles car il y aussi des épreuves par équipe sous forme de relais).
Vue d'en haut du Mont Manganui

 Une ambiance qui me rappelait mes années passées à courir les championnats de planche à voile ...

 
Pour gagner, il faut savoir courir vite ... et toujours sur du sable. Bonjour les molets !
D'abord une sprint ultra-court un peu spécial appelé les "bâtons musicaux" (Beach flag) : les concurrents sont couchés sur le sable à plat ventre, dos aux bâtons qui sont plantés sur une ligne parallèle à la ligne de départ mais distante de 20 m. Il y a un bâton en moins que de participants. Au signal, les compétiteurs se redressent, se retournent et se jettent en sprint sur 1 des bâtons. Celui qui reste sans bâton est éliminé. Il y a aussi un sprint tout à fait classique de 90 m et parfois une épreuve de demi fond (2 km), toujours sur sable


Il faut aussi nager vite et bien, surtout dans les rouleaux ! Pour l'épreuve de "Surf Race", les compétiteurs s'élancent d'une ligne de départ sur la plage, se jettent à l'eau et nagent contre les vagues jusqu'à une ou plusieurs bouées, qui symbolisent un noyé, puis reviennent jusqu'à la plage le plus rapidement possible, et finissent par un sprint sur le sable.
Ensuite, il faut savoir ramer. D'abord avec les mains dans l'épreuve très spectaculaire de "Paddle Board" : les concurrents s'élancent d'une ligne de départ sur la plage, se jettent à l'eau avec leur planche (définie par une jauge, et qui vaut la bagatelle de presque 2000 dollars suivant la marque) et rament avec les mains jusqu'à une ou plusieurs bouées, qui symbolisent encore un noyé, puis reviennent jusqu'à la plage le plus rapidement possible. Spectacle garanti quand les vagues font plus d'un mètre). Et puis avec une pagaie dans l'épreuve de "Ski race" : le départ se fait dans l'eau et les concurrents doivent effectuer un parcours avec leur surf ski (en fait un long kayak de mer) délimité par des bouées, avant de revenir vers la plage pour passer la ligne d'arrivée matérialisée par deux drapeaux dans l’eau.

En vidéo, encore plus impressionnant ...

Et pour les plus grands, il y a enfin le "Combiné de sauvetage côtier" (Océanman Race) : les sauveteurs nagent sur une distance de 400 m, réalisent un parcours avec planche, un parcours surf ski et une course sur le sable (l'ordre des épreuves est tiré au sort).
Pas étonnant que ceux qui pratiquent ce sport en compétition ressemblent à des armoires à glaces. D'autant que de ce côté de la planète, la vente et la consommation de nombreux produits considérés en Europe comme dopants est tout-à-fait légale ! Et oui, on en revient au point de départ, car sport et alimentation sont inextricablement mélés.
Bon ! Faut que je vous laisse car j'ai un plat d'ormeaux farcis à la Créatine qui m'attend ... avant l'entraînement !

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